DS N°8 : la formule gagnante pour DS Automobiles ?
- Jérémy
- 24 juin
- 4 min de lecture

Les premières livraisons sont attendues dans les semaines à venir, et déjà, la nouvelle grande berline de DS Automobiles N°8, fait couler beaucoup d'encre. Suite à une campagne d'essais presse dont les premiers retours s'avèrent globalement positifs, l'heure est venue de se pencher sur le positionnement de ce nouveau fleuron. Sur un marché automobile en pleine mutation, et parfois en proie au doute concernant l'électrique, la DS N°8 ne débarque pas par hasard. Elle semble porter une ambition claire et ciblée : s'attaquer au segment des grandes routières premium, avec une stratégie particulièrement affûtée pour le marché des professionnels. Alors que ses concurrentes allemandes sont bien installées, analysons comment la grande Française compte tirer son épingle du jeu.
Une proposition 100% électrique et compétitive
La nouvelle DS N°8 fait un choix audacieux et résolument tourné vers l'avenir : elle ne sera proposée qu'en motorisations 100% électriques. Loin d'être un pari risqué, cette décision semble au contraire mûrement réfléchie, avec des niveaux de puissance et, surtout, des autonomies WLTP qui s'annoncent rassurantes pour les gros rouleurs, souvent une clientèle clé sur ce segment. Pour évaluer son potentiel, il est essentiel de la comparer à ses deux concurrentes les plus directes.
La première est la BMW i4. Sur le marché européen, elle a déjà séduit 15 807 acheteurs à la fin du mois d'avril. En France, au 19 juin, 1 140 unités ont trouvé preneur. Un chiffre en baisse de 28,1% par rapport à l'année précédente, mais qui cache une information capitale : la version 100% électrique représente 67,78% des ventes totales de la gamme i4, qui inclut aussi des motorisations thermiques. Cela démontre clairement que sur ce segment de berline premium, lorsque l'offre électrique est convaincante et offre une autonomie solide, elle est plébiscitée par les clients. C’est une excellente nouvelle pour la DS N°8.
La seconde concurrente est l’Audi Q6 e-tron. Bien qu'il s'agisse d'un SUV, son positionnement tarifaire et technologique le place en compétition directe. Avec 16 297 unités vendues en Europe à fin avril et déjà 1 639 en France au 19 juin, son démarrage est prometteur. Ces deux modèles partagent une puissance et une autonomie similaires à ce que proposera la DS N°8, mais avec une différence de taille : la berline française devrait afficher un tarif nettement plus compétitif. Cet avantage prix, combiné à des prestations haut de gamme, pourrait être le premier levier de son succès.
Le marché B2B, un accélérateur de croissance pour DS
L'argument tarifaire est d'autant plus pertinent lorsque l'on analyse la structure du marché automobile français, et plus particulièrement le segment B2B (Business to Business), c'est-à-dire les ventes aux entreprises et aux professionnels. Au premier semestre, ce marché représente 321 626 véhicules, soit une part colossale de 42,91% du marché total français. Plus important encore pour la DS N°8, ce marché s'électrifie à une vitesse impressionnante. Les ventes de véhicules électriques en B2B ont bondi de 66,1% pour atteindre 52 279 unités, représentant désormais 16,25% de ce segment. C'est un terrain de jeu idéal pour une nouveauté 100% électrique.
Les chiffres des concurrentes le confirment sans équivoque. En France, 80,52% des BMW i4 ont été immatriculées par des professionnels. Pour l’Audi Q6 e-tron, ce chiffre atteint 78,40% (1 285 unités sur 1 639). Ces pourcentages écrasants prouvent que le cœur de cible pour ces véhicules est bien le marché des flottes d'entreprise. Pour DS Automobiles, qui réalise actuellement 36% de ses 6 896 ventes en France auprès des professionnels, la marge de progression est donc considérable.
