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Essai DS7 Crossback 1.6 180 chevaux



Le " SUV " chic de la toute nouvelle marque automobile, créée en 2014 pour symboliser le luxe à la française, reçoit enfin une motorisation à essence de 180 chevaux. Jusqu'ici, seuls le diesel 180 et l'essence 225 étaient disponibles. La lente extension de la gamme accompagne une montée en cadence très progressive, pour ne pas rater l'objectif de qualité, condition qua non du succès de DS.

A l'extérieur, on retrouve les faux airs d'Audi Q5. Ce n'est pas un reproche tant l'inspiration est bonne pour les proportions globales de la voiture. DS y ajoute une énorme calandre grillagée et quantité de petits détails censément raffinés comme des feux extrêmement travaillés (trop ?). Si elle ne jouit pas d'une grande originalité, la silhouette demeure " classe " et ne dépare pas dans l'univers du " premium " européen. En noir, notre véhicule de test était d'une grande élégance.

A l'intérieur, DS a promis une profusion de cuirs, de bois, qui parsèment selleries, contre-portes et planches de bord, avec des pièces en matériaux nouveaux comme le cristal. Ces différentes ambiances intérieures (au nombre de cinq) reçoivent d'ailleurs des appellations fleurant bon Paris (Opéra comme notre modèle d'essai, Rivoli, Bastille, Faubourg…). Malgré les annonces, ce sont les teintes gris-noires intérieures qui dominent. Dommage. Mais nous avons hérité d'un des premiers habitacles couleur brune. L'harmonie est alors extrêmement chic, chaleureuse. 


Une finition très soignée, bravo

Le cuir souple et tressé apparaît soyeux au toucher, tout en ne glissant pas trop. Les boiseries, elles, devront attendre 2019, car des difficultés d'industrialisation sont malheureusement venues tempérer les ardeurs de la jeune firme. Ces surfaces complexes en bois semblent plus compliquées à réaliser qu'envisagé initialement.

La finition est très soignée, sérieuse. La précision des ajustages de caisse, des ouvrants, séduit. Le bruit sourd à la fermeture de la portière avant est digne d'une allemande. Du jamais vu chez PSA. C'est bien mieux que sur une Peugeot 508. Mieux : les petits crissements de mobilier ont disparu. Et les suspensions arrière ne sont plus sonores comme d'habitude chez PSA. On est donc au niveau d'une Volvo, à défaut d'arriver au stade d'une Audi.


Ergonomie parfois trop compliquée

La volonté d'en mettre plein la vue a malheureusement primé parfois sur l'ergonomie. Les boutons de lève-vitres au centre de la console ne sont guère pratiques… On ne les distingue pas d'autres boutons qui n'ont rien à voir, comme celui du frein de parking. La commande de réglage de rétroviseurs planquée à gauche sous la planche de bord est aussi loufoque. Tout comme, à côté, celle de l'absurde, inutile et anxiogène alerte de changement de ligne, qui se remet en fonctionnement toute seule, dès la mise en route du moteur. Il faut penser à l'enlever à chaque fois, en appuyant très, très longtemps !

La molette pour changer de mode de conduite à droite sur la console est éloignée du conducteur et trop lente. Et il n'existe pas de mode " personnalisé " permettant de combiner un moteur en sport et des suspensions confort. Autre détail anti-fonctionnel : le passage en mode 100% manuel de la boîte auto se fait à travers un minuscule bouton, invisible, sur le levier de vitesses. Enfin, le compte-tours linéaire est étrange et difficilement lisible. Ah, encore un détail ! La molette du volume de radio est d'une préhension délicate. Quant à la magnifique montre BRM à l'ancienne, elle fait double emploi avec l'affichage digital sur l'écran !

Ledit écran est fonctionnel quand on comprend sa logique, mais il se révèle irritant par ses clics d'une désespérante lenteur, qui n'impriment qu'une fois sur deux ou trois. Déprogrammer l'horripilant " Stop and start " dans les sous-menus, également obligatoire à chaque redémarrage, est aussi long qu'agaçant. Bref, ça en jette, mais, pour la praticité, on repassera. Saluons en revanche d'excellents phares tournants - dont le témoin au tableau de bord est hélas quasi-invisible – et un système audio de haute qualité.



Mécanique limitée en cylindrée

Le moteur à essence affiche 180 chevaux. Hélas, n'ayant que des petits moteurs à essence en stock chez PSA, c'est une fois de plus le vieux 1,6, jadis concocté sous la houlette de BMW pour les anciennes Mini, qui atterrit sous le capot des DS. Creux à bas régime, victime de sa cylindrée limitée, il braille quand on veut relancer la machine non sans une certaine brusquerie, dans des tonalités pas vraiment haut de gamme. Les moteurs Audi, BMW, Volvo, font mieux. Le manque de noblesse, d'onctuosité, agace un peu. Ceci dit, la mécanique demeure performante, plaisante si on n'accélère pas comme un sourd au démarrage ou dans les relances. Elle fait correctement son travail à mi-régime.

Car ce 1,6 a une botte secrète. Il est heureusement couplé de série à la boîte automatique japonaise Aisin EAT8, une des meilleures transmissions du moment. Celle-ci seconde formidablement le moteur et sauve la situation. D'ailleurs, DS n'ose même pas proposer de boîte mécanique. En position " S ", si l'on freine fort avant un virage, la boîte rétrograde. Parfois pas suffisamment. Mais, sur parcours sinueux, on recourra volontiers au passage manuel des rapports, rapide et fluide. Nous avons avalé 8,6 litres de sans-plomb aux cents. Ce qui reste logiquement supérieur aux 7,5 litres de gazole de la version diesel de même puissance (180 chevaux).


Comportement routier efficace et confort appréciable

Le châssis, lui, est à l'abri de la moindre critique. PSA prouve une fois de plus sa remarquable maîtrise des trains roulants et l'excellence de sa plate-forme " EMP ". Le comportement est rassurant, même sur chaussée boueuse comme lors de notre essai, précis et serein. Pas très agile, certes, mais le niveau de sécurité atteint est remarquable. Et, même sur sol détrempé, la motricité ne trahit pas. Rare sur une deux roues motrices haute sur pattes !

Le confort se montre feutré et tout à fait à la hauteur de ce que l'on attend sur une DS. C'est sans doute l'un des meilleurs dans les " SUV " d'aujourd'hui, quoique à un niveau inférieur de celui du récent Citroën C5 Aircross, il est vrai beaucoup plus pataud. Les inégalités sont parfaitement gommées, tout comme les ralentisseurs. On est vraiment dans un salon. Mais, évitez les surmontes pneumatiques, qui détériorent un rien le bel ensemble ! DS a des ambitions limitées pour ce véhicule, qui devrait être produit à raison de 40.000 unités annuelles en Europe. Pour la version chinoise produite à Shenzhen, les prévisions sont de 30.000 environ. C'est peu. Le segment du " SUV compact premium " est évalué par DS à 250.000 véhicules annuellement en Europe et autant en Chine. Après cette DS7 Crossback, la marque commercialisera début 2019 le petit DS3 Crossback, dont le label espère qu'il fera décoller les ventes. Pour contrer cette fois les Audi Q2 ou Mini Countryman.

Source :

https://www.challenges.fr/automobile/essais/ds7-crossback-1-6-180-chic-luxe-et-prix-eleve_628531

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