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E-cars : L'Europe prépare la voiture abordable, quelle opportunité pour Citroën ?

Une illustration de la Citroën Ami 2025

L’industrie automobile européenne est à l’heure de grands choix qui pourraient avoir des conséquences majeures sur la mobilité de demain. Entre l’objectif d’électrification totale à l’horizon 2035, une échéance de plus en plus débattue, et la nécessité de recréer une offre de voitures abordables, les prochains mois s'annoncent cruciaux. Alors que les constructeurs chinois gagnent du terrain, l'Europe s'organise pour définir une nouvelle catégorie de véhicules accessibles. C’est l’occasion d’analyser les contours de ces futures voitures et d'explorer les conséquences, mais surtout les opportunités, pour une marque comme Citroën.

Deux propositions distinctes pour un seul objectif

L'idée d'une voiture simple, économique et compacte, longtemps délaissée par les constructeurs au profit de segments plus rentables, refait surface avec insistance. Cette quasi-disparition des petits modèles a durement frappé le marché, faisant du continent européen le seul à ne pas avoir retrouvé son niveau de ventes d’avant la crise du Covid. Poussée activement par des acteurs majeurs comme Stellantis et Renault, mais aussi, plus récemment, par la Commission Européenne elle-même, l'initiative vise à créer un cadre réglementaire inédit. Les caractéristiques précises de cette nouvelle catégorie, déjà surnommée "E-car", devraient être connues d'ici la fin de l'année, mais deux pistes principales se dessinent déjà pour relancer la machine.


  • La piste M0 : la simplicité urbaine

    La première option étudiée, baptisée « M0 », se concentre sur une vision de la mobilité essentiellement urbaine et péri-urbaine. Selon les experts du Gerpisa qui ont étudié les scénarios, ces véhicules verraient leur puissance limitée à 54 chevaux (environ 40 kW). La contrainte majeure résiderait dans une interdiction d'accès aux autoroutes, la cantonnant de fait aux trajets secondaires. En contrepartie de cette limitation d'usage, les exigences en matière de sécurité active seraient restreintes. L'objectif est clair : réduire drastiquement les coûts de production en revenant à des standards techniques moins complexes et moins onéreux, s'éloignant des normes GSR2 récemment imposées.


  • La proposition M1 ASEV : la polyvalence maîtrisée

    La seconde piste, désignée « M1 ASEV » (pour Affordable Small Electric Vehicle, ou petit véhicule électrique abordable), se veut plus polyvalente. Cette catégorie serait techniquement beaucoup plus proche des voitures particulières actuelles (classées M1) que des quadricycles. Si elle impose également des limitations sur la puissance et les équipements embarqués par rapport aux standards actuels, elle offrirait un avantage décisif : l'autorisation d'emprunter les voies rapides et les autoroutes. Cette qualité répondrait à une attente essentielle de nombreux automobilistes qui recherchent un minimum de polyvalence, même pour un véhicule à vocation économique.


Des contraintes communes pour un défi de taille

Au-delà de leurs différences d'usage, ces deux propositions partagent des contraintes strictes visant à garantir leur accessibilité. Le gabarit serait ainsi réduit, avec une longueur maximale fixée à 3,80 mètres, et le poids total serait limité à une tonne, batteries incluses. Ce cahier des charges s'inspire directement des kei cars japonaises. Jean-Philippe Imparato, directeur Europe chez Stellantis, a d'ailleurs soutenu l'idée d'un retour aux standards de sécurité de 2018, avant la généralisation des coûteuses aides à la conduite. Le défi pour les constructeurs européens sera immense : il faudra veiller à ce que ces voitures dites abordables, potentiellement vendues sous les 15 000 euros, ne soient pas perçues comme des "sous-voitures". L'enjeu est de taille, car les constructeurs chinois proposent déjà sur le marché européen des véhicules électriques très équipés à des tarifs pas beaucoup plus élevés.


