[Citroën du bout du monde] Citroën C6 : Une seconde vie en Chine, entre tradition et modernité

Dernier article de cette série consacrée aux Citroën du bout du monde consacré à une grande berline malheureusement non vendue en Europe. Après une première génération qui marqua les esprits de 2005 à 2012, la Citroën C6 connaît une seconde vie en Chine, répondant spécifiquement à la forte demande des consommateurs pour des véhicules statutaires. Cette itération, exclusivement assemblée et commercialisée sur le marché chinois, incarne une approche renouvelée de la grande routière par la marque aux chevrons, taillée sur mesure pour les attentes locales.

Genèse d'un modèle exclusif et positionnement stratégique

La Citroën C6 chinoise, parfois même identifiée sous l'appellation Dongfeng Fengshen A9, fut le fruit d'une collaboration stratégique avec le constructeur chinois Dongfeng Motor, au sein de la coentreprise Dongfeng Peugeot-Citroën Automobiles. Les premières esquisses de ce nouveau modèle furent dévoilées au début du mois de mars 2016, avant une présentation plus approfondie en Chine le 12 avril de la même année, culminant avec son apparition officielle au salon automobile de Pékin le 25 avril. Fondée sur une base rallongée de la première génération de Peugeot 508, la C6 chinoise a été conçue pour offrir un espace et un confort accrus, essentiels pour le segment des berlines de luxe en Chine. Esthétiquement, son style extérieur, bien que moderne, se veut résolument plus classique et consensuel que celui de sa devancière européenne, audacieuse et avant-gardiste. Cette orientation visait à séduire une clientèle chinoise privilégiant la discrétion statutaire à l'extravagance stylistique. À l'intérieur, l'habitacle a été pensé dans l'esprit des Citroën de l'époque, cherchant à marier une finition soignée à une ergonomie intuitive, le tout agrémenté de matériaux de qualité, conférant ainsi une atmosphère à la fois accueillante et fonctionnelle, réputée pour être particulièrement bien dessinée et construite.

Motorisations et évolutions : sous le capot de la C6 chinoise

La production de la Citroën C6 chinoise s'est étalée de 2016 à 2024, avec un total de 33 406 exemplaires assemblés à Wuhan, dans la République populaire de Chine. Sous son capot, la grande routière était équipée de motorisations essence à 4 cylindres en ligne, notamment des blocs 1.8 THP. Ces moteurs offraient des puissances variables, allant de 167 à 211 chevaux, permettant à la C6 d'assurer des performances honorables et une conduite souple. La transmission était assurée par une boîte de vitesses automatique à 6 rapports, associée à une traction avant, privilégiant le confort de conduite et l'efficacité sur les longs trajets, des qualités appréciées sur le marché chinois. Bien que les informations spécifiques sur ses évolutions au fil des ans soient limitées, il est courant que les modèles destinés à des marchés spécifiques bénéficient de mises à jour esthétiques ou techniques mineures pour rester compétitifs et répondre aux normes locales.

Malgré ses ambitions et une conception pensée pour le marché chinois, la Citroën C6 de seconde génération n'a malheureusement pas rencontré le succès escompté. Rapidement éclipsée des classements de ventes par une concurrence féroce et l'évolution rapide des préférences des consommateurs chinois vers les SUV, elle a peiné à s'imposer comme un acteur majeur sur le segment des grandes routières premium. Si elle semble être encore commercialisée, sa présence sur le marché est devenue plus discrète. Cette trajectoire commerciale souligne une difficulté persistante pour Citroën : malgré une histoire riche et légitime dans le domaine du haut de gamme et du statutaire, la marque a bien du mal à convaincre pleinement les clients sur ce segment, même sur des marchés spécifiques et porteurs comme la Chine. L'optimisme demeure, toutefois, quant à la capacité de Citroën à innover et à retrouver sa place distinctive dans l'univers automobile global.