top of page

[Anniversaire] Citroën C-Sportlounge : le concept qui a réinventé l'audace et inspiré la DS 5

Le concept Citroën C-Sportlounge de 2005

Au début des années 2000, un vent de fraîcheur et d'audace soufflait sur Citroën. Après une décennie plus conventionnelle, la marque aux chevrons renouait avec son ADN en présentant des modèles au caractère affirmé. Les lancements des C4 en 2004, avec leur design singulier et leur volant à moyeu fixe, et de la C3 première du nom, toute en rondeurs et en sympathie, marquaient le début d'une nouvelle ère. Citroën osait à nouveau, et le public suivait. C'est dans ce contexte effervescent qu'en 2005, lors du prestigieux salon de Francfort, le constructeur dévoilait un concept-car qui allait marquer les esprits et laisser une empreinte durable sur son futur : le C-Sportlounge. Bien plus qu'une simple étude de style, ce véhicule annonçait une vision d'avenir, un mélange subtil de dynamisme, de raffinement et d'innovation, préfigurant des modèles emblématiques à venir.

C-Sportlounge : la quintessence du grand tourisme selon Citroën

Présenté comme un coupé de Grand Tourisme 4 portes, le C-Sportlounge impressionnait d'emblée par sa silhouette. Long de 4,52 mètres, large de 1,88 mètre mais particulièrement bas avec seulement 1,35 mètre de hauteur, le concept affichait des proportions athlétiques et spectaculaires. Son profil, digne d'un coupé, était accentué par des portes arrière à ouverture antagoniste, une signature stylistique audacieuse qui facilitait l'accès à bord tout en offrant une vue imprenable sur un habitacle traité avec le plus grand soin. Le design extérieur, sous la houlette de Jean-Pierre Ploué alors directeur du style Citroën, était un chef-d'œuvre de fluidité et de dynamisme. La face avant, plongeante et agressive, arborait des chevrons étirés sur toute la calandre, une signature qui deviendra emblématique. Les optiques, très étirées, remontaient haut sur les ailes, conférant au concept un regard perçant. Le pare-brise panoramique, immense, se prolongeait très loin vers l'arrière, fusionnant presque avec le toit pour inonder l'habitacle de lumière. Chaque détail était pensé pour l'aérodynamisme, avec un coefficient de traînée (Cx) remarquable de 0,26, obtenu grâce à des lignes tendues et des appendices discrets mais efficaces.


À l'intérieur, l'ambiance se voulait résolument haut de gamme et avant-gardiste, inspirée de l'aéronautique. Le poste de pilotage était entièrement tourné vers le conducteur, avec une instrumentation claire et un volant à moyeu fixe, reprenant l'innovation de la C4. Les quatre sièges individuels, recouverts de cuir, semblaient flotter dans un espace épuré et luxueux. Les matériaux nobles, comme l'aluminium brossé sur la console centrale, côtoyaient une technologie de pointe. L'ergonomie était pensée pour le plaisir de conduite, créant une symbiose parfaite entre l'homme et la machine. Sous le capot, le C-Sportlounge embarquait une motorisation à la hauteur de ses ambitions : un bloc 2.0 litres turbo essence de 200 chevaux, associé à une boîte de vitesses automatique à 6 rapports. De quoi promettre des performances dynamiques, en parfaite adéquation avec la philosophie du Grand Tourisme, où le plaisir de voyager est aussi important que la destination elle-même.

Un héritage stylistique majeur pour la gamme Citroën

Si les concept-cars sont souvent destinés à rester des exercices de style sans lendemain, le C-Sportlounge a eu une destinée bien différente. Son influence sur la production en série fut considérable, à commencer par le modèle qu'il préfigurait le plus directement : la DS 5. Lancée en 2011, d'abord sous la bannière Citroën avant de devenir un modèle de la marque DS à part entière, la DS 5 reprenait de nombreux codes du concept. On y retrouvait cette silhouette de "break de chasse", cette allure surélevée et ce profil atypique qui brouillait les pistes entre berline, break et coupé. Le fameux "sabre" chromé qui courait de la pointe du phare jusqu'au rétroviseur, élément de design marquant de la DS 5, était une réinterprétation directe des lignes fluides et tendues du C-Sportlounge. À l'intérieur également, l'inspiration était flagrante avec le concept de cockpit aviation et la console centrale enveloppante.

Mais l'héritage du C-Sportlounge ne s'est pas arrêté aux portes de la DS 5. Comme le voulait la tradition chez Citroën à cette époque, les concepts servaient de laboratoire d'idées pour l'ensemble de la gamme future. Un œil averti remarquera que le dessin des optiques avant du C-Sportlounge, effilées et remontant sur les ailes, a fortement inspiré celles de la deuxième génération de C3, lancée en 2009. Cette filiation, bien que moins évidente, démontre comment Citroën distillait son audace stylistique à travers ses différents segments. Les feux arrière du concept, avec leur forme travaillée et leur signature lumineuse distinctive, ont également posé les bases de l'identité visuelle que l'on retrouvera sur plusieurs modèles de la marque dans les années qui ont suivi. Le C-Sportlounge a ainsi joué un rôle de manifeste, annonçant la direction que le design Citroën allait prendre pour les années à venir : plus structuré, plus statutaire et résolument moderne.

Incontestablement, le C-Sportlounge reste l'un des concept-cars les plus marquants et les plus réussis de Citroën depuis le début du millénaire. Il incarnait à la perfection la capacité de la marque à se réinventer et à proposer une vision singulière de l'automobile, à la croisée des chemins entre l'élégance d'un coupé, la praticité d'une berline et l'émotion d'une voiture de sport. S'il a connu une suite en série avec la DS 5, lancée six ans plus tard, celle-ci n'a malheureusement pas rencontré le succès commercial escompté, peut-être arrivée trop tôt sur un marché qui n'était pas encore prêt pour un tel objet roulant non identifié. Malgré cela, l'héritage du C-Sportlounge est immense. Il a laissé une trace indélébile dans le langage stylistique de Citroën et a prouvé que l'audace, si chère au cœur d'André Citroën, était toujours bien vivante. Plus qu'un simple prototype, il fut le symbole d'un optimisme retrouvé et d'une créativité débridée qui ont redéfini l'image de la marque pour la décennie suivante.

Les actualités Citroën 

bottom of page