Lancé en 2013, la deuxième génération de monospace C4 SpaceTourer entame sa septième année de commercialisation et l'arrivée d'un successeur n'est pas à l'ordre du jour pour Citroën qui va se concentrer, sur les deux prochaines années, aux renouvellements de ses berlines.
Pour autant, la marque n'en oublie pas le C4 SpaceTourer mais consent, par la voix de Vincent Cobée son Directeur Général que "les monospaces tels qu'ils sont seront difficiles à reproduire.Nous continuerons de vendre le C4 Spacetourer aussi longtemps que nous le pourrons - tant que nous pourrons le fabriquer et aussi longtemps que nous pourrons trouver des clients.Nous continuerons de mettre à niveau la voiture existante mais, pour une prochaine génération, nous devrons savoir quelle est la prochaine grande chose après les SUV."
D'ailleurs, le remplacement éventuel du C4 SpaceTourer doit s'intégrer dans une gamme voué à être réduite au titre de la rationalisation, le Groupe PSA ne pouvant pas se permettre d'éparpiller ses investissements dans des segments peu ou pas rentables. D'ailleurs Vincent Cobée, «La plupart des constructeurs automobiles devraient pouvoir se stabiliser entre cinq et dix voitures. Si vous avez moins de cinq carrosseries différentes, vous commencez à vous battre pour offrir une continuité aux consommateurs et vous risquez d'être silencieux en permanence, vous n'êtes pas à l'avant-garde de l'esprit des acheteurs. Si vous en avez plus de huit, il devient difficile de gérer le développement, la réglementation, la démonstration et les lancements.". Pour Citroën, précise Vincent Cobée, "la situation idéale est de proposer six ou sept silhouettes mondiales dont cinq sont présentes dans la plupart des pays. Nous n'en sommes pas loin. "
Concernant le remplacement des autres modèles, la question d'un successeur à la C1 reste posé puisque le segment est soumis à un certain nombre de défis réglementaires, d'équipements de base et de normes d'émissions ce qui induit des coûts en hausse dans un segment très sensible aux prix. Vincent Cobée précise que Citroën n'a "pas finalisé notre position sur l'avenir de la C1, mais à coup sûr l'Ami est une réponse partielle à des besoins similaires. Si vous regardez les voitures de ville électriques, combien de passagers y a-t-il? Deux. Distance moyenne?20 kilomètres. Ami ne fait-elle pas ça pour le même prix? ". Pour AMI, Vincent Cobée estime que les événements récents peuvent amener les consommateurs à se tourner davantage sur les transports individuels. L'hypothèse de ventes d'ailleurs est "que les ventes au comptant constitueront un quart, la location pourrait être de 60% ou 70% et la propriété partagée pourrait être de 10%", l'activité de covoiturage et de l'autopartage représente bien moins de 1% de l'activité de PSA à ce stade.
L'autre conséquence de la crise du coronavirus est qu'il est bien difficile pour Citroën de prévoir un niveau de ventes pour 2020 et 2021 mais Vincent Cobée a pour objectif, d'ici 2025-2026, de vendre "un million de voitures en Europe si le marché reste supérieur à 16 millions au total. À l'échelle mondiale, nous visons 1,5 million de personnes, de sorte que l'Europe en représente les deux tiers. À ce moment-là, nous mettrons à profit tous les produits que nous avons préparés, ce qui devrait nous donner ce potentiel. Mais il est très probable que la situation du marché sera fortement ébranlée compte tenu des événements récents»