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Citroën : de la Méhari à l'Ami Buggy, l'éloge de la liberté automobile

Citroën Méhari

Depuis ses tout débuts en 1919 avec la Type A, Citroën s’est imposée comme une référence incontournable en matière de confort automobile. Cette quête du bien-être à bord est devenue une véritable signature, un fil rouge qui relie tous les modèles de la marque aux chevrons. Cependant, réduire Citroën à ce seul prisme serait omettre une autre facette de son identité, tout aussi audacieuse et inspirante : sa passion pour l'aventure. Cette tradition, moins conventionnelle mais tout aussi ancrée dans son ADN, s'exprime à travers une lignée de véhicules pensés pour le plein air et les loisirs. L'arrivée récente de Ami Buggy ravive cette flamme et nous invite à tracer un parallèle fascinant avec ses aînées spirituelles, l'inoubliable Méhari et le visionnaire concept Cactus M. Ensemble, ils forment une famille de modèles qui partagent une même philosophie : célébrer la liberté et les joies simples de la conduite cheveux au vent.

Une lignée placée sous le signe de l'évasion

La philosophie de Citroën en matière de loisirs automobiles ne date pas d'hier. Elle puise ses racines dans une idée simple : l'automobile doit être une source de plaisir et d'évasion accessible à tous. Cette vision s'est incarnée de la manière la plus spectaculaire en mai 1968 avec le lancement de la Méhari. Construite sur une plateforme de Dyane 6 et dotée d'une carrosserie en plastique ABS thermoformé, elle était l'antithèse de la voiture statutaire. Légère, pratique, facile à entretenir d'un simple coup de jet d'eau, elle était conçue pour l'aventure du quotidien. En ôtant les portes et le toit, la Méhari offrait une expérience de conduite totalement immersive, en prise directe avec les éléments. Elle n'était pas seulement une voiture, mais un véritable art de vivre, symbole d'une liberté retrouvée.

Près d'un demi-siècle plus tard, en 2015, Citroën ravive cet esprit avec le concept Cactus M. Dévoilé au salon de Francfort, ce prototype n'était pas un simple exercice de style, mais une réinterprétation moderne de la philosophie Méhari. Basé sur la C4 Cactus, le concept M en reprenait l'approche décomplexée en y ajoutant une dimension "outdoor" très affirmée. Avec son habitacle entièrement ouvert, ses matériaux résistants à l'eau inspirés du surf comme le néoprène, et la possibilité d'enjamber la carrosserie pour monter à bord, le Cactus M abolissait les frontières entre l'intérieur et l'extérieur. Il était une promesse d'évasion, un véhicule pensé pour que les loisirs deviennent le cœur de l'expérience de conduite. Bien qu'il soit resté à l'état de concept, son esprit a infusé la gamme et préparé le terrain pour la prochaine étape de cette saga.

Cette étape, c'est Ami Buggy. En apparence, Ami semble à des années-lumière de la Méhari. Pourtant, il en est l'héritier le plus direct dans la philosophie. Pensé comme un objet de mobilité ludique, Ami Buggy adopte les mêmes codes : absence de portes, toit en toile enroulable, design de baroudeur et une simplicité qui invite à l'aventure. Il prouve que l'esprit de la Méhari peut se réincarner à l'ère de la mobilité électrique, en conservant l'essentiel : offrir une sensation de liberté inégalée et un rapport direct avec son environnement, que ce soit sur les routes de campagne ou le long des plages.

Trois modèles, une même ode à la liberté automobile

La Citroën Méhari (1968-1987) fut un véritable phénomène. Avec près de 145 000 exemplaires produits, elle a marqué son époque par son concept atypique. Son nom, emprunté au dromadaire rapide et endurant, disait tout de sa vocation : un véhicule sobre, robuste et passe-partout. Sa carrosserie en plastique teintée dans la masse la rendait insensible à la rouille et aux petits chocs, en faisant la compagne idéale des familles en vacances, des artisans et même de l'armée française. Sa modularité, sa praticité et son coût d'usage économique, hérités de la 2CV et de la Dyane, ont assuré son succès durable. Elle reste aujourd'hui une icône, symbole d'une époque et d'une certaine idée de l'insouciance.

Le concept Citroën Cactus M (2015) a agi comme un révélateur, montrant que cette philosophie restait pertinente au 21e siècle. Il a exploré des solutions innovantes, comme un habitacle entièrement lavable au jet d'eau grâce à des évacuateurs intégrés, ou une capote gonflable pouvant se transformer en tente pour deux personnes. En se débarrassant du superflu, le Cactus M se concentrait sur le bien-être et le partage, transformant la voiture en un véritable camp de base pour les loisirs. Il a démontré la constance de Citroën dans sa volonté de proposer des véhicules qui ne se contentent pas de transporter, mais qui créent des expériences.

Enfin, Ami Buggy réussit le pari de transposer cet héritage dans un format ultra-compact et 100 % électrique. Il rend l'aventure accessible à tous, dès 14 ans en France, sans permis. En tant que quadricycle, il se concentre sur les micro-trajets et les loisirs de proximité. Son succès commercial fulgurant, avec des éditions limitées vendues en quelques minutes, prouve qu'il existe une demande forte pour une mobilité fun, décalée et qui redonne le sourire. Le lien entre ces trois modèles est donc évident : ils partagent un ADN commun fait d'audace, de simplicité et d'une conception tournée vers l'extérieur. Ils sont une ode à une liberté automobile joyeuse et sans contraintes.

Chez Citroën, l'audace n'est pas un vain mot. Si la marque a bâti sa réputation sur une promesse de bien-être et de confort absolu, elle a toujours su, en parallèle, faire de l'aventure l'un de ses terrains de jeu favoris. La lignée qui unit la Méhari, le concept Cactus M et Ami Buggy est la preuve éclatante de cette dualité. Elle démontre une capacité unique à se réinventer pour proposer des véhicules qui sortent des sentiers battus. En offrant la possibilité de rouler en plein air, les cheveux au vent, à bord d'engins à la fois simples, malins et accessibles, Citroën ne fait pas que vendre des voitures. La marque perpétue une vision optimiste et profondément humaine de l'automobile : celle d'un objet de liberté, de loisirs et de bonheur partagé.

1 Comment

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jm.agnel
il y a une heure
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La version commercialisée de ce concept aurait plu sans aucun doute. C'est elle qui aurait été la digne remplaçante de la Méhari, et non cette immonde Bolloré repoudrée, dépassée techniquement, et "refourguée" à Citroën pour une fois encore, des questions de sous. Quant à la Méhari 4x4 je me souviens de son premier essai dans l'excellent magazine (aujourd'hui disparu "Europe Auto"). Pour l'anecdote, un Land Rover Défender pour l'équipe avait demandé à être épaulée pour les sortir d'affaire au cas où... L'ironie de l'histoire, c'est l'anglaise qui a dû être secourue, alors que l'agile Méhari s'appliquait à franchir les obstacles du tracé préparé pour le test dans le Camp militaire de Canjuers dans le Var. Dommage, Citroën avait envisagé de…

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