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Comment PSA redresse Opel



Moins de douze mois après son achat par le groupe automobile français PSA (Peugeot, Citroën, DS) en mars 2017 pour 1,3 milliard d'euros, Opel (ex-­General Motors) se porte déjà mieux. La marque allemande n'est plus déficitaire : elle a même dégagé un résultat opérationnel de 502 millions au premier semestre avec une trésorerie (cash-flow) de 1,2 milliard d'euros, grâce notamment à une réduction de ses coûts fixes de 28%, indique le groupe. Une première depuis vingt ans! Le nouveau PDG d'Opel, Michael Lohscheller, s'est félicité de l'efficacité de son plan de restructuration interne "Pace", lancé un an plus tôt. "Nous avons réussi à nous réorganiser au cours des douze derniers mois et à changer notre état d'esprit a-t-il annoncé à ses milliers d'employés. Opel sera rentable, électrique et mondial."


Parts de marché toujours en baisse La partie n'est pourtant pas gagnée pour le constructeur allemand, qui continue de perdre des parts de marché en Europe. Celles-ci sont passées de 12,5% en 1995 (1,5 million de véhicules vendus par an) à moins de 6% actuellement, selon l'Acea (l'Association des constructeurs européens d'automobiles). Le groupe français a donc récupéré une marque malade, qu'il a fallu réanimer.

Pour Carlos Tavares, PDG de PSA, cette opération était nécessaire pour faire de son groupe un champion mondial de l'automobile. Les derniers chiffres tendent à lui donner raison : grâce à sa nouvelle acquisition allemande, PSA a augmenté sa capacité de production de 40% et occupe désormais la deuxième place des constructeurs en Europe derrière Volkswagen, avec 2,1 millions de véhicules vendus en octobre depuis le début de l'année.


Synergies estimées à 1,1 milliard d'euros en 2020 Si les modèles de la gamme Opel manquent un peu de sex-appeal, ils ont l'avantage de se positionner sur le même marché que leurs homologues de Peugeot et Citroën, avec des prix et des prestations similaires. Surtout, ils portent en eux les valeurs de qualité allemande si convoitées dans l'industrie automobile. "On a tout de suite identifié le potentiel d'Opel en matière de complémentarité et d'image de marque, rappelle Olivier Bourges, directeur de la stratégie PSA. En mettant en commun nos savoir-faire, on savait qu'on serait gagnants sur tous les plans." Les synergies ont été estimées à 1,1 milliard d'euros en 2020 et à 1,7 milliard d'euros en 2026 pour l'ensemble du groupe.

La nouvelle génération de Corsa, la citadine best-seller d'Opel, prévue en 2019, sera le premier modèle entièrement conçu sous l'ère PSA. Elle partagera les mêmes bases techniques que les futures Peugeot 208, Citroën C3 et DS3 Crossback. Cela a permis de baisser les coûts de développement d'environ 50% par rapport à l'ancienne génération. Et il en sera de même pour les huit nouveaux modèles qu'Opel va lancer au cours des deux prochaines années.

Tous profiteront de la boîte à outils PSA. Pour faire des économies d'échelle et réduire les coûts de production, le groupe n'utilisera plus que deux plateformes (CMP et EMP2) pour l'ensemble de ses marques et de ses modèles, contre une dizaine aujourd'hui. Opel va également abandonner ses moteurs développés avec GM au profit de ceux de PSA : 3 et 4 cylindres essence et diesel. Les modèles de l'Éclair profiteront également des motorisations hybrides rechargeables et électriques du groupe français, à commencer par la future eCorsa dès l'année prochaine.


Miser sur l'identité allemande Cette rationalisation des gammes passe également par une réorganisation des 16 usines du groupe, dont les six acquises à Opel. À terme, chaque site devra être capable de produire des modèles des quatre marques (Opel, Peugeot, Citroën et DS) en se pliant aux mêmes règles de compétitivité, notamment des circuits logistiques courts. Les véhicules y seront fabriqués en fonction de leur plateforme ou de leur typologie (véhicules particuliers ou utilitaires). C'est déjà le cas avec l'Opel Grandland X, qui est produit dans l'usine Peugeot de Sochaux, et la Citroën C3 Aircross, fabriquée par Opel à Saragosse, en Espagne.

Dans ce nouveau jeu à quatre, "la différenciation des marques est primordiale", rappelle Olivier Bourges. "Il faut laisser de la liberté à chacun pour s'exprimer." Pour exister aux côtés du Lion et des Chevrons, Opel va miser à fond sur son identité allemande. Et sur un nouveau design récemment dévoilé par le concept-car GT X, un SUV compact de 4 mètres de long qui préfigure les lignes des futures Opel. Silhouette épurée, ambiance "détox visuelle et numérique" à l'intérieur, couleurs et matières vivifiantes, le tout propulsé par un moteur électrique : ce manifeste automobile est censé faire oublier l'image un brin vieillotte des Opel actuelles.


Nouveaux accords de compétitivité "Avec le GT X, on sait où on va et comment se positionner par rapport aux autres marques du groupe, assure Pierre-Olivier Garcia, chargé de la stratégie de marque et du design Opel. Ce concept nous a permis de comprendre qui on était vraiment. Aujourd'hui, on assume pleinement notre germanité, ce ­mélange de précision et de technicité un peu froid, mais on y ajoute une touche de fun et de chaleur." Blazer et baskets Adidas aux pieds, ce Français installé à Rüsselsheim rêve de voir sa marque devenir "cool et sympa". D'après lui, c'est aussi une chance pour Opel d'intégrer un groupe européen, car "il y a maintenant avec PSA une bien meilleure compréhension du marché européen qu'avec les américains de General Motors. Le centre de décision s'est rapproché et les directions travaillent mieux ensemble. Tout est plus simple et lisible".

Au passage, nombre de projets Opel sont tout de même passés à la trappe, au grand dam des ingénieurs maison qui ont parfois travaillé pendant des années pour rien. Pour éviter une crise sociale, le constructeur allemand a conclu de nouveaux accords de compétitivité avec les syndicats pour le départ volontaire de 3.700 salariés sur tous les sites, dont un quart de postes de direction. Tandis que PSA négocie depuis cet été avec son partenaire Segula Technologies (fournisseur de services d'ingénierie) l'externalisation de 2.000 ingénieurs issus de la R & D d'Opel. Une opération qui nécessite encore l'accord du comité d'entreprise d'Opel et du puissant syndicat IG Metall.

PSA assure que les structures de la marque allemande seront préservées, notamment l'immense centre technique de Rüsselsheim, en Allemagne, le berceau historique d'Opel, qui héberge entre autres le siège, le design et la R&D. "Les Opel seront toujours dessinées et mises au point à Rüsselsheim, rassure Olivier Bourges. La nouveauté, c'est que les équipes en place travaillent également sur des projets transversespour le groupe. Avec ses 15 pôles de compétence, le centre conserve des activités stratégiques. Par exemple la conception des sièges, les aides à la conduite (Adas), la pile à hydrogène, le développement d'un nouveau moteur essence 4 cylindres et des futurs véhicules utilitaires légers du groupe."


Source : https://www.lejdd.fr/Economie/comment-carlos-tavares-redresse-opel-3817616

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