[Les Citroën au cinéma] La Citroën DS : de Louis de Funès à Hollywood, l’épopée d’une star du cinéma

Quatrième et dernier volet de cette série consacrée aux apparitions mémorables de Citroën sur grand écran. Après avoir exploré les aventures de la 2CV, de la Traction Avant et même du type H, il est temps de conclure ce voyage en beauté. Et pour cela, quel meilleur sujet que la plus grande star de toutes, celle dont la simple présence illumine une scène ? Il fallait bien un article entier pour rendre hommage à la Citroën DS, la déesse automobile qui, depuis sa naissance, n'a cessé de fasciner les réalisateurs et de crever l'écran. Sa ligne sculpturale, son confort révolutionnaire et son aura de luxe et de modernité lui ont ouvert les portes des studios de cinéma du monde entier, lui offrant une carrière aussi riche que variée. Attachez vos ceintures pour un dernier tour de piste en compagnie d'une véritable légende.

La DS et Louis de Funès, une histoire d'amour sur pellicule

En France, la Citroën DS est indissociable d'une figure emblématique du cinéma populaire : Louis de Funès. L'acteur, qui a souvent incarné le Français moyen, râleur mais attachant, a partagé l'affiche avec la DS dans un nombre impressionnant de films, créant un duo comique aussi efficace que mémorable. Leur collaboration a débuté dans les années 60 et a contribué à ancrer la DS dans l'imaginaire collectif comme la voiture des cadres, des notables, mais aussi des héros de comédie.

L'exemple le plus spectaculaire reste sans doute la DS volante de Fantômas se déchaîne (1965). Mais la relation ne s'arrête pas là. Dans Le Grand Restaurant (1966), la DS 21 de l'autoritaire Monsieur Septime est au cœur de l'intrigue. Dans Hibernatus (1969), c'est encore une DS qui sert de véhicule à la famille du personnage principal. Comment ne pas mentionner la fameuse DS 23 noire de Victor Pivert dans Les Aventures de Rabbi Jacob (1973) ? Conduite par son chauffeur Salomon, elle devient le théâtre de scènes cultes, notamment celle de la panne sur l'autoroute un samedi, jour de shabbat. La DS n'était pas un simple décor dans les films de De Funès ; elle était un personnage à part entière, un faire-valoir qui soulignait le statut social, les ambitions ou les mésaventures de ses personnages.

Une carrière internationale, de la science-fiction au polar

Si la DS est une icône française, sa renommée a très vite dépassé les frontières de l'Hexagone. Son design avant-gardiste, perçu comme intemporel et futuriste, lui a valu une place de choix dans les productions hollywoodiennes, souvent pour symboliser une vision particulière du futur ou pour apporter une touche d'élégance européenne. L'une de ses apparitions les plus célèbres est sans conteste dans Retour vers le futur 2 (1989). Lorsque Marty McFly arrive en 2015, il croise un taxi volant qui n'est autre qu'une Citroën DS profondément modifiée. Un choix logique de la part des producteurs qui cherchaient une voiture "hors du temps" pour représenter l'avenir.

Plus récemment, son charme a opéré dans l'univers des super-héros. Dans X-Men : Le Commencement (2011), on peut apercevoir une DS dans les rues de Paris, ajoutant une touche d'authenticité et de chic à la reconstitution des années 60. Mais c'est peut-être à la télévision que la DS a trouvé l'un de ses plus beaux rôles internationaux. Dans la série à succès The Mentalist, le personnage principal, Patrick Jane, incarné par Simon Baker, conduit une magnifique DS 21 Pallas de 1972. C'est l'acteur lui-même, grand admirateur de la voiture et de son histoire, qui a insisté pour que son personnage, excentrique et élégant, soit au volant de cette "déesse". Pendant plusieurs saisons, la DS est devenue un élément clé de la série, reconnaissable entre toutes, et a contribué à renforcer son statut d'icône mondiale du style. On la retrouve également dans des films d'auteur comme "La Déesse de 1967" ou encore, plus récemment, dans la superproduction "Megalopolis" de Francis Ford Coppola, preuve de sa fascination intacte.

En somme, la Citroën DS n'est pas simplement une voiture qui a fait de la figuration au cinéma. Elle est une véritable icône, une actrice à quatre roues qui incarne à elle seule l'innovation, la technologie et l'audace. C'est cette personnalité unique qui lui a ouvert en grand les portes du septième art, un univers toujours fasciné par sa ligne indémodable et la notion de luxe et de vision qu'elle portait hier et qu'elle porte encore aujourd'hui. Sa silhouette continue de traverser les époques avec la même grâce, et nul doute que sa carrière cinématographique est encore loin d'être terminée.