Essai DS N°8 : élégance, confort et 750 km d’autonomie, mais pas sans défaut
- Jérémy

- 3 oct.
- 10 min de lecture

Elle marque une nouvelle ère pour DS Automobiles, avec un nouveau design extérieur et intérieur. Elle inaugure également une nouvelle dénomination, symbole du luxe français, où chaque automobile devient un numéro, comme un certain parfum. Surtout, elle ouvre une ère électrifiée pour la marque premium française et 100% électrique spécifiquement sur ce modèle : c’est la nouvelle N°8, la berline la plus haut de gamme française qui, dans cette définition "Étoile" bourrée d'options, le proclame haut et fort. Que vaut-elle ? Réponse dans cet essai.
Un style extérieur entre berline et SUV, tout en élégance
Un profil inclassable et statutaire
Elle m’avait plu en photos en affichant une vraie élégance, avec une sobriété bienvenue des lignes. La voir en vrai confirme cette belle impression et la DS N°8 se montre plaisante à regarder, imposante sans être ostentatoire. En mélangeant les codes de différents segments, à la manière de Citroën sur les C4 ou C5 X par exemple, la nouvelle grande DS est assez inclassable. Certains la considèrent comme une grande berline teintée de SUV et de coupé, dont je fais partie, d’autres la qualifient de SUV coupé très élancé… chacun jugera selon ses préférences. Au final, si elle se montre haute, la descente de pavillon très linéaire qui va quasiment jusqu’à la malle lui confère beaucoup d’élégance, une vraie prestance, et c’est bien là l’essentiel.
L'aérodynamisme au service d'une autonomie record
On pouvait reprocher à DS d’en faire trop dans son design, quitte à privilégier le paraître à l’être. Ici, la marque haut de gamme française revoit sa copie et bascule dans un univers où la sobriété est de mise. Attention, sobriété ne veut pas dire aseptisé : la DS N°8 révèle ainsi quelques détails très travaillés mais, surtout, un vrai soin apporté à son aérodynamisme, crucial pour tout véhicule électrique. Les surfaces lisses, les arêtes sur les feux ou projecteurs permettent de guider les flux d’air afin de permettre à cette grande DS d’offrir une autonomie digne des meilleures : jusqu'à 750 km. Pour parvenir à cela, la calandre est remplacée par un écran qui diffuse des guides de lumière jusqu'au logo DS éclairé, tandis que la grille d’aération est fermée par des volets occultables qui s’ouvrent selon les besoins de refroidissement. Tout ceci concourt à un excellent Cx de 0,24 pour cette N°8.
Une sobriété relevée par des détails luxueux
On l’a vu, DS a misé sur des lignes nettement plus sobres sur sa grande berline électrique, et cela lui va plutôt bien. Pour autant, des lignes sobres ne veulent pas dire un design négligé, et la DS N°8 montre certains détails très plaisants. Commençons par les projecteurs qui disposent de huit "diamants" en guise de signature visuelle ou encore les feux arrière qui reprennent les fameuses écailles connues de la marque, ce qui lui confère une belle personnalité sans en faire trop. Signalons également la peinture biton étendue sur cette N°8 Étoile qui se dote d’un capot peint en noir, contrastant efficacement avec la teinte Cristal Pearl de mon modèle d’essai et qui, là aussi, permet de doter cette grande berline électrique d’une belle personnalité.
Un intérieur épuré qui met en valeur l'espace et les matériaux
Entrer à bord de la DS N°8, c’est découvrir que la nouvelle ère qu’elle inaugure l’est également dans l’habitacle. La planche de bord se fait rectiligne et très fine avec, en pièce magistrale, le grand écran de 16 pouces semblant flotter. Cet esprit aérien se voit également avec la console centrale qui, là aussi, semble flotter, dégageant un espace de rangement généreux en dessous. Les nouveaux sièges, intégrant les appuie-têtes, gardent leur dessin en bracelet de montre, classique de chez DS, et se montrent très accueillants, larges et confortables. Leur style est également très élégant, notamment avec l’insert DS qui permet de chauffer la nuque des passagers.
La planche de bord est finalement assez simple dans son dessin, avec une partie enveloppante qui se poursuit sur les portes, terminée par les enceintes du système Electra 3D de Focal (option Pack Confort étendu à 2 500 €). Son design très horizontal dégage une belle visibilité vers l’avant et une excellente sensation d’espace pour les passagers avant. C’est un point positif que cette planche de bord fine, qui n’empiète pas sur l’habitacle : elle met en avant les matériaux et les écrans du combiné d’instrumentation et du système multimédia. La pièce maîtresse concerne également le volant qui, avec son nouveau design en X, se montre très original mais, étonnamment, permet une excellente prise en main avec une jante assez fine et un placement naturel des mains à 9h15 ou 10h10. Une très belle surprise.