C'est ici que la stratégie de la DS N°8 prend tout son sens. De plus, son statut de véhicule 100% électrique ouvre droit à des exonérations fiscales majeures pour les entreprises, notamment sur la taxe sur les véhicules de société (TVS). Cet avantage fiscal et écologique est un argument de poids qui pourrait convaincre de nombreux gestionnaires de flotte de se tourner vers la proposition française, leur offrant un coût total de possession (TCO) très attractif.
Face à un contexte européen parfois morose pour le véhicule électrique, on pourrait être tenté de penser que le lancement d'une nouvelle grande berline électrique ne changera pas radicalement la donne pour DS Automobiles. Cependant, une analyse plus fine du marché révèle une toute autre perspective. Le segment B2B, vital pour les constructeurs premium, non seulement résiste mais s'électrifie massivement. Le succès des versions électriques de ses concurrentes, comme la BMW i4, prouve qu'il existe une demande forte pour des véhicules de fonction statutaires, performants et à batterie, à condition que l'autonomie soit au rendez-vous.
La DS N°8 n'arrive donc pas en terrain inconnu. Elle s'inscrit dans une tendance de fond et apporte avec elle des avantages concurrentiels déterminants : un positionnement tarifaire plus accessible et l'éligibilité à des aides fiscales qui parlent directement au portefeuille des entreprises. En ciblant avec une telle précision ce marché B2B en pleine croissance, la DS N°8 pourrait non seulement trouver sa place, mais aussi devenir un véritable moteur de croissance pour la marque, lui permettant enfin de conquérir de nouvelles parts de marché significatives sur le segment professionnel. Loin d'être un simple ajout à la gamme, cette berline pourrait bien être la pièce maîtresse du plan de développement de DS.
Très bonne analyse
J'ai pu aller hier, sur Site officiel DS.
Les véhicules disponibles à la vente sur stock apparaissent.
Il y avait 82 DS N°8 à la vente la semaine dernière, il n'y en a plus un seul, tous vendus !
Hors sujet, mais comme je l'avais évoqué, l'État, grâce aux informations dont il dispose sur les propriétaires de véhicules de toutes marques et de tous modèles équipés d'airbags Takata, vient enfin d’élargir le dispositif Stop Drive à l’ensemble des véhicules potentiellement dangereux.
C’est une très bonne initiative, car cela va obliger tous les propriétaires, quelle que soit la marque de leur voiture, à réagir.
Il est tout de même regrettable d’avoir dû attendre une intervention de l'État pour responsabiliser les réfractaires à tout, et faire taire ceux qui s’obstinent à salir uniquement Citroën, alors que le problème est bien plus large et concerne l’ensemble du parc automobile impacté par les airbags Takata soit 31 marques listées.
https://www.ecologie.gouv.fr/
DS8 ou DS7 etc...meme combat...perdu d'avance car sur base de PSA pas haut de gamme ( ici 3008 ). Je rappel quand meme que cette DS8 est sur base STLA medium !!! et qu'il existe une STLA Large qui elle est sensée etre utilisée sur le haut de gamme ( nouveau Alfa Stelvio ? ) selon Stellantis. Donc avec cette DS8 qui pretend etablir de nouveau standard "premium" ils utilisent une plateforme qu'eux meme n'appellent pas la plateforme pour vehicules haut de gamme !!! Totalement contradictoire au final. Cela n'empeche pas la DS8 d'etre soignée et raffinée...mais comme son montant de porte non habillé le montre ..c'est pas du haut de gamme ( Sur Stelvio actuel pas de trace de…
Certes ...
Mais pour les particuliers qui représentent donc 50% du marché ... ?
Je me suis laissé dire que les ventes aux flottes est un marchés aux fortes négociations ( quel prix vous me faites si j'en prend 4 ou 10 ) qui génère un % de marge plus faible . Il est rare que la fidélité soit de mise. L' entreprise changera de boutique en fonction de la remise accordée. De plus la fiscalité sur la TVS peut évoluer aussi ; tout comme le bonus sur les électriques vendues aux particuliers.
Bref je ne tenterais pas un avis " Me Irma " sur ce coup là !