[Essai longue durée] Citroën C4 X : L’efficience électrique peut-elle égaler l'hybride ?

La Citroën C4 X a été l’une des premières berlines du marché à jouer la carte de la polyvalence totale, proposant dès son lancement des versions thermiques, hybrides et 100 % électriques. Dans le cadre de cet essai longue durée, j'ai délaissé la version Hybride 145 — qui m'avait déjà impressionné par sa sobriété — pour prendre le volant de la version électrique de 156 chevaux.

L'objectif était clair : vérifier si cette grande berline de 4,60 mètres, souvent injustement occultée par des SUV plus massifs, parvient à transformer son aérodynamisme soigné en une autonomie réelle rassurante. Et après une semaine de roulage intensif, je dois avouer que la surprise a été de taille.

Un aérodynamisme travaillé pour optimiser chaque kWh

Longue de 4,60 m, la Citroën C4 X impose une silhouette de berline tricorps élégante. Ce choix stylistique n'est pas qu'esthétique : il offre un avantage aérodynamique certain par rapport à la C4 classique, plus courte de 24 centimètres. Grâce à ce profil "fuyant", elle parvient à compenser son gabarit supérieur pour afficher une autonomie identique à sa petite sœur.

Sous le capot, on retrouve la motorisation la plus performante de la gamme : un bloc de 156 chevaux (115 kW) associé à une batterie de 54 kWh (51 kWh utiles). Cette dernière utilise une chimie NMC (Nickel Manganèse Cobalt), plus dense et plus efficiente. Sur le papier, la norme WLTP annonce jusqu'à 420 km. Mais qu'en est-il dans la réalité d'un trajet autoroutier par temps frais ?

La consommation : le terrain où la ë-C4 X donne une leçon d'efficience

On le sait, l’autoroute est l’ennemi de la voiture électrique. Pourtant, la C4 X semble avoir été conçue pour fendre l'air avec une résistance minimale. Lors de ma prise en main, les conditions n'étaient pourtant pas idéales : des températures fraîches qui obligent la pompe à chaleur à travailler pour maintenir un habitacle à 22°C.

Partant du parc presse Citroën pour rejoindre mon domicile, j'ai parcouru un trajet de plus de 250 km. À une vitesse stabilisée entre 120 et 130 km/h, l'ordinateur de bord a affiché une consommation moyenne de 15,1 kWh/100 km. C’est un score remarquable. À titre de comparaison, beaucoup de concurrentes du segment flirtent avec les 19 ou 20 kWh dans les mêmes conditions. Mieux encore, sur les 37 derniers kilomètres de mon parcours, sur des voies limitées entre 70 et 110 km/h, la moyenne est tombée à 13,8 kWh/100 km.

Sur la totalité de ma semaine d'essai (750 km parcourus, dont 560 km sur autoroute), la consommation moyenne s’est stabilisée à 17,1 kWh/100 km. Avec une batterie de 54 kWh, cela permet d'envisager une autonomie réelle de 315 km sur autoroute, et bien plus en usage mixte. Pour le conducteur, cela signifie des étapes de 500 à 600 km avec un seul arrêt recharge à mi-parcours, sans l'ombre d'une anxiété.

Recharge : la barre des 80 % franchie en 30 minutes

L'efficience ne fait pas tout, la vitesse de recharge est l'autre pilier du voyage au long cours. La ë-C4 X accepte jusqu'à 100 kW de puissance en courant continu (DC). Si ce chiffre peut paraître "moyen" face à des architectures 800V plus onéreuses, la courbe de charge est ici très stable.

J'ai pu valider ces performances lors d'un arrêt sur borne rapide : je suis passé de 23 % à 96 % de batterie en 52 minutes. Le bond de 20 à 80 % s'effectue bien dans les 30 minutes annoncées par la marque. Notez toutefois qu'au-delà de 80 %, la puissance chute pour préserver la chimie des cellules, un comportement standard mais qu'il convient de rappeler pour optimiser ses temps de trajet.

Un confort "royal" magnifié par le silence de l'électrique

On connaît la réputation de Citroën en matière de confort, mais la C4 X place la barre encore plus haut. L'absence de vibrations et de bruits mécaniques propres à l'électrique crée une véritable bulle protectrice. On a l'impression d'être hermétique aux agressions du monde extérieur.

Le secret réside dans le mariage entre les sièges Advanced Comfort, au moelleux incomparable, et les suspensions à doubles butées hydrauliques progressives. Ces dernières, de série sur toutes les finitions, lissent la route. Certes, sur quelques raccords très secs ou des dos-d'âne abordés un peu vite, le train arrière peut se montrer un peu percutant, mais globalement, le sentiment de "tapis volant" est bien là. La douceur de conduite incite à une zenitude totale, faisant de chaque trajet un moment de détente plutôt qu'une corvée.

Ce que j’ai aimé :

• Le confort de suspension absolument royal.

• L'efficience remarquable, même par temps frais.

• L'habitabilité de vraie berline familiale.

Ce que j’ai moins aimé :

• Un habitacle sombre (ambiance noire prédominante).

• La visibilité vers le haut limitée par un pare-brise peu haut.

Bilan de cet essai : l'électrique lui va si bien

Si la C4 X hybride 145 m'avait convaincu par sa polyvalence, cette version électrique enfonce le clou. Elle prouve que l’efficience globale d’un véhicule ne dépend pas seulement de sa batterie, mais de son aérodynamisme et de la gestion de son énergie. Avec des consommations capables de descendre à 12,8 kWh/100 km sur certains trajets urbains, elle se positionne comme l'une des berlines les plus sobres de sa catégorie.

Résumé des consommations :

• Consommation sur autoroute : 17.1 kWh/100 km

• Consommation péri-urbaine : 13,8 kWh/100 km

• Autonomie réelle sur autoroute : environ 315 km

• Recharge de 23 à 96% : 52 minutes