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[Les Citroën de compétition] Citroën C4 WRC : L'héritière qui a surpassé la légende

La Citroën C4 WRC

Après six années d'une carrière exceptionnelle couronnée de multiples titres, la Citroën Xsara WRC, véritable icône du Championnat du Monde des Rallyes, a passé le flambeau en 2007. Sa remplaçante, la Citroën C4 WRC, prenait la relève sur les spéciales du monde entier, tout comme la C4 de série l'avait fait quelques années auparavant dans les concessions. Ce passage de témoin, loin de marquer la fin d'un cycle victorieux pour la marque aux chevrons, a au contraire insufflé une nouvelle dynamique. Portée par un Sébastien Loeb au sommet de son art, la C4 WRC n'a pas seulement confirmé la domination de Citroën ; elle l'a amplifiée, repoussant les limites de la performance et inscrivant son nom en lettres d'or dans l'histoire du sport automobile.

Une conception au service de la performance absolue

Dès son introduction pour la saison 2007 du Championnat du Monde des Rallyes, la Citroën C4 WRC a affiché des ambitions claires : faire mieux que sa devancière, la Xsara WRC. Pour y parvenir, les ingénieurs de Citroën Sport se sont appuyés sur la base technique de la C4 Coupé, tout en l'optimisant de manière drastique pour répondre aux exigences extrêmes du rallye. Conformément à la réglementation World Rally Car de l'époque, la C4 WRC embarquait un moteur XU7JP4 de 2.0 litres turbocompressé, une évolution du bloc qui équipait déjà la Xsara. Placé en position transversale avant, ce moteur développait une puissance officielle de 320 chevaux à 5 500 tr/min pour un couple impressionnant de 580 Nm, offrant des accélérations foudroyantes sur toutes les surfaces.

La transmission intégrale, élément crucial en rallye, était confiée à une boîte de vitesses séquentielle X-Trac à six rapports, couplée à trois différentiels actifs. Ce système sophistiqué permettait une répartition optimale du couple entre les essieux et les roues, garantissant une motricité et une agilité hors pair, que ce soit sur l'asphalte brûlant de Catalogne, la glace du Monte-Carlo ou la terre cassante de l'Acropole. Le choix de la C4 Coupé comme base n'était pas anodin. Son empattement plus long et sa carrosserie plus large par rapport à la Xsara offraient une meilleure stabilité à haute vitesse, un atout considérable sur les spéciales rapides. Le palmarès de la C4 WRC parle de lui-même. Entre 2007 et 2010, elle a remporté 36 des 56 rallyes auxquels elle a participé, un ratio de victoires exceptionnel. Sébastien Loeb et son copilote Daniel Elena ont été les principaux artisans de ce succès, remportant quatre titres de champion du monde des pilotes consécutifs à son volant (2007, 2008, 2009, 2010). Citroën a également glané trois titres de champion du monde des constructeurs durant cette période (2008, 2009, 2010), asseyant définitivement sa réputation de force dominante du WRC.

Des innovations audacieuses mais un héritage commercial limité

Au-delà de ses succès éclatants en compétition, la C4 WRC a également servi de laboratoire technologique pour Citroën, témoignant de l'audace de la marque. La preuve la plus marquante fut la présentation en 2008 du concept-car C4 WRC HYmotion4 au Mondial de l'Automobile de Paris. Ce prototype était tout simplement la première voiture de rallye au monde à intégrer une motorisation hybride. En plus de son moteur thermique, la C4 HYmotion4 était équipée d'un moteur électrique de 125 kW (environ 170 ch) qui venait apporter un surcroît de puissance lors des accélérations et permettait de rouler en mode tout électrique sur les liaisons routières, réduisant ainsi les émissions et la consommation. Bien que cette technologie n'ait jamais été engagée en compétition officielle, elle préfigurait avec une décennie d'avance l'avenir hybride du WRC et démontrait la vision prospective des ingénieurs de Citroën.

Soucieuse de capitaliser sur l'immense popularité de Sébastien Loeb et l'aura de la C4 WRC, la marque a tenté de transposer ce succès sur le plan commercial avec le lancement de séries spéciales. La plus célèbre reste la "C4 by Loeb", lancée en plusieurs vagues. Proposée en rouge Aden ou noir Obsidien, couleurs emblématiques de Citroën Sport, cette version se distinguait par des jantes en alliage blanches ou noires, un becquet arrière, des coques de rétroviseurs spécifiques et une signature "by Loeb" sur les portes. À l'intérieur, on retrouvait une sellerie spécifique et une plaque numérotée. Cependant, ces éditions spéciales se contentaient d'évolutions cosmétiques et ne proposaient pas de motorisations plus performantes ou de châssis affûté qui auraient pu séduire une clientèle en quête de sportivité. Malheureusement, à cette époque, la gamme Citroën manquait cruellement de modèles véritablement sportifs. Contrairement à ses concurrents qui disposaient de versions "GTI", "RS" ou "ST", Citroën n'a pas su créer un lien tangible entre ses triomphes en rallye et ses produits de série. En conséquence, malgré les innombrables victoires et la couverture médiatique planétaire, les retombées commerciales directes pour la C4 de série sont restées étonnamment restreintes.

En conclusion, la Citroën C4 WRC a bien plus que simplement remplacé la Xsara. Elle a établi une nouvelle norme de performance, dominant le Championnat du Monde des Rallyes de manière quasi hégémonique pendant quatre saisons. Elle a marqué de son empreinte l'histoire de Citroën en sport automobile et a consolidé la légende de Sébastien Loeb. Toutefois, ce succès sportif phénoménal laisse un goût d'inachevé. En l'absence d'une stratégie commerciale agressive et de modèles de série capables de capturer l'esprit de la compétition, la marque n'a pas su transformer cette domination en un véritable succès dans les showrooms. Face à cet héritage commercial en demi-teinte, il est légitime de se poser la question de la rentabilité d'un tel investissement en WRC, soulignant la complexité de convertir l'or des rallyes en succès de vente

2 commentaires

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Comment avoir du succès commercialement si l'on ne communique pas sur ces séries spéciales ou juste pour dire que c'est une C4 HDi avec quelques autocollants...


C'est comme la très méconnue ZX série Pierre Lartigue. Certes c'était une 16v 167 ch, mais avec juste du faux carbone sur la console centrale et le levier de vitesse, un autocollant sur le coffre et aucune publicité pour la vendre. Un peu léger par rapport à par exemple les Renault Clio Williams puis Jean Ragnotti.

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Citrofan
Citrofan
08 août
Noté 5 étoiles sur 5.

« un héritage commercial limité » Oui mais il a fallu tres longtemps à Citroën pour commencer a parler des victoire de la C4 en WRC il aura fallu capitaliser sur les victoire de la C4 des le depart pour le bien

Quand on a commencé à parlee de loeb peugeot s’en est accaparé mais ca ne lui a pas porté chance

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À propos de l’auteur
✍️ Je m’appelle Jérémy K., fondateur du site Passionnément Citroën.
Passionné d’automobile depuis toujours et de Citroën en particulier, je partage chaque jour l’actualité de la marque à travers des articles, essais, analyses et dossiers.
J’ai également créé le magazine Être Citroëniste et la chaîne YouTube Passionnément Citroën, pour faire vivre et transmettre cette passion sous toutes ses formes.
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