Stellantis : Antonio Filosa prend les rênes et dévoile une équipe de direction profondément remaniée
- Jérémy
- 23 juin
- 4 min de lecture

C’est un nouveau chapitre majeur qui s’ouvre aujourd’hui pour le groupe Stellantis. Six mois après l’éviction surprise de Carlos Tavares, son successeur désigné, Antonio Filosa, prend officiellement ses fonctions de Chief Executive Officer (CEO). Cette prise de poste intervient après un tour du monde express de trois semaines durant lequel le nouveau dirigeant est allé à la rencontre des équipes, des usines et des centres de R&D du groupe. La première étape de cette nouvelle ère, très attendue par les marchés et les collaborateurs, est désormais connue : la présentation de sa nouvelle équipe de direction. Une équipe qui confirme le cap stratégique tout en réservant quelques surprises de taille, marquant une rupture notable avec la gouvernance précédente.
Une stratégie de régionalisation renforcée
Cette nouvelle organisation s’inscrit dans la continuité des aménagements stratégiques initiés en février 2025. L’objectif est clair : poursuivre et accentuer la régionalisation du groupe. Cette approche vise à conférer une plus grande autonomie et une plus grande responsabilité aux dirigeants des trois grandes régions stratégiques : l'Amérique (North America), l'Europe élargie (Enlarged Europe) et le Reste du Monde (Rest of World). L'idée est de rapprocher les centres de décision des marchés locaux pour répondre avec plus d’agilité et de pertinence aux attentes spécifiques des clients. Antonio Filosa, qui conserve d'ailleurs la direction de la région Amérique du Nord en plus de son rôle de CEO, a souligné sa vision dans une communication officielle.
« Diriger Stellantis, une entreprise globale profondément enracinée dans les différentes régions du monde, est un immense privilège », a-t-il déclaré. « Notre force singulière réside dans nos collaborateurs talentueux, nos marques emblématiques et nos millions de clients, dont l’attachement à notre entreprise, nos produits exceptionnels et notre histoire unique nous invite à toujours nous dépasser. » Il a ensuite ajouté : « L’équipe que je présente aujourd’hui rassemble le meilleur de Stellantis. Ce sont des leaders qui placent l’humain au premier plan. Ils ont une connaissance approfondie de nos marques, de nos produits et de nos clients, une expertise de pointe et un esprit entrepreneurial essentiel à notre réussite. [...] Grâce au talent de cette équipe, nous nous appuierons sur nos nombreux atouts pour faire de Stellantis l’un des acteurs majeurs de cette nouvelle ère. »
Une équipe dirigeante renouvelée, aux accents FCA
La nouvelle Stellantis Leadership Team (SLT) se compose de profils expérimentés, mais sa composition complète révèle un net rééquilibrage des pouvoirs. L'analyse de l'organigramme montre une structure bâtie autour des grandes régions et des fonctions clés, avec plusieurs nominations stratégiques qui confirment l'influence grandissante des anciens cadres de FCA.
Au sommet des opérations régionales, la nouvelle stratégie est clairement incarnée. Jean-Philippe Imparato, figure de l'ex-PSA, conserve la direction de la région Europe élargie, mais son périmètre s'agrandit en intégrant désormais la prestigieuse marque Maserati. Emanuele Cappellano, qui dirigeait l'Amérique du Sud, voit ses responsabilités étendues : il rejoint la SLT et prend également la responsabilité de l'entité Stellantis Pro One, la division des véhicules utilitaires. Enfin, Philippe de Rovira, autre cadre issu de PSA, est nommé à la tête de la nouvelle région "Reste du Monde" tout en conservant la direction de Stellantis Financial Services.
Le cœur industriel et technologique du groupe est également réaffirmé. Ned Curic poursuit son rôle crucial à la tête du Product Development & Technology, garant de la transition vers l'électrique et le software. Arnaud Deboeuf, un expert reconnu du secteur, continue de piloter le Manufacturing mondial. Ils sont rejoints par des promus comme Davide Mele, qui intègre la SLT pour diriger le Product Planning, et Sébastien Jacquet, nommé responsable de la Qualité.
