[Les sportives Citroën] : La Citroën BX Sport, quand la berline familiale montrait les muscles
- Jérémy

- 13 août
- 4 min de lecture

Bienvenue dans ce deuxième volet de cette nouvelle rubrique "Les Sportives Citroën", une série d'articles dédiée à ces modèles qui ont su pimenter la gamme aux chevrons. Après avoir commencé avec la DS3 Racing, voici aujourd'hui à une voiture qui a profondément marqué les esprits et qui symbolise à elle seule une époque : l'emblématique Citroën BX Sport. Lors de sa présentation en 1982, la BX s'est d'abord illustrée par son design audacieux signé Bertone et son confort souverain, mais ses motorisations initiales restaient somme toute assez sages. Tout change en 1985. Porté par une ambition dévorante, Citroën décide de s'engager dans la catégorie reine du championnat du monde des rallyes, le légendaire Groupe B, avec sa spectaculaire BX 4TC. Pour homologuer cette bête de course, un modèle de série performant était indispensable. C'est ainsi qu'est née la BX Sport, une version qui allait durablement transformer l'image de la berline familiale.
De la berline familiale à la bête de course : la genèse de la BX Sport
Au milieu des années 80, le marché automobile est en pleine effervescence, dominé par la mode des petites sportives, les fameuses "GTI". Pour Citroën, il devenait impératif de proposer une réponse crédible afin de ne pas laisser le champ libre à la concurrence, notamment à sa cousine la Peugeot 205 GTI. Le programme d'homologation de la BX 4TC pour le Groupe B a fourni le prétexte idéal pour développer une version plus musclée de sa berline à succès. L'objectif était clair : conserver les qualités intrinsèques de la BX, comme son confort exceptionnel grâce à la suspension hydropneumatique, tout en y injectant une dose massive de sportivité.
Pour la motorisation, les ingénieurs de Citroën ne sont pas partis d'une feuille blanche. Ils ont repris le bloc de 1 905 cm³ de la BX 19 GT, déjà performant, pour le confier aux mains expertes du préparateur Danielson. Le travail opéré fut considérable : la culasse a été entièrement redessinée pour accueillir des soupapes plus grosses, les arbres à cames ont été modifiés pour un profil plus agressif et, surtout, l'alimentation a été remplacée par deux carburateurs double corps Solex 40 ADDHE. Grâce à cette préparation digne d'une voiture de compétition, la puissance grimpait de 105 à 126 chevaux, une valeur très respectable pour l'époque. Le couple, généreux, permettait des reprises énergiques, faisant de la BX Sport une voiture performante et polyvalente.
Le style n'a pas été oublié, bien au contraire. Citroën a fait appel au carrossier Heuliez pour concevoir un kit carrosserie spécifique qui transfigurait la silhouette de la BX. Plus agressive, la voiture se parait d'élargisseurs d'ailes, de bas de caisse, d'un bouclier avant redessiné et d'un becquet arrière. Les jantes en alliage spécifiques et les teintes de carrosserie proposées (le fameux Rouge Vallelunga, le Gris Perle ou le Noir) finissaient de signer une esthétique qui ne laissait personne indifférent. À l'intérieur, l'ambiance se voulait également plus sportive avec des sièges au maintien amélioré arborant un motif à chevrons, un volant sport et un tableau de bord complet, rappelant au conducteur qu'il n'était pas au volant d'une BX ordinaire.
Un succès commercial devenu un phénomène Youngtimer
Initialement, la production de la Citroën BX Sport devait se limiter à une série de 2 500 exemplaires, le nombre requis pour l'homologation en compétition. Cependant, l'accueil du public fut si enthousiaste que la marque aux chevrons décida de prolonger la production. Face à la demande persistante, une seconde série fut lancée, portant le nombre total d'unités produites à 7 500 unités. La majorité de cette production, environ 5 500 voitures, a été écoulée sur le marché français, ce qui en faisait une vision relativement commune sur nos routes à l'époque. Aujourd'hui, la donne a radicalement changé. Beaucoup de ces modèles ont disparu, victimes de la corrosion, des accidents ou des primes à la casse. Trouver un bel exemplaire relève désormais du parcours du combattant.
Cette rareté, combinée à ses performances et à son histoire, explique l'engouement qu'elle suscite aujourd'hui. La BX Sport est devenue une véritable icône de la scène "youngtimer", ce mouvement qui célèbre les voitures des années 80 et 90. Elle incarne un tournant pour Citroën, une période où la marque osait bousculer son image. Alors que la BX a longtemps traîné une réputation de "voiture pépère", confortable mais sans âme, la version Sport vient contredire ce cliché avec force. Elle prouve que la technologie hydropneumatique pouvait parfaitement s'associer à un tempérament de feu. Les collectionneurs et les passionnés ne s'y trompent pas : sa cote ne cesse de grimper et elle est activement recherchée pour son caractère unique, son look exubérant et les sensations de conduite authentiques qu'elle procure.
En conclusion, il est impossible de sous-estimer l'importance de la BX dans l'histoire de Citroën. Ce fut un immense succès commercial, avec plus de 2,3 millions d'exemplaires vendus, qui a joué un rôle capital dans la survie et la consolidation du groupe PSA, au même titre que la Peugeot 205. Longtemps délaissée, voire moquée après la fin de sa carrière, la BX connaît depuis plusieurs années un retour en grâce spectaculaire. Ce regain d'intérêt est largement porté par la vague des youngtimers, et la BX Sport en est le porte-étendard le plus flamboyant. Elle agit comme une véritable "voiture-image" qui rejaillit sur l'ensemble de la gamme, rappelant à tous que sous ses airs de berline pratique et innovante, la BX pouvait aussi cacher une âme de sportive. Plus qu'une simple version, la BX Sport est un symbole, celui d'une époque où Citroën n'avait pas peur de surprendre et de faire vibrer la corde de la passion.













