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Comment OPEL entend réduire ses coûts de production



" Nos coûts de production sont deux fois supérieurs à ceux de PSA ", reconnaît ce mardi Michael Lohscheller, le PDG d'Opel, dans un entretien à Challenges. " Avec General Motors (ancien propriétaire de la firme allemande), c'était très compliqué, avec des coûts logistiques très supérieurs. Nous sommes aussi en Allemagne, un pays cher ", souligne au salon de Genève le patron du constructeur de Rüsselsheim, racheté par PSA début août 2017 pour 1,3 milliard d'euros, et qui " perd de l'argent depuis 1999 " ! Il faut " réduire fortement les coûts, de 700 euros par véhicule d'ici à 2020 ", martèle le PDG. " 30% des gains viendront des synergies dans les achats avec PSA, 25% de l'ingénierie commune, 20% d'une meilleurs compétitivité dans les usines, 10% d'une baisse des frais administratifs ", explique Michael Lohscheller. Pas simple de réduire ainsi le coût par voiture.

Le redressement des comptes de l'entreprise est d'autant plus compliqué que " nous avons des prix de vente bas ", car nous " pratiquons beaucoup de remises ", avoue le PDG. Une pratique que PSA a justement réussi à réduire depuis 2014 ! En France, par exemple, Opel réalise 20% de ses ventes avec les loueurs de courte durée, peu rentables, et 20% également sous forme de ventes aux concessionnaires, dont bon nombre finissent comme faux véhicules d'occasion zéro kilomètre à prix cassés. Un résultat dû au manque d'attractivité de la gamme, qui avait jusqu'ici du mal à séduire les clients particuliers. Le dirigeant d'Opel est conscient de ces faiblesses, comme un taux de fidélité des clients à la marque " en-dessous de la moyenne en Allemagne " (nettement moins de 50%), même " s'il a progressé de cinq points en quatre ans ".



Des nouveaux modèles avec PSA bien reçus

Le mouvement de reconquête est entamé. Joker : en vertu d'accords techniques noués lors de l'éphémère alliance de 2012 entre PSA et General Motors, Opel a déjà deux " SUV " à son catalogue, sur plate-forme PSA. Il était temps. Le petit modèle Opel Crossland X, lancé au printemps dernier, est un clone du nouveau Citroën C3 Aircross. Toute la technique provient de la banque d'organes PSA. Ce Crossland X est fabriqué dans une usine Opel à Saragosse (Espagne), aux côtés du modèle Citroën. Mieux : depuis l'automne 2017, Opel commercialise un " SUV " compact Grandland X produit sur les mêmes chaînes que le Peugeot 3008, à Sochaux (Doubs), dont il partage la plateforme. " La moitié des pièces entre les véhicules sont communes ", affirme le groupe PSA. Ces deux véhicules semblent rencontrer un bon accueil.

Ils représentaient déjà (avec le Mokka, un " SUV " plus ancien sur base GM) " 25% de nos ventes en 2017 en Europe ", assure le PDG d'Opel. " Et nous visons 40%. En Allemagne, nous étions même en janvier-février la première marque de " SUV " ", poursuit Michael Lohscheller. Un troisième modèle commun avec PSA viendra à la rentrée 2018: un utilitaire Combo développé sur la dernière génération de Citroën Berlingo III et Peugeot Partner III. Ces fourgonnettes (et leur version " ludospace ") sont d'ores et déjà fabriquées par PSA à Vigo (Espagne). Le mouvement est déjà engagé.

Prochain grand lancement : la petite Opel Corsa à gros volumes, qui reprendra la base de la future Peugeot 208 en 2019. Pour ce véhicule, " nous allons réduire de 40% les pièces nécessaires à la future Corsa ", précise pour sa part Carlos Tavares, président de PSA. Sur cette même plate-forme, une future Opel Adam partagera ses dessous avec le futur DS3 Crossback (petit " SUV " de la marque DS qui sort l'an prochain également). En 2020, seront disponibles chez Opel des modèles électriques et hybrides rechargeables. " En 2024, toutes les Opel seront sur plates-formes PSA ", affirme Michael Lohscheller.

Des départs volontaires attendus

Pour afficher une marge de 2% en 2020 dans les activités automobiles comme tel est son objectif, Michael Lohscheller exclut toutefois licenciements et fermetures d'usines au sein d'Opel - qui compte 38.000 salariés, dont la moitié en Allemagne. Une étude du centre de recherche automobile de Duisbourg-Essen (CAR) assurait pourtant l'an dernier que la firme allemande devrait supprimer 6.000 emplois pour être compétitive… Sa marque soeur britannique Vauxhall a déjà annoncé une réduction d'un quart des effectifs dans son usine d'Ellesmere Port. Le PDG mise sur un plan de pré-retraites volontaires. " Nous recueillons un grand intérêt des salariés ", souligne le patron d'Opel qui négocie lui-même avec les partenaires sociaux. Il table aussi sur la réduction du temps de travail et une diminution de la surface des usines de 25%.

En tous cas, et indépendamment de la réduction des coûts présentée en novembre dernier dans le plan stratégique " Pace ", Opel doit se… définir une identité au sein de PSA. " Je leur laisse trouver le chemin ", souligne Carlos Tavares, qui ajoute : " le travail (de définition) devrait être achevé fin 2018 ". Opel ? " Nous sommes une marque allemande ", résume le PDG d'Opel. Avec tous les attributs prêtés à la germanité : qualité, sérieux, rigueur. Ca c'est pour le principe. Car, dans les faits, l'identité d'Opel, tellement malmenée par GM des dernières décennies, n'est vraiment pas claire pour les clients potentiels. D'ailleurs, qu'est-ce qu'une marque germanique avec une ingénierie française ? Un positionnement qu'Opel doit préciser d'urgence.

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