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[Les Citroën Présidentielles] Citroën SM Présidentielle : l'histoire du chef-d'œuvre de Chapron

La Citroën SM Présidentielle

Après avoir exploré les origines de la relation entre Citroën et la Présidence de la République dans un premier article consacré à la DS de De Gaulle, nouveau voyage dans le temps des "Citroën Présidentielles". Aujourd'hui, voici un véhicule d'exception qui a consolidé ce lien unique : la Citroën SM Présidentielle. Commandée par Georges Pompidou et réalisée par le maître carrossier Henri Chapron, cette voiture n'est pas seulement un moyen de transport ; elle est le symbole d'une France moderne, ambitieuse et résolument tournée vers l'avenir. Elle représente un chapitre fascinant de l'histoire automobile et politique française, où design, technologie et prestige se sont rencontrés au plus haut sommet de l'État.

De la DS à la SM, une transition symbolique et audacieuse

Au tournant des années 70, la France change. L'ère du Général de Gaulle, indissociable de sa robuste et statuaire Citroën DS, laisse place à une nouvelle présidence. Georges Pompidou, homme de culture et amateur de modernité, souhaite une voiture à l'image de sa vision pour le pays : dynamique, innovante et audacieuse. La Citroën SM, lancée en 1970, apparaît comme la candidate idéale. Avec ses lignes futuristes signées Robert Opron, son moteur V6 Maserati et ses technologies de pointe comme la suspension hydropneumatique et la direction assistée à rappel asservi (DIRAVI), elle incarne le meilleur du savoir-faire français. Elle représente une rupture stylistique et technologique, passant d'une berline statutaire à un coupé Grand Tourisme. L'Élysée lance donc un appel d'offres en 1971 pour la création de deux véhicules d'apparat basés sur ce modèle. C'est sans surprise Henri Chapron, le carrossier de Levallois-Perret déjà auteur des DS présidentielles, qui est choisi pour relever ce défi. Sa mission : transformer un coupé 2 portes en une limousine de parade 4 portes, convertible et capable de transporter les plus hauts dignitaires avec faste.

Une Citroën SM d'exception, signée Chapron

Le travail réalisé par les ateliers Chapron sur la base de la SM de série est colossal. La structure est profondément modifiée : l'empattement est allongé de 59 centimètres pour atteindre 3,54 mètres, portant la longueur totale du véhicule à 5,60 mètres. Cette transformation permet l'ajout de deux portes arrière et offre un espace royal aux passagers. La modification la plus visible est bien sûr son architecture de "landaulet" : un toit rigide pour le chauffeur et une large capote en toile souple pour la partie arrière, permettant au Président de saluer la foule, debout ou assis. Pour faciliter cet exercice, une poignée de maintien transversale est installée. L'intérieur est garni de cuir somptueux et d'équipements spécifiques, incluant un système de communication. Techniquement, la voiture est adaptée à sa fonction de parade. La boîte de vitesses automatique BorgWarner à 3 rapports est dotée d'un rapport de démultiplication spécifique et d'un système de refroidissement amélioré pour pouvoir rouler au pas durant des heures sans surchauffe. La première de ces deux SM uniques (immatriculée 2-PR-75) est livrée en 1972 et sa première grande sortie officielle a lieu en mai de la même année, lors de la visite en France de la Reine Elizabeth II. Ces deux voitures serviront la République pendant des décennies, transportant Valéry Giscard d'Estaing, François Mitterrand et même Jacques Chirac lors de certaines cérémonies, témoignant de leur conception exceptionnelle et de leur importance symbolique.

Si la Citroën DS du Général de Gaulle est entrée dans la légende, notamment pour avoir sauvé la vie du président lors de l'attentat du Petit-Clamart, la SM Présidentielle de Georges Pompidou a gravé son propre chapitre dans le grand livre de l'histoire. Moins associée à un événement tragique, elle est plutôt l'incarnation d'une ambition, celle de la France des années 70 qui se voyait comme une puissance industrielle et technologique de premier plan. Elle était une ambassadrice roulante, une vitrine du génie français offerte au regard du monde entier. En choisissant la SM, Georges Pompidou n'a pas seulement commandé une voiture ; il a fait une déclaration politique et esthétique forte. Avec la DS et la SM, Citroën a prouvé qu'elle n'était pas qu'un simple fournisseur de l'Élysée, mais un véritable partenaire dans la représentation de la grandeur et de la modernité de la France. Ces voitures d'exception ont durablement installé la marque aux chevrons dans l'inconscient collectif comme la voiture des Présidents, contribuant à forger sa légende.

3 commentaires

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jm.agnel
07 août
Noté 5 étoiles sur 5.

Il circulait l'anecdote selon laquelle la Reine Elisabeth aurait confié à François Mitterand, qu'elle trouvait le confort de cette voiture officielle, supérieur à ses Bentley. Vrai ou pas vrai, la SM aurait méritée une version 4 portes "maison", et un cabriolet 4 places. Je n'ai jamais vraiment apprécié le style Chapron, trop baroque à mon goût.

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Noté 5 étoiles sur 5.

Que de nostalgie de ce temps révolu ! On était capable en France de, presque, l'impossible. Mais où sont passés talents et volontés de faire ? Bel ouvrage que cette voiture, à mettre au Panthéon de l'automobile.

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Citrofan
Citrofan
07 août

Pour une vitrine la SM même de serie l’était déjà alors la présidentielle c’était je pense que c’etait la voiture la plus remarquable au monde

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À propos de l’auteur
✍️ Je m’appelle Jérémy K., fondateur du site Passionnément Citroën.
Passionné d’automobile depuis toujours et de Citroën en particulier, je partage chaque jour l’actualité de la marque à travers des articles, essais, analyses et dossiers.
J’ai également créé le magazine Être Citroëniste et la chaîne YouTube Passionnément Citroën, pour faire vivre et transmettre cette passion sous toutes ses formes.
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