Qualité des matériaux et finition : la DS N°8 au sommet de sa catégorie
DS Automobiles se revendique comme une marque premium et ses intérieurs ont toujours été très qualitatifs. C’est encore le cas sur cette N°8 qui se dote de matières d’excellente facture, avec du cuir étendu jusqu’aux contre-portes et sur la console centrale, laissant les parties en plastique dur vraiment sur des zones que l’on ne touche pas. Les assemblages sont exceptionnels, les enceintes en aluminium gravées au laser sont superbes, le cuir est souple, généreux et l’on retrouve les fameuses surpiqûres en "point perle", caractéristiques de la marque. Vraiment, cette DS N°8 mérite le détour car son intérieur fait assurément partie des meilleurs du marché, tant du côté des matériaux que de la finition. C'est un vrai point fort pour cette grande DS, parfaitement cohérente avec son statut de marque premium, voire au-delà. C’est un contrepied total à la tendance des autres marques premium qui font de la surenchère sur le nombre et la taille des écrans. Ici, DS fait la part belle aux beaux matériaux, et c’est finalement une excellente chose.
Connectivité et écrans : le point faible de la N°8 ?
La N°8 se dote d’un combiné d’instrumentation de 12 pouces, complété par une vision tête haute projetée sur le pare-brise, et d’un écran multimédia de 16 pouces tout en largeur. Commençons par les points positifs : le combiné affiche une excellente visibilité et lisibilité des informations avec un design soigné et très qualitatif. On retrouve cette même qualité sur l’écran multimédia qui, cependant, pèche par plusieurs points. La taille de 16 pouces ne l’est pas vraiment en réalité, puisque les commandes de climatisation sont toujours affichées sur les bords latéraux, réduisant la taille utile de l’écran. De même, la zone dédiée aux applications est réduite à 12 pouces, complétée par un carré sur la droite qui dispose de raccourcis supplémentaires destinés au passager avant.
Là où cela pèche, c’est que le multimédia, qui tourne sur le système bien connu de Stellantis, propose une connexion Android Auto ou Apple CarPlay sans fil mais restreint son affichage à ces 12 pouces seulement, le carré servant aux commandes du passager devenant tout simplement noir… C’est un peu dommage pour une voiture dont le prix culmine à 82 000 € dans cette version d’essai. De même, la vision tête haute projetée est efficace mais elle est identique à ce que l’on retrouve sur une Peugeot 308 ou une Citroën C5 X, dont les prix de vente sont nettement inférieurs. Le statut de cette N°8 aurait mérité de proposer une vision tête haute bien plus moderne avec, par exemple, une navigation en réalité augmentée comme le proposent certaines marques allemandes.
En conclusion, la nouvelle ère stylistique qu’inaugure cette N°8 se montre réussie avec des lignes plus sobres qui gagnent en élégance sans perdre en personnalité. Le soin des détails est remarquable et, surtout, la qualité des matériaux et le niveau de finition proposés sur cette N°8 est conforme à ce que DS a toujours proposé tout en se hissant parmi les meilleurs de son segment. Tout concourt à offrir une DS N°8 qui préfère l’être serein au paraître prétentieux de certains. Pour autant, malgré son tarif, tout n’est pas parfait notamment au niveau de la connectivité, que je trouve insuffisante même si elle répond aux attentes, elle aurait mérité d’être tout aussi soignée que le design ou les matériaux. Quoi qu'il en soit, cette DS N°8 est assurément une réussite en termes de style avec une personnalité qui lui est propre tout en ayant beaucoup d’élégance.
Au volant de la DS N°8 : silence, confort et efficience
Développée sur la plateforme STLA Medium, la nouvelle DS N°8 offre uniquement des moteurs électriques de plusieurs puissances, allant de 230 à 350 chevaux. Dotée de batteries conséquentes, la nouvelle grande berline électrique française propose des autonomies allant de 570 à 750 km. C’est cette dernière version que j’ai essayée, dotée de la batterie fabriquée en France chez ACC et d’une capacité de 97,2 kWh utiles. Tient-elle toutes ses promesses ? Une chose est sûre, elle se révèle étonnante.
