[ESSAI] Citroën Berlingo (2025) : É-PA-TANT
- Jérémy
- il y a 11 heures
- 9 min de lecture

L'essai du nouveau Citroën ë-Berlingo restylé soulève une question essentielle : ce ludospace électrique peut-il vraiment être la seule voiture familiale du foyer ? Avec sa nouvelle batterie LFP promettant une autonomie de 320 km et une autonomie annoncée en hausse, j’ai voulu savoir si la polyvalence légendaire du Berlingo survivait à sa conversion électrique. Après 15 jours à son volant, la réponse est surprenante !
Design et vie à bord : le ë-Berlingo, un monospace moderne ?
Un design extérieur qui le rapproche des VP
Rien ne permet de distinguer le Berlingo électrique des versions thermiques si ce n’est le monogramme spécifique sur le hayon. On se retrouve donc avec un véhicule bien carré, en digne descendant du Berlingo Van, mais avec un style qui se rapproche de plus en plus de la gamme VP. Notamment grâce à sa face avant qui, depuis le restylage opéré en 2023, a beaucoup gagné en personnalité et en modernité avec le nouveau langage de style de la marque et un bouclier plus massif et plus travaillé qui renforce le côté baroudeur du Berlingo. La nouvelle couleur Bleu Kiama apporte beaucoup d’élégance au ludospace de la marque tandis que les jantes alliage et les barres de toits finissent de le rendre le plus près possible d’un véhicule particulier. Si bien qu’on peut réellement considérer le Berlingo comme le digne héritier des monospaces.
Habitabilité et modularité : l'ADN d'une voiture familiale
Si l’extérieur séduit par son style et son élégance, l’habitacle confirme que le Berlingo reste un ludospace familial pratique et confortable. Ici, le Berlingo déroule une prestation parfaitement adaptée aux besoins d’une famille. Chacun des passagers trouvera tout l’espace dont il a besoin, les parents comme les enfants seront particulièrement ravis des très nombreux rangements disséminés un peu partout dans l’habitacle. Mention spéciale pour le Modutop, qui court sur toute la longueur de l’habitacle, qui se montre toujours aussi astucieux et pratique. Enfin, ces dames auront la joie de pouvoir emporter de nombreuses valises que ces messieurs n’auront aucun mal à charger grâce au coffre bien carré qui offre un volume de 775 litres minimum, tout rentre sans jouer au tetris…une vraie voiture à vivre ce Berlingo.
Un intérieur modernisé…
Depuis le restylage, l’intérieur s’est bien modernisé avec une planche de bord au dessin identique mais avec une technologie renforcée. Ainsi, l’écran du système multimédia atteint 10 pouces et se montre réactif et fluide tandis que le combiné d’instrumentation, lui aussi de 10 pouces, permet une lecture des infos de conduite toujours parfaite. Si l’ensemble des plastiques sont durs, le Berlingo propose un style plaisant notamment avec un bandeau de planche de bord à effet pailleté. Enfin, même si on peut regretter une ambiance plutôt sombre; les nouveaux sièges, Advanced Comfort s’il vous plaît, de cette version XTR sont plaisants aux yeux comme à votre séant qui appréciera un confort de tout premier ordre sans ressentir la moindre once de fatigue même sur de très longues distances.
En conclusion, depuis son restylage, le Berlingo a encore gagné en style pour se rapprocher toujours plus d’un véhicule particulier. Bien entendu, la base utilitaire reste présente notamment avec une carrure bien carrée mais la face avant spécifique reprend les nouveaux codes des dernières Citroën. La nouvelle couleur, les barres de toits, les color clips, même s’il restent de simples autocollants, contribuent beaucoup à gommer cet aspect utilitaire et à donner au Berlingo une vraie personnalité de voiture familiale, moderne, alliant style et praticité. A l’intérieur, le restylage améliore essentiellement le contenu technologique avec deux écrans de 10 pouces qui se montrent bien réactifs. Les nouveaux sièges Advanced Comfort apportent du style à l’habitacle, avec des touches de couleurs gris et rouge, et beaucoup de confort aux passagers grâce à leur moelleux incomparable. Sur le reste, le Berlingo reste fidèle à lui-même avec énormément d’espace pour chacun des passagers, un coffre au volume impressionnant, des espaces de rangement nombreux et logeables à commencer par le Modutop, toujours aussi ingénieux et astucieux.
Essai sur route du ë-Berlingo : autonomie et consommation réelles
Disponible depuis 2022 en motorisation électrique, le Citroën ë-Berlingo proposait le même ensemble moteur et batterie que la C4 par exemple, soit un moteur de 136 chevaux associé à une batterie NMC de 50 kWh pour une autonomie estimée à 280 kilomètres. Mais le restylage vient rebattre les cartes avec une nouvelle chimie de batterie, une capacité augmentée au bénéficie d’une autonomie accrue de 20 %. Alors, que peut-on penser de ce Berlingo électrique ? Une chose, É-PA-TANT !
