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[Les sportives Citroën] La Citroën Saxo VTS : équilibre parfait entre performance et accessibilité

  • Photo du rédacteur: Jérémy
    Jérémy
  • il y a 58 minutes
  • 4 min de lecture
Citroën Saxo VTS

Si l'actualité récente souligne le retour de l'esprit de compétition chez Citroën, notamment à travers l'engagement de la marque en Formula E, rappelant que l'innovation technologique sert souvent la performance, il est essentiel de se souvenir que la marque aux Chevrons n'a jamais été uniquement focalisée sur le confort. Le sport automobile coule dans les veines du constructeur, du rallye-raid au WRC. Aujourd’hui, poursuite de la série "Les sportives Citroën" en nous penchant sur une icône des années 90 et 2000 : la célèbre Citroën Saxo VTS.

De l'héritage de l'AX à la naissance d'un mythe "16 soupapes"

Pour comprendre l'impact de la Saxo VTS, il faut d'abord regarder dans le rétroviseur. Au milieu des années 90, Citroën doit remplacer l'AX, un modèle réputé pour sa légèreté, et ses déclinaisons nerveuses qu'étaient l'AX Sport et l'AX GTi. La tâche est ardue : il faut proposer une citadine plus moderne, plus sûre et mieux finie, sans sacrifier le dynamisme qui a fait la réputation des petites bombinettes françaises.

Présentée officiellement en 1996, la Citroën Saxo apparaît initialement comme une cousine technique très proche de la Peugeot 106. Cependant, Citroën va rapidement lui insuffler sa propre identité. Dès son lancement, la gamme s'articule autour de finitions sages, mais deux appellations vont retenir l'attention des amateurs de conduite : la VTR et la VTS.

Il est important de distinguer ces deux versions qui, bien que partageant une esthétique sportive (élargisseurs d'ailes, boucliers spécifiques), n'offraient pas le même cœur mécanique. La Saxo VTR, dont l'acronyme signifie "Véhicule Tonique Routier", était équipée d'un moteur 1.6 litre à 8 soupapes développant 90 chevaux. Une proposition honnête, mais destinée au grand tourisme plus qu'au sport pur.

Le véritable sommet de la gamme était incarné par la Saxo VTS, pour "Véhicule Tonique Sportif". Sous son capot se logeait le bloc TU5J4, un 1.6 litre à 16 soupapes (16v) délivrant 118, puis 120 chevaux. Avec une zone rouge haut perchée et une vivacité remarquable, cette version allait rapidement devenir l'étendard de la sportivité accessible. Toutefois, comme nous le verrons, l'appellation VTS allait connaître une évolution singulière au sein du catalogue, devenant bien plus qu'une simple motorisation pour devenir une finition à part entière.

Citroën Saxo VTS

L’évolution de la gamme VTS : Une sportivité à géométrie variable

Dès la fin de l'année 1997, la carrière de la Saxo connaît un premier tournant majeur avec un restylage esthétique. La face avant s'adoucit, adoptant une calandre plus ouverte et des projecteurs redessinés, donnant à la voiture un regard moins austère. C'est à cette période que la stratégie commerciale de Citroën évolue concernant le badge sportif.

Si la version "16v" de 120 chevaux reste le graal pour les puristes, l'appellation VTS est démocratisée. Citroën décide d'associer ce look sportif et ce châssis affûté à des motorisations plus modestes pour séduire une clientèle plus large, désireuse de dynamisme esthétique sans nécessairement rechercher la performance pure. Ainsi, la gamme VTS accueille le 1.6i de 90 chevaux (jusqu'alors réservé à la VTR), le 1.6i de 100 chevaux, et même le 1.4i de 75 chevaux.

Ce choix peut surprendre, mais il s'explique par la grande force de la Saxo : son poids. Affichant environ 935 kg sur la balance en version 16v (et moins pour les autres), la Saxo n'avait pas besoin de puissances démesurées pour offrir des sensations. Le rapport poids/puissance de la version 1.6 16v était excellent, lui permettant de rivaliser avec des sportives bien plus puissantes et coûteuses sur des routes sinueuses. C’est cette légèreté structurelle qui garantissait une agilité diabolique, le train arrière mobile participant au caractère joueur tant apprécié des pilotes amateurs.

En septembre 1999, la Saxo connaît son ultime métamorphose, souvent appelée "Phase 3". Les projecteurs intègrent désormais les clignotants et adoptent une forme en amande, tandis que le capot s'orne de nervures plus marquées. Cette version accompagnera la Saxo VTS jusqu'à la fin de sa production en 2003. Durant ces dernières années, la Saxo VTS 16v a su maintenir sa popularité face à une concurrence qui commençait à s'alourdir, restant fidèle à une recette mécanique simple mais éprouvée.

Une lignée interrompue et l'avenir du badge VTS

La production de la Saxo s'arrête en 2003, laissant derrière elle une communauté de passionnés et une réputation solide en compétition amateur et professionnelle (notamment via la Saxo Cup). Elle cède sa place à la Citroën C2, qui reprendra le flambeau avec une version C2 VTS au châssis excellent mais au poids en hausse, diluant légèrement les sensations brutes de son aînée.

La Saxo VTS représente, avec le recul, l'une des dernières représentantes d'une époque révolue : celle des petites sportives atmosphériques, légères et sans artifices électroniques intrusifs. Elle n'avait pas besoin de turbos complexes pour offrir du plaisir ; son châssis et son moteur rageur suffisaient. Après la C2, et malgré les tentatives plus cossues avec la DS3, la lignée des "petites GTi" radicales s'est progressivement éteinte au sein de la gamme généraliste.

Aujourd'hui, alors que Citroën oriente sa stratégie vers le confort absolu et l'électrification accessible, une question demeure dans l'esprit des passionnés. Si la sportivité pure et dure n'est plus à l'ordre du jour pour des raisons écologiques et stratégiques, l'appellation VTS pourrait-elle renaître ? Non pas pour désigner des bêtes de course, mais pour qualifier des versions au dynamisme affirmé, offrant un "plus" en termes de réactivité et de plaisir de conduite, dans la même philosophie d'accessibilité que la Saxo en son temps.

À propos de l’auteur
✍️ Je m’appelle Jérémy K., fondateur du site Passionnément Citroën.
Passionné d’automobile depuis toujours et de Citroën en particulier, je partage chaque jour l’actualité de la marque à travers des articles, essais, analyses et dossiers.
J’ai également créé le magazine Être Citroëniste et la chaîne YouTube Passionnément Citroën, pour faire vivre et transmettre cette passion sous toutes ses formes.
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