Un confort souverain, mais attention au choix des jantes
Naturellement, qui dit DS, dit confort soigné, et c’est le cas sur cette nouvelle DS N°8. Les suspensions filtrent efficacement les irrégularités de la route et la grande berline premium française distille un très bon confort de roulement, sans pour autant être parfait. En effet, si les suspensions font très efficacement leur travail, ce dernier est gâché par la taille des jantes, 21 pouces sur ce modèle, qui "tapent" un peu et font ressentir les saignées de la route, notamment sur le train arrière. Rien de vraiment rédhibitoire, mais il y a une sorte de confusion entre le filtrage de la suspension et les percussions des jantes, notamment sur les trous et les raccords.
On l’a vu précédemment, les sièges englobent bien, se montrant confortables et accueillants avec une belle sensation d’espace. La DS N°8 filtre également à merveille les bruits de roulement qui sont quasiment inaudibles tandis que les bruits d’air apparaissent à partir de 120 km/h mais il se font entendre que si le silence se fait à bord. Dès que la musique inonde l’habitacle, distribuée par l’excellent système Electra 3D de Focal quoiqu’un peu difficile à régler, alors la DS N°8 se montre royale, isolant parfaitement du monde extérieur pour offrir un confort global de très haut niveau, légèrement gâché par la taille des jantes, mieux vaut opter pour les jantes de 19 pouces qui devraient se révéler parfaite.
Maniabilité et performances : l'agilité surprenante d'un poids lourd
La DS N°8 est une grande berline : elle mesure plus de 4,80 m pour 1,90 m de large, des dimensions conséquentes donc, d’autant qu’avec cette grande batterie, son poids frôle les 2,2 tonnes ! Pour autant, elle se montre maniable et ne fait absolument pas ressentir son poids à la conduite. C’est comme si on conduisait une ballerine avec un poids d’éléphant, très agréable.
Cependant, le poids a un inconvénient sur les performances : avec 245 chevaux, je m’attendais à avoir des sensations au volant de cette grande berline électrique et je dois avouer que j’ai été un peu déçu. Le poids est tel que les accélérations se font de manière très linéaire. Inutile de préciser qu’elle atteint les vitesses réglementaires très facilement, et ce, quelle que soit la charge de la voiture mais, à ce niveau de prix, on s’attend à des performances plus franches. Finalement, il n’y a qu’en mode Sport où les sensations arrivent, mais elles restent très succinctes. Au final, on peut reprocher un manque de caractère à cette DS N°8, qui n'est pas dû au châssis mais à la motorisation électrique, trop linéaire, trop douce… on est malheureusement loin du caractère d’un V6 !
Consommation et recharge : la véritable performance de la DS N°8
On le sait, sur les voitures électriques, l’aérodynamisme est crucial pour offrir une bonne autonomie, et DS a vraiment travaillé les détails pour fendre l’air le mieux possible. Le résultat est très positif car, sur mon parcours d’essai témoin, j’ai relevé une très belle moyenne de 17,4 kWh/100 km, dont d’excellents 14,2 kWh sur départementale/nationale et 14,4 kWh en ville. Pour une grande berline dépassant les 2 tonnes, c’est vraiment épatant. Il n'y a que sur autoroute où la consommation a dépassé la barre des 21 kWh mais, là aussi, c’est plutôt un bon score au regard du poids de la voiture. Au final, avec sa grande batterie de 97 kWh, cette DS N°8 Long Range autorise une autonomie sur autoroute d’environ 450 km, tandis qu’elle atteindra les 680 km en ville et/ou sur route, une très belle performance pour cette grande DS. D’autant qu’elle accepte les recharges rapides jusqu’à 160 kW, permettant de passer de 20 % à 80 % en 27 minutes seulement.
Pour améliorer l’autonomie, la DS N°8 propose trois niveaux de récupération d’énergie que l’on peut régler via des manettes au volant ainsi qu’un très appréciable conduite à une pédale, activable depuis la commande de boîte sur la console centrale. Ce mode de conduite à une pédale permet de se passer de pédale de frein, la voiture allant jusqu’à l’arrêt complet au lever d’accélérateur, c’est très plaisant et hyper efficace en ville qui permet d’offrir une très agréable conduite, très reposante, très zen.
Au global, sur les quelques heures de cet essai, j’ai parcouru environ 210 kilomètres avec une consommation moyenne de 17.1 kWh et une batterie encore pleine à 60 %, cette DS N°8 permet enfin aux voitures électriques d’être au niveau des thermiques même si, évidemment, il faudra encore s’arrêter plus fréquemment sur longues distances mais, au moins, ces dernières sont réellement envisageables sans se poser de questions.