Une électrification revue
Depuis son restylage de 2024, le Citroën ë-Berlingo se dote d’une batterie LFP (Lithium-Fer-Phosphate) de 54 kWh autorisant une autonomie en cycle WLTP de 320 kilomètres. Si ce chiffre peut paraître toujours peu au regard de la polyvalence que permet le Berlingo, il permet de répondre aux besoins hebdomadaires des familles sans difficultés. De plus, grâce à sa charge rapide jusqu’à 100 kW, le ë-Berlingo peut se recharger en 30 minutes seulement pour passer de 20 à 80% mais, surtout, dispose d’un atout maître. En effet, doté d’une batterie LFP, le ë-Berlingo peut être rechargé sans souci jusqu’à 100% tout le temps, contrairement aux batteries NMC qui ne peuvent l’être que jusqu’à 80%, les 20% d’autonomie gagnés sont de précieux alliés.
Enfin, le Berlingo recoît, depuis son restylage, des palettes de récupération d’énergie derrière le volant qui permettent de régler la récupération sur trois niveaux d’un quasi roues libres à une conduite quasiment à une pédale. Le conducteur pourra donc opter pour le meilleur niveau de récupération selon son parcours, de très fort en ville jusqu’à très peu sur autoroute, et vous allez voir que ces palettes se montrent très utiles.
Conduite et confort : le silence et la douceur de l'électrique
Inutile de revenir sur les avantages en termes de silence de la motorisation électrique, chacun sait maintenant qu’elle offre une expérience de conduite différente. C’est naturellement le cas sur le Berlingo qui se montre très silencieux avec une délicieuse sensation de glissement, grâce à une belle progressivité du moteur électrique, qui offre une vraie douceur de conduite fort appréciable tout particulièrement en ville. Le ludospace aux chevrons électriques offre donc un silence remarquable, contribuant à donner une vraie douceur de vivre à l’intérieur.
Si les performances sont loin d’être sportives, ce n’est de toutes façons pas l’objectif, le Berlingo électrique s’insère sans difficulté aucune sur les différents types de parcours et permet de rouler aux vitesses réglementaires avec une facilité déconcertante. Mais, surtout, c’est la consommation du Berlingo qui interpelle : pour être honnête, j’avais vu un essai juste avant de prendre la voiture qui était pour le moins difficile avec le ë-Berlingo. J’étais donc pas très rassuré à l’idée de faire les 258 kilomètres d’autoroute qui m'attendaient pour rentrer à mon domicile…et qu’elle ne fut pas ma surprise lorsque j’ai vu la consommation moyenne établie à 16 kWh alors même que j’avais parcouru 60 kilomètres sur nationale à 90-110. 16 kWh, c’est une vraie belle performance pour un véhicule qui est le contraire de la goutte d’eau et une performance similaire à celle d’une C4, c’est dire combien la surprise fut de taille. Elle le fut d’autant plus que le Berlingo a continué à proposer une consommation de 16 kWh sur les 200 derniers kilomètres, en restant à une vitesse de 110 km/h certes, permettant ainsi de proposer encore 20% de batterie après plus de 270 kilomètres parcourus, les derniers en ville. Ces performances, fort étonnantes, se sont poursuivies sur tous les types de roulage effectués pendant les 15 jours d’essai avec des consommations descendant jusqu’à 12 kWh, les conditions météorologiques adéquates ont pu aider mais, assurément, le Citroën ë-Berlingo s’est révélé épatant tout au long de cet essai. Pour vous prouver ma bonne foi, je vous mets dans la galerie ci-dessous, des photos de la consommation affichée sur l’ordinateur de bord dans différents trajets, j’en suis encore tout étonné.
Bien entendu, on pourra toujours objecter que 320 kilomètres, c’est peu notamment pour un tel véhicule, et vous aurez raison. Évidemment, même si le ë-Berlingo répondra sans peine aux besoins hebdomadaires, les grandes escapades sur autoroute seront plus difficiles. Et, même si sa recharge est rapide, les voyages de plus de 500 kilomètres seront plus longs, mais qui fait réellement plus de 500 kilomètres en voiture pour aller à son lieux de vacances ? Car, au-delà de ces besoins très spécifiques, le Berlingo électrique, grâce à sa consommation moyenne hyper maîtrisée, permettra de répondre à toutes les escapades que sa polyvalence permet et, rien que ça, pour un ludospace électrique, c’est une sacrée belle performance à souligner. De plus, les palettes au volant se montrent vraiment efficaces permettant ainsi de gérer la récupération d’énergie optimale selon le trajet et donc de maximiser l’efficience globale du Berlingo électrique afin d’abaisser les consommations. Sur autoroute, il est donc ainsi possible de laisser filer la voiture sans avoir à paintenir une legère pression sur l’accélérateur tandis qu’en ville, il est possible de conduire quasiment en mode une pédale, la récupération d’énergie fonctionne bien jusqu’à 11-12 km/h avant de devoir appuyer sur la pédale de frein, celle-ci ne s’avérant ainsi utile que pour les arrêts ou les urgences. Ces palettes changent la conduite électrique et elles devraient absolument équiper les C4 ou C4 X électrique, le nouveau C5 Aircross en bénéficiant.