Les fonctions support, vitales pour la performance du groupe, voient des changements majeurs. Doug Ostermann est nommé Chief Financial Officer (CFO), un poste clé où il supervisera également les fusions-acquisitions. Deux nouveaux postes stratégiques sont créés et confiés à Monica Genovese pour les Achats (Purchasing) et à Scott Thiele pour la Supply Chain, ce dernier rejoignant également la SLT.
Enfin, les fonctions corporate voient la continuité de piliers comme Xavier Chéreau, qui reste en charge des Ressources Humaines et de la Sustainability (Développement Durable), tandis que Clara Ingen-Housz fait son entrée à la SLT pour diriger les Corporate Affairs & Communications. Cette équipe renouvelée, où les départs de Maxime Picat et Béatrice Foucher sont notables, dessine clairement les contours d'une nouvelle ère, avec une garde rapprochée où l'héritage FCA est désormais prépondérant.
Cette annonce n'est que la première étape de l'ère Filosa. La prochaine, très attendue, sera la présentation du nouveau plan stratégique qui succédera à "Dare Forward 2030", initié par Carlos Tavares. Ce plan devra définir la vision et les objectifs du groupe pour la fin de la décennie, dans un contexte automobile mondial en pleine mutation. Cependant, une première analyse de ce nouvel organigramme ne peut ignorer une réalité : la prédominance croissante des dirigeants issus de l'ancien groupe Fiat Chrysler Automobiles (FCA). Là où l'équipe de Carlos Tavares maintenait un équilibre quasi parfait entre les cadres de PSA et de FCA, la nouvelle garde rapprochée d'Antonio Filosa (lui-même un pur produit de Fiat) penche plus nettement d'un côté. Ce rééquilibrage interne sera sans aucun doute l'un des aspects les plus scrutés dans les mois à venir, alors que Stellantis s'engage résolument dans une nouvelle direction.
Maxime Picat Chez Renault alors ? Pour Remplacer Lucas ? Béatrice Foucher avec lui ?
Rien de bien nouveau dans ces annonces. Le nouveau promu choisit les collaborateurs qu'il pense pouvoir porter le tournant stratégique sans état d'âme, et intègre ceux qui lui sont sûrement imposés. Un élément positif est la consolidation de la régionalisation du groupe. Après, la dominance opérationnelle italienne est la conséquence des aménagements stratégiques précédemment amorcés. Quant aux desseins d'Antonio Filosa, je me garderais bien de sonder les âmes et les coeurs, sachant que rien ne confirme ou infirme dans ses propos, la disparition de quelque marque que ce soit, même si comme dans la vie tout court, celle d'une entreprise, a fortiori un Groupe, doit faire face aux incertitudes en essayant de transformer les menaces en opportunités. Dans notre monde…
Il est fort probable qu'Imperato ne reste pas très longtemps et soit remplacé par un FCA boy à relatif court terme (1 an)
Je crois l'avoir écrit, je craignais la main mise des italiens sur le consortium Stellantis. Bingo !
Seul semble rester JP Imparato ex PSA pour l'Europe avec Maserati. Les petites affaires vont reprendre et craignons qu'il ne nous reste bientôt que nos yeux pour pleurer nos marques plus que centenaires. Il nous restera à nous ébahir devant quelques clones avec un chevron ou un lion…
Que devient Ploué ?
Sans surprise ce sont maintenant des italiens qui ont été nommés aux postes clés. Dans un contexte de crise du marché automobile souhaitons leur la réussite.
Concernant Citroën la tâche est immense, il faut espérer que JP Imparato qui a un passé Citroën mettra un terme à la politique de marque réduite à l’essentiel et à la concurrence de Dacia qui est la négation même de toute l’histoire de la marque. Restaurer la confiance, reconstruire l’image, développer des gammes complètes avec des modèles différenciés, innovants , technologiques et qualitatifs sont des impératifs pour reconquérir durablement les parts de marché que notre marque passion n’aurait jamais dû perdre.