A la suite la GTI avait été qualifié de " + sage" . Mais la conso était plus favorable .
" le moteur de la Sport était "plein" à bas régime et rageur dans les tours (Avec ce bruit d'aspiration caractéristique jouissif) " . Ça me rappelle les sensations connues sur l'AX Sport !
Un jour j’amenais ma BX19 TRD en revision chez mon agent Citroën
Sa femme me dit qu’il va arriver donc je l’attends et le le vois revenir avec une BX Sport flambant neuve il descend de la voiture vient vers moi et me tend les clefs ! je me suis donc mis au volant, première, seconde et je me dis elle n’est pas beaucoup plus puissante que la mienne saut que je jette un œil au compteur et que j’étais deja a 60 en seconde ! le confort, l’insonorisation etait si bon qu’il ne laissait pas paraître l’impression de vitesse
Un souvenir inoubliable
J'avais eu l'occasion de l'essayer, et pour moi, c'était la meilleure version de la BX, le moteur de la 16 soupapes étant trop pointu à mon goût (Propre à sa technologie). Celui de la Sport était "plein" à bas régime et rageur dans les tours (Avec ce bruit d'aspiration caractéristique jouissif) . La voiture virait à plat (Pour l'époque) et le confort (Quoique plus ferme que les autres versions plus roturières de la BX), sauvegardé. Une vraie sportive familiale!
Très bien, Jérémy, merci d'inclure cette voiture parmi les nombreuses et très utiles informations que tu partages ! Ma première voiture, une BX 19 TRi (une 19 GT à injection et catalyseur), jouissait non seulement d'un confort au-dessus de ses concurrentes, mais aussi d'une tenue de route impressionnante (barres anti-roulis plus épaisses que sur une 16 réduisant considérablement le sous-virage de cette dernière) et d'un freinage très puissant capables d'accueillir un moteur encore plus performant (déjà très vif sur la GT). Cette BX Sport donnait et donne encore envie !