Masterclass en confort
Une Citroën a toujours été confortable, et le Berlingo ne déroge pas à cette règle. Les sièges Advanced Comfort qui équipe cette version Max dotée du pack XTR se montrent absolument parfait et soutiennent bien le corps. Les deux sièges avant sont, en plus, dotés d’accoudoirs individuels, de plus en plus rares dans la gamme, et c’est un vrai plus appréciable. Moelleux à souhait, les sièges maintiennent bien sur le long terme et évitent de ressentir de grandes fatigues même sur des centaines de kilomètres. J’en profite pour saluer la position de conduite que l’on trouve aisément et qui se rapproche fortement de celle d’une voiture classique, un autre atout du Berlingo.
Les suspensions de ce modèle d’essai ne sont pas Advanced Comfort mais, pourtant, elles se montrent superbement efficaces pour gommer les imperfections de la route et proposent un niveau de confort remarquable pour un tel véhicule. Tout au plus, je remarque que les petites irrégularités, de type saignées, peuvent être ressenties sèchement, non que ce soit fermes mais elles viendront heurter la grande douceur qui prévaut.
Au-delà du seul confort, la motorisation électrique, avec le silence et l’absence de vibrations qu’elle propose, contribue à créer une ambiance de grande quiétude à bord du Berlingo om on se sent extrêmement bien, à l’aise en toutes circonstances, comme dans une bulle déconnectée du monde qui nous entoure. Sans nul doute, le Berlingo s’approche ici le plus possible de la pièce supplémentaire de la maison que Citroën cherche à créer.
Un compagnon de jeu agréable
Les dimensions sont assez contenues avec 4m40 de long et 1m84 de large mais c’est surtout par sa hauteur que le Berlingo se démarque avec 1m88 et qui le transforme en une sorte de gros cube. On pourrait ainsi craindre qu’en ville, ce soit un peu plus délicat pour circuler mais c’est sans compter sur ses nombreux atouts.
En premier lieu, le Berlingo dispose d’une surface vitrée généreuse qui permet de dégager une belle visibilité de face comme latérale permettant ainsi de très bien appréhender le trafic. De plus, les longues vitres latérales offrent une belle visibilité périphérique bien utile lors des manœuvres en ville ou sur autoroute pour changer de voie, ici pas de meurtrière mais des vitres généreuses qui offrent une belle vue.
Deuxièmement, le Citroën ë-Berlingo offre une direction assistée douce qui permet de braquer sans forcer et facilite grandement les manœuvres lors des stationnements. De plus, toutes les commandes tombent idéalement sous les mains contribuant à rendre la vie à Roncq particulièrement agréable.
Enfin, doté de radars de stationnement et d’une caméra de recul de très belle définition, se garer est un jeu d’enfant avec le ludospace aux chevrons, ici pas de craintes à avoir dans les parkings, la douceur de la direction, la belle visibilité complété par les aides au stationnement permettent de se garer en toute tranquillité. Et pas de soucis dans les places étroites, les portes latérales coulissantes permettront aux passagers arrière de rentrer ou sortir en toute tranquillité, c’est ça aussi la vie facile offerte par le Berlingo.
Ce que j’ai aimé :
La douceur de conduite (confort, silence…)
La vie à bord très agréable (habitable, modulable, pratique, astucieux)
Les consommations étonnement basses
La luminosité de l’habitacle grâce au toit et aux belles surfaces vitrées
Ce que j’aime moins :
Un habitacle un peu trop plastique
L’absence de caméra avant
Le prix bien trop élevé
Une autonomie suffisante….95% du temps
3. Conclusion : Un ludospace électrique pétri de qualités, mais à quel prix !
A l’heure du bilan, le Berlingo électrique révèle un essai particulièrement concluant. Les craintes se sont toutes évaporées devant ses consommations mesurées qui font tomber pas mal de préjugés. Astucieux, pratique, confortable, habitable, modulable, le Berlingo coche toutes les bonnes cases de la voiture familiale par excellence, d’autant qu’il y ajoute un style qui le rapproche toujours plus d’une voiture particulière. Reste que son autonomie, suffisante la plupart du temps, sera forcément limitée pour ceux qui font de longues distances lors des vacances. Mais ce qui fait forcément pencher la balance concerne le prix de vente, stratosphérique sur cette version électrique. A plus de 46 000€ avec toutes les options présentes sur cette finition Max (pack XTR, Modutop, Toit vitré, Pack hiver, pack techno…), le Berlingo se montre certes très bien équipé mais réellement hors de prix par rapport à sa vocation de voiture familiale, c’est bien dommage car ce prix de vente, bien trop élevé, vient tout casser des formidables qualités de ce Berlingo et, inévitablement, jouer contre lui. Un constat très regrettable d’autant que le ë-Berlingo est pétri de qualités, son électrification est réussie et elle vient augmenter le niveau de prestations générales.