Bilan : ce que j'ai aimé et moins aimé sur la DS N°8
J'ai aimé :
Le style élégant et plus sobre, très statutaire.
L’efficience globale étonnante avec une autonomie réelle solide (450 km sur autoroute).
La qualité des matériaux et de la finition, réellement excellente.
Une voiture très maniable et agile malgré sa taille et son poids.
J'ai moins aimé :
La connectivité (multimédia, vision tête haute) pas au niveau du tarif.
Les performances un peu justes par rapport à la puissance affichée.
La taille des jantes (21 pouces) qui dégrade le confort sur les aspérités.
Conclusion : une DS N°8 aux arguments solides, mais perfectible
Cette nouvelle ère qui débute pour DS avec la N°8 est de bon augure, car elle dispose d’excellents atouts. Son style plus mature et plus sobre lui donne beaucoup d’élégance. L’intérieur garde les fondamentaux de la marque haut de gamme française, avec une excellente qualité des matériaux et une finition au plus haut niveau, tandis que le style se fait plus sobre là aussi, sans être dénué de soin et d’élégance… une réussite !
Cette DS N°8 permet enfin aux voitures électriques d’être quasiment les égales des thermiques avec une autonomie réelle excellente, même si on peut lui reprocher un manque de caractère propre à la motorisation électrique. Reste que la taille réelle de l’écran multimédia ou la vision tête haute ne sont clairement pas au niveau d’un véhicule à 82 000 € ! C’est vraiment dommage, car la DS N°8 coche toutes les bonnes cases (matériaux, finition, autonomie, confort global), mais pèche par quelques détails qui n’ont rien d’insurmontable. Ces détails ne lui permettent cependant pas de prendre un avantage décisif sur la concurrence, allemande principalement.

























Désolé mais "Le style élégant et plus sobre, très statutaire." je n'y arrive vraiment pas.
je n'arrive pas à voir autre chose qu'un char d'assaut avec une joli peinture et un interieur qualitatif et luxueux... même si le volant à quatre branche... comme quoi on est loin de la DS
Cette voiture a beaucoup de qualité mais on ne devrait pas en croiser beaucoup, trop cher trop statutaire comme toutes les DS ; qui va acheter ce genre de voitures : quelques PDG ou cadres supérieurs ; retraités aisés ; professions libérales ? l'état français... ça ne fera pas grimper les ventes DS ; quid des ventes chez nos voisins allemands suisses espagnols... j'ai peur que ça finisse comme la C6 ou la DS9 dommage encore une fois
Les gouts et les couleurs...Moi je trouve cette DS8 enorme et lourde de style. Originale oui, belle non .
Quand à l'interieur dont je doute pas de la qualite du cuir...il est gaché par des trucs ridicules, comme le HUD basique comme tu le soulignes, mais aussi la tolerie apparente sur les portes ou ces bouts de plastiques de 3008 un peu partout ou le regard ne se pose pas tout de suite. Et c'est logique puisque cette DS8 n'est pas une haut de gamme reellement mais un milieu de gamme luxieux ( la base etant la STLA medium alors qu'il existe une STLA high !!).
Désolé mais 70 ou 80000 euros pour ca non en tant que clients "aisés"…
J'ai vu la voiture, je suis monté, à l'avant comme à l'arrière, et... tout ce que dit Jérémy est bien là. Cependant, mon esprit critique pour une voiture de ce prix, et dont la finition se veut exceptionnelle, m'oblige à faire des remarques.
1 : La finition : le haut et le bas ou l'inverse.
Elle est superbe, premium, voir au dessus des concurentes, à condition de rester dans son champ vision, de garder les yeux au-dessus de la ceinture de caisse, bien haute. Si l'on baisse un peu vers le bas, on tombe sur des plastiques durs qui habillent le bas des portes, après le cuir du plastique à bas coût. Et quand je dis dur, c'est vraiment dur…
Les prix sont délirants, quand la grenouille veut se faire aussi grosse que le boeuf ... On en verra pas beaucoup sur nos routes et encore une fois c'est la porte ouverte à Tesla et aux véhicules Chinois grâce aux dirigeant mégalos de Stellantis... Ont-ils connaissance des enquêtes fiabilité de DS au tréfond des classement?