Citroën Berlingo : de retour en diesel en France

Décidément, la carrière de la troisième génération de Citroën Berlingo n’est pas un long fleuve tranquille. Chahuté par les réglementations et perturbé par les quotas d’émission européens, le ludospace aux chevrons vit une histoire en dents de scie, imposant des « stop and go » fréquents à ses motorisations thermiques. C’est ainsi qu’après un arrêt brutal des commandes en septembre 2024, le Citroën Berlingo est de nouveau disponible en version diesel pour le plus grand plaisir des familles

Les normes CAFE et l'Europe : Un contexte industriel complexe

Pour comprendre les soubresauts de la gamme Berlingo, il est essentiel de remettre en perspective la stratégie du groupe Stellantis face aux contraintes législatives. Initialement, le Citroën Berlingo, tout comme ses cousins techniques Peugeot Rifter et Opel Combo Life, proposait une gamme complète alliant motorisations essence, diesel et électrique. Une polyvalence qui a fait le succès de ce modèle depuis sa création.

Cependant, la pression des normes CAFE (Corporate Average Fuel Economy) et les sévères quotas d'émission de CO2 imposés par l’Union Européenne ont contraint le constructeur à prendre des décisions radicales. Pour éviter de payer de lourdes amendes qui auraient impacté la rentabilité du groupe, Stellantis avait fait le choix, controversé mais pragmatique, de ne proposer que les motorisations électriques sur ses ludospaces. Une stratégie risquée qui a, de facto, coupé le Berlingo d'une grande partie de sa clientèle historique, encore peu encline à passer au tout électrique pour un véhicule à vocation familiale et routière.

Face à la réalité du marché et à la demande persistante des clients, un premier retour du thermique avait été opéré début 2024. Pourtant, les impératifs écologiques avaient de nouveau suspendu cette offre à la rentrée de cette même année. En cette fin 2025, le Citroën Berlingo Diesel revient officiellement au catalogue, une manœuvre stratégique destinée à reconquérir le public et à reprendre sa place de leader sur le segment.

Une offre Diesel recentrée : finitions, moteurs et tarifs

Depuis ce 1er décembre, le configurateur Citroën France a réintégré les blocs BlueHDi. Cependant, ce retour s'accompagne d'une rationalisation de l'offre. Le Berlingo n'est désormais proposé qu'en deux niveaux de puissance éprouvés : le BlueHDi 100 ch et le BlueHDi 130 ch.

Fait marquant de cette nouvelle gamme : l'absence, pour l'heure, de la transmission automatique EAT8. Les clients devront donc se tourner exclusivement vers une boîte manuelle, à 5 rapports pour le bloc 100 ch et à 6 rapports pour la version 130 ch. C'est un choix curieux à l'heure où l'automatisation se généralise, mais qui permet sans doute de contenir les tarifs et les émissions de CO2.

Côté finitions, la gamme s'articule autour des niveaux Plus, Max et l'ambiance baroudeuse Max XTR. Ces versions bénéficient de tout l'apport du restylage de 2024, incluant la nouvelle face avant arborant le nouveau logo de la marque et les optiques à la signature lumineuse distinctive.

Avant de détailler les tarifs, c’est l’occasion idéale de redécouvrir les capacités dynamiques de ce modèle. Je vous invite à visionner ou revoir mon essai détaillé du Berlingo HDi 130 en boîte manuelle, qui reste plus que jamais d'actualité pour appréhender l'agrément de conduite de cette version :

Grille tarifaire au 1er Décembre 2024

L'offre se veut compétitive pour le segment, avec un ticket d'entrée sous la barre des 27 000 € :

• Berlingo Taille M - BlueHDi 100 ch S&S BVM5 - Finition PLUS : 26 750 €

• Berlingo Taille M - BlueHDi 100 ch S&S BVM5 - Finition MAX : 29 700 €

• Berlingo Taille XL - BlueHDi 130 ch S&S BVM6 - Finition MAX : 31 900 €

À noter que la version XL de 130 ch offre toujours la possibilité d'opter pour une configuration 7 places en option, un atout majeur pour les familles nombreuses que peu de SUV parviennent à égaler en termes d'habitabilité réelle.

Une polyvalence retrouvée, en espérant la stabilité

Malheureusement, le Berlingo souffre de cette alternance commerciale faite d'apparitions et de disparitions des moteurs diesel. Ces hésitations peuvent brouiller la lisibilité de la gamme pour l'acheteur potentiel. C'est d'autant plus regrettable que le Citroën Berlingo reste, intrinsèquement, une excellente voiture. Depuis son important restylage de 2024, il se hisse au meilleur niveau en termes de confort (avec les sièges Advanced Comfort), de connectivité et de sécurité, restant nettement devant ses concurrents directs.

Il faut reconnaître que la version électrique a fait d'immenses progrès. Comme je l'ai souligné lors de ma prise en main récente, elle se montre surprenante d’efficience. Cependant, l'électrique ne peut pas encore répondre à la même polyvalence absolue qu'offre le Berlingo Diesel, capable d'avaler les kilomètres d'autoroute sans contrainte de recharge. En espérant maintenant que ce dernier restera pour de bon dans la gamme, à l'instar de ses concurrents chez Renault ou Volkswagen, pour offrir aux clients et passionnés de la marque la liberté de mouvement qu'ils chérissent tant.