[Les hommes qui ont fait Citroën] Pierre-Jules Boulanger : l’homme qui a inventé la 2CV et la DS
- Jérémy
- 8 août
- 3 min de lecture

Deuxième article de la nouvelle série "Les hommes qui ont fait Citroën" avec l'histoire de Pierre-Jules Boulanger qui lève le voile sur un dirigeant exceptionnel. L'histoire de Citroën est indissociable de son fondateur, André Citroën, un visionnaire, un communicant de génie qui, en un peu plus d'une décennie, a hissé son nom au firmament de l'industrie automobile mondiale. Son audace et son sens de l'innovation ont donné à la marque son ADN si particulier. Pourtant, dans le panthéon des chevrons, un autre nom mérite une place tout aussi prestigieuse : celui de Pierre-Jules Boulanger. Moins exposé, plus discret, il fut pourtant l'homme providentiel qui non seulement sauva l'entreprise du naufrage, mais lui offrit également deux de ses plus grandes icônes : la 2CV et la DS.
De l'ombre à la lumière : l'ascension d'un homme providentiel
Né en 1885 à La Châtre, rien ne prédestinait Pierre-Jules Boulanger à prendre un jour les rênes de Citroën. Après des études en beaux-arts rapidement interrompues et son service militaire, son parcours atypique le mène aux États-Unis où il exerce divers métiers. C'est sur le sol américain qu'il fait une rencontre déterminante : celle de Marcel Michelin, cousin d'Édouard Michelin. Cette connexion lui ouvre les portes de la manufacture de pneumatiques clermontoise en 1919. Travailleur acharné, rigoureux et doté d'une intelligence vive, il gravit rapidement les échelons. Sa carrière prend un tournant décisif en 1934. À cette époque, Citroën, malgré son succès commercial, est au bord de la faillite, terrassée par les dettes colossales engendrées par le développement de la Traction Avant et la construction de l'usine de Javel. Michelin, principal créancier de l'entreprise, en prend le contrôle pour éviter sa disparition. En 1935, Pierre-Jules Boulanger, alors l'un des plus proches collaborateurs de Pierre Michelin, est envoyé au quai de Javel. Sa mission est claire : remettre de l'ordre dans les finances et rationaliser la production. Après le décès accidentel de Pierre Michelin en 1937, il est officiellement nommé PDG. L'ère Boulanger pouvait commencer.

Un visionnaire à la tête de Citroën : l'ère Boulanger
L'arrivée de Pierre-Jules Boulanger marque une rupture de style. Fini le faste et les dépenses spectaculaires d'André Citroën ; place à une gestion austère, pragmatique, et une obsession pour la rentabilité et la légèreté des conceptions. C'est lui qui instaure la fameuse « chasse aux kilos superflus ». Mais réduire Boulanger à un simple gestionnaire serait une erreur profonde. Derrière cette façade rigide se cachait un visionnaire, parfaitement en phase avec les besoins de la société française. Dès 1936, il lance le projet TPV, pour « Très Petite Voiture ». Le cahier des charges, devenu légendaire, qu'il impose à ses ingénieurs, dont André Lefèbvre, est un chef-d'œuvre de pragmatisme : « quatre roues sous un parapluie », capable de transporter quatre personnes et cinquante kilos de pommes de terre à 60 km/h, pour une consommation de trois litres aux cent kilomètres, et un confort tel qu'un panier d'œufs devait pouvoir traverser un champ labouré sans casse. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il freine délibérément la production pour ne pas aider l'occupant et cache les prototypes de la TPV, qui deviendra à la Libération l'iconique 2CV, présentée en 1948. Parallèlement, il supervise le développement du Type H, un utilitaire de génie qui restera au catalogue pendant plus de trente ans. Mais son héritage ne s'arrête pas là. Conscient qu'il faut préparer l'avenir et le remplacement de la Traction Avant, il donne son feu vert au projet VGD, pour « Voiture à Grande Diffusion ». Il n'en verra jamais l'aboutissement. Le 11 novembre 1950, Pierre-Jules Boulanger se tue au volant d'une Traction Avant. Cinq ans plus tard, le projet qu'il avait initié sera présenté au monde : c'était la stupéfiante Citroën DS.
André Citroën est et restera la figure de proue de la marque, celui par qui tout a commencé. Communicant de génie, il a su faire de Citroën une marque audacieuse où les innovations ont changé l'automobile à jamais. Mais l'histoire de Citroën aurait pu être bien plus courte sans l'intervention de Pierre-Jules Boulanger. Son importance est au moins aussi grande que celle du fondateur. Il a non seulement sauvé l'entreprise, mais il a poursuivi, avec un talent immense, la démarche initiée par André Citroën. En pilotant la création de la 2CV, du Type H et de la DS, il a offert à Citroën ses plus grands mythes, des véhicules qui ont marqué leur époque et qui incarnent, aujourd'hui encore, l'esprit unique de la marque aux chevrons. Il a consolidé l'héritage et l'a projeté vers un avenir radieux, assurant ainsi sa pérennité et sa légende.
Dans la série Mercredi (saison 2, sur Nerflix) apparaît une magnifique CITROËN DS.
70 ans après sa sortie, elle représente toujours un anti-conformiste.
PJB est né à Sin le Noble dans le Nord.
Dans les années 2000 j’ai eu le plaisir de passer une soirée avec son petit fils médecin à l’occasion d’une sortie avec mon club d’anciennes Citroën. Il possédait une 2cv et nous l’avions écouté nous parler de son grand père.
Effectivment Boulanger etait bien plus visionnairaire que Citroen qui avait sombré dans le delire et la maladie au point de couler sa marque. Mais la famille Michelin etait heureusement la.
La 2CV et la DS se sont vendues comme des petits pains pas étonnant elles ont été faites par un Boulanger ! La seule Citroën qui se soit vendu comme des petits pain sous la direction de Tavares c’est l’AMI 🥴
Pierre-Jules Boulanger vs Carlos Tavares : cherchez l'erreur de casting… Pour le premier : 2CV, Type H et DS. Pour le second : ? Ah si des clones, indiens, brésiliens ou Opel, Fiat… peu importe si ça fait rentrer monnaie pour ses émoluments.