[Dans le rétro] Citroën réussit son entrée en Formula E

Pendant plus de soixante ans, le nom de Citroën a résonné sur les terrains les plus exigeants du globe. Des pistes brûlantes du Rallye-Raid, où la marque a imposé sa robustesse légendaire, aux routes sinueuses du WRC où elle a glané un nombre record de titres mondiaux, les Chevrons ont inscrit l'histoire du sport automobile en lettres d'or. Pourtant, l'industrie automobile vit une mutation sans précédent et la compétition se doit d'être le reflet des technologies de demain. C'est dans ce contexte que Citroën ouvre un nouveau chapitre de son histoire. Loin de la terre et des graviers, c'est désormais sur l'asphalte des circuits urbains que la marque va exprimer son savoir-faire. En s'engageant officiellement en Formula E, le championnat du monde de monoplaces électriques, Citroën ne se contente pas de revenir à la compétition : elle affirme son ambition de devenir un acteur majeur de l'électrification et de porter haut les couleurs de sa gamme "ë" à travers le monde.

Une ambition dévoilée : La genèse du projet Formula E

C'est le 12 septembre dernier que la nouvelle a officiellement secoué le monde du sport automobile. La marque a levé le voile sur son programme sportif, confirmant les rumeurs qui circulaient depuis plusieurs mois : son grand retour de Citroën en compétition internationale. Cette annonce n'était pas seulement une déclaration d'intention, mais la présentation concrète d'une structure prête à en découdre. La nouvelle monoplace, arborant fièrement une livrée reprenant les codes stylistiques actuels de la marque, se veut être la vitrine technologique du constructeur.

Au-delà de la machine, c'est l'organisation humaine qui a retenu l'attention des observateurs. L'équipe technique, structurée pour répondre aux exigences pointues de la gestion de l'énergie en course, s'appuie sur l'expertise du groupe tout en intégrant des spécialistes de la discipline électrique. Pour piloter ces bolides, Citroën a fait le choix de l'expérience et de la performance en recrutant des pilotes de premier plan, dont le talentueux Nick Cassidy, dont la réputation dans le paddock n'est plus à faire et Jean-Éric Vergne, 2 fois titré dans la discipline. Ce choix stratégique démontre que la marque ne vient pas pour faire de la figuration, mais pour jouer les premiers rôles dès sa première saison. L'objectif affiché est clair : utiliser la course comme laboratoire accéléré pour les technologies électriques tout en offrant au public des performances dignes du palmarès de la marque.

Cependant, comme le savent tous les passionnés, la vérité d'une présentation statique diffère souvent de la réalité de la piste. Il fallait attendre la première confrontation réelle pour juger du potentiel de cette nouvelle écurie. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que la marque s'est illustrée de manière spectaculaire dès la première manche du championnat.

São Paulo : Un baptême du feu et un premier podium

Le coup d'envoi de la saison a été donné au Brésil, sur le tracé exigeant de l'Anhembi Sambadrome à São Paulo. Ce circuit, connu pour ses longues lignes droites propices aux aspirations et ses zones de freinage intense, représentait un défi majeur pour une nouvelle équipe, notamment en termes de gestion thermique de la batterie et de stratégie énergétique. Dès les séances d'essais, les monoplaces aux Chevrons ont montré un rythme prometteur, dissipant les doutes sur leur capacité à rivaliser immédiatement avec les écuries établies.

Les qualifications ont confirmé cette tendance. Dans un exercice où chaque millième de seconde compte, l'équipe a su placer ses voitures, démontrant une excellente vitesse pure sur un tour. Mais c'est lors de la course que le véritable potentiel de l'équipe s'est révélé. Le déroulé de l'E-Prix de São Paulo a été, comme souvent en Formula E, une partie d'échecs à haute vitesse. Il fallait naviguer dans le peloton, économiser l'énergie pour les derniers tours et éviter les incidents.

À ce jeu stratégique, Nick Cassidy a été impérial. Faisant preuve d'une intelligence de course remarquable, le pilote néo-zélandais a su gérer ses attaques et sa consommation pour remonter vers la tête de la course dans les moments décisifs. Au terme d'une bataille acharnée dans les derniers tours, où les positions se sont échangées virage après virage, il franchit la ligne d'arrivée à une superbe troisième place. Ce résultat offre à Citroën son premier podium dès sa première course, un exploit rare dans une discipline aussi compétitive.

La réaction de l'équipe ne s'est pas fait attendre. Cyril Blais, figure clé de l'encadrement, n'a pas caché sa satisfaction en soulignant le travail monumental accompli par les ingénieurs et les mécaniciens pour préparer cette échéance. De son côté, Nick Cassidy a salué la performance de la voiture, indiquant que ce résultat n'était qu'un début et que le potentiel de développement restait immense. Ce podium valide les choix techniques effectués et apporte une sérénité bienvenue pour la suite de la saison.

L'aube d'une nouvelle épopée

Pour nous, Citroënistes, ce retour de Citroën en Formula E est un signe extrêmement positif. Il prouve que l'ADN sportif de la marque est bien vivant et qu'il sait évoluer avec son temps. Voir les Chevrons revenir au sommet du sport automobile, dans une compétition internationale majeure tournée vers l'avenir, est une source de fierté légitime. Plus qu'un simple engagement marketing, c'est la promesse de vibrer à nouveau chaque week-end de course. Cette première incursion, qui démarre de la plus belle des manières avec un podium pour son premier E-Prix, laisse présager une saison palpitante. Nous sommes désormais impatients de suivre la confirmation de cette performance lors du deuxième rendez-vous de la saison, qui se tiendra à Mexico. L'aventure ne fait que commencer.