Citroën : l'innovation et l'accessibilité dans l'ADN

Face à ce nouveau paradigme, les regards se tournent naturellement vers Citroën. La marque aux chevrons n'a-t-elle pas déjà révolutionné la mobilité urbaine avec l'audacieuse Citroën Ami ? Par sa longue et riche histoire, de la 2CV à la C4 Cactus, Citroën a maintes fois prouvé qu’elle savait inventer et innover, souvent là où on ne l'attendait pas, en créant de nouveaux segments. Ami, bien qu'étant un succès indéniable, démontre aussi ses limites : sa vitesse bridée à 45 km/h la cantonne strictement aux zones urbaines. Or, il existe une clientèle importante, notamment dans les zones rurales ou péri-urbaines, qui recherche une solution électrique ou hybride accessible, mais capable de s'aventurer sur les routes départementales.

Il y a un chemin évident à tracer entre Ami et la nouvelle ë-C3. Une place existe pour une véritable voiture, capable d'accueillir quatre personnes et d'atteindre 90 ou 110 km/h, qui viendrait donner une suite, non pas à la 2CV, mais à la C1, avec une version électrifiée à 15 000 €. Si Dacia a déjà exploré une piste avec un concept, Hipster, sorte de "grande Ami" à quatre places mesurant seulement 3 mètres de long, celle-ci pourrait ne pas correspondre parfaitement aux ambitions de cette nouvelle catégorie, qui autorise jusqu'à 3,80 mètres. Une seule marque semble capable de réaliser la quadrature du cercle : une voiture simple, économique, innovante et désirable, Citroën ! Nul doute que la marque en dira davantage sur sa stratégie d'ici le mois de décembre, mais nous pouvons amplement lui faire confiance pour surprendre.

L'audace au cœur d'un avenir passionnant

Les prochains mois seront absolument passionnants à suivre, car ils pourraient redéfinir en profondeur l’avenir de l’industrie automobile européenne et la mobilité de millions de citoyens. Citroën a déjà pris les devants en rendant la mobilité électrique accessible au plus grand nombre, notamment en baissant drastiquement ses prix, jusqu’à 5 000 € de moins entre les nouvelles C3 et C3 Aircross et leurs anciennes générations. C’est aujourd'hui la seule marque généraliste à avoir opéré un tel repositionnement. Mais elle a encore de belles surprises en réserve et un immense potentiel pour bouleverser la donne. La marque saura, à n'en pas douter, saisir les opportunités de cette nouvelle catégorie "E-cars" pour démontrer, une fois de plus, que l'audace est toujours au cœur de son ADN.

21 commentaires

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Jol
22 oct.

IL est intéressant de lire l'interview de Tavares dans le point de cette semaine, à propos de voitures électriques, de cette date butoir et du reste, il n'est pas inintéressant d'avoir son avis au moins aussi éclairé que celui des journaleux qui colportent diverses rumeurs comme celle disant que Renault envisagerait une version thermique des Mégane et Scénic.


Dans cette interview, à l'heure où la LeapMotor T03 arrive sur notre marché et où Stellantis s'interroge sur un véhicule électrique très compact comme la envisagerait des Badger Opel le B10 de Leapmotor après quelques adaptations, un titre devrait retenir votre attention


""un jour, si Stellantis va mal, Leapmotor sera dans la place pour le racheter"


les extraits sur Stellantis ne sont pas…


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Je verrais bien comme E.car Citroën, une M1 Asev reprenant la technologie d'Oli, 1 tonne, batterie 40 kw, 120 km/h, 400 km d'autonomie, 4 places, 300 litres de coffre, ADAS obligatoires, 3.8 mètres, abstraction faite de la climatisation, des lève-vitres électriques, du verrouillage centralisé, du Gps, comme l'Ami l'est et conserver son patronyme qui est connue du monde entier, en lui collant un Max ou plus => Ami Max ou Ami plus, je penche pour la version plus permettant plus tard de proposer une Max avec tous les équipements.

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Une Ami Super !

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jm.agnel
21 oct.
Noté 5 étoiles sur 5.

Le monde change et les idées progressent. Sans doute le succès d'AMI et de ses clones ont contribué à cette prise de conscience qu'il existe un intérêt de promouvoir un véhicule que Citroën pressentait déjà il y a quelques années, et dénommait" Essentiel". La soustraction des ADAS sur cette nouvelle génération de véhicule, ne sera pas une lourde perte, alors même que ceux qui s'y confrontent cherchent souvent à les museler, tant leur intérêt est inégal. Je souhaiterais que ces véhicules "bien dans leur époque" soient accessibles au plus grand nombre. Voir une majorité de gens devoir se déplacer au quotidien dans de vieiles voitures (Majoritairement pour aller bosser), me dérange: Cela met en exergue, le fossé sécuritaire, qui exist…

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Jol
22 oct.
En réponse à

"La soustraction des ADAS sur cette nouvelle génération de véhicule, ne sera pas une lourde perte, alors même que ceux qui s'y confrontent cherchent souvent à les museler " une partie de ces ADAS font partie des équipements OBLIGATOIRES des véhicules modernes, voilà la liste actuelle et déjà prévue:

  • Freinage d'urgence autonome (AEBS) : Capable de détecter les piétons et les cyclistes, ce système sera obligatoire dès 2026 pour tous les véhicules neufs

  • Alerte de survitesse : Un système qui aide les conducteurs à respecter les limitations de vitesse en utilisant la reconnaissance des panneaux et les données GPS.

  • Aide au maintien dans la voie : Déjà courante dans de nombreux véhicules, cette assistance devient obligatoire et doit être activée…


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Noté 4 étoiles sur 5.

S'il y a bien un constructeur légitime sur ce nouveau créneau, c'est Citroën.

Mais avant la concurrence externe, Chinoise notamment, attention à la concurrence interne, Fiat pour ne pas le nommer que la nouvelle italian connection à la tête de Stellantis pourrait favoriser. Maintenant, comme pour l'Ami et la Topollino, l'idée serait d'avoir la même base, différenciée par les parties avant et arrière. Effet de volume aidant pour maintenir la voiture sous les 10 K€.

Pour se démarquer des Chinoises et de leur prix et technologie ultra compétitifs, il faudra un style fort faisant écho au riche passé de la marque (ce dont les Chinois ne peuvent se targuer). Et pourquoi pas la e-2 CV à l'instar du très réussi…

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Jules
Jules
23 oct.
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Oui mais votre c3 pas cher ne soulève pas les foules côté design contrairement à la 2cv.

Si vous ça vous plaît d’avoir un truc cubique moche et plastoc mais pas chère. Chacun sa vision…

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Noté 5 étoiles sur 5.

Lorsque Oli a été présenté(e), beaucoup disaient déjà : "N'en faites pas un simple concept, soyez audacieux : produisez-le !".

Il y a effectivement un marché en Europe pour un véhicule 4 places, simple, abordable et plus polyvalent que l'AMI, sans la sophistication de la moindre des citadines actuellement proposées... Attention cependant à la production chinoise à prix cassés, déjà prête à inonder nos routes... Si l'on veut sauver notre industrie automobile, un mécanisme de protection devra - plus tôt que trop tard - être instauré en même temps que la promulgation de cette nouvelle catégorie.

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À propos de l’auteur
✍️ Je m’appelle Jérémy K., fondateur du site Passionnément Citroën.
Passionné d’automobile depuis toujours et de Citroën en particulier, je partage chaque jour l’actualité de la marque à travers des articles, essais, analyses et dossiers.
J’ai également créé le magazine Être Citroëniste et la chaîne YouTube Passionnément Citroën, pour faire vivre et transmettre cette passion sous toutes ses formes.
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