Citroën C3 : une production portée à 300 000 unités par an face à l'afflux de commandes
- Jérémy
- il y a 18 minutes
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C’est une nouvelle qui était officielle depuis plusieurs mois mais qui prend aujourd’hui une tournure concrète et chiffrée. La quatrième génération de Citroën C3 rencontre un succès commercial d’une telle ampleur que l’outil industriel initialement prévu ne suffit plus et Stellantis est obligée d'ajouter une partie de sa production dans l'usine serbe de Kragujevac pour répondre à la demande. Les chiffres de production, désormais clairs et ambitieux, permettent de prendre la véritable mesure de l'engouement suscité par la Citroën C3, à tel point que la marque peine actuellement à suivre la demande des clients européens.
Une rupture stratégique qui bouleverse le marché
Lorsque Citroën a levé le voile sur la quatrième mouture de sa C3, l'objectif était audacieux : redéfinir les standards de la citadine polyvalente en proposant un véhicule au design attractif, inspiré des codes du SUV, mais surtout affiché à des tarifs défiant toute concurrence. Cette stratégie de "l'électrique accessible" et du thermique abordable a provoqué une véritable onde de choc sur le marché. En proposant des prix nettement diminués par rapport à la génération précédente, et bien en deçà de la moyenne du segment B, Citroën a touché une corde sensible chez les consommateurs, avides de mobilité économique sans sacrifice sur le style ou le confort.
Ce positionnement radical se traduit aujourd'hui concrètement dans les carnets de commandes. L'afflux de nouveaux clients est tel que la marque se retrouve dépassée par son propre succès. L'usine slovaque de Trnava, berceau industriel de cette nouvelle génération, est arrivée à saturation beaucoup plus vite que prévu. Les lignes d'assemblage, qui tournent à plein régime, n'arrivent plus à satisfaire les délais de livraison face à la demande croissante. C'est dans ce contexte de tension positive que nous savions que le groupe Stellantis avait pris la décision stratégique d'ajouter un second site de production avec l'usine de Kragujevac, en Serbie qui viendra prêter main-forte à la Slovaquie. Cette décision industrielle majeure s'accompagne cette fois d'une information de production claire, validant la bonne santé retrouvée de la marque.
300 000 unités par an : la C3 change de dimension industrielle
Les déclarations récentes de Xavier Chardon, directeur de la marque, apportent un éclairage précis sur les volumes attendus, dissipant les doutes sur la capacité de Citroën à livrer ses clients. Les projections pour l'année 2026 sont éloquentes et témoignent de la confiance absolue du groupe envers son best-seller. L'usine historique de Trnava continuera de porter le gros de l'effort industriel avec une prévision de 260 000 unités produites. C'est un chiffre colossal pour un seul site, mais qui ne suffit pourtant pas à absorber la totalité de la demande européenne.
C'est ici qu'intervient le site de Kragujevac. Dès l'année prochaine, cette usine serbe injectera 40 000 unités supplémentaires dans le circuit logistique. En additionnant les capacités maximales de Trnava et ce renfort stratégique serbe, nous arrivons à un total impressionnant de 300 000 Citroën C3 qui seront fabriquées sur l'ensemble de l'année pour le marché européen. Ce volume place la française parmi les poids lourds incontestés du continent et permet de prendre conscience du succès phénoménal que rencontre cette nouvelle génération.
Malgré les bruits de couloir et les scepticismes initiaux, la réalité du marché est implacable : les clients plébiscitent la proposition de valeur de Citroën. Xavier Chardon précise d'ailleurs que l'usine de Trnava est « complètement saturée », une situation rare dans un marché automobile européen qui peine encore à retrouver ses niveaux d'avant-pandémie. Ce redressement spectaculaire est d'autant plus intéressant que la concurrence interne au sein de Stellantis est féroce, avec des rivales comme la Peugeot 208 ou l'Opel Corsa. Pourtant, la C3 tire son épingle du jeu grâce à son positionnement unique, confirmant que le pari de l'accessibilité était le bon.
Un lancement chahuté mais un avenir radieux
Il faut reconnaître, en toute transparence, que le lancement commercial de cette nouvelle C3 n'a pas été un long fleuve tranquille. Les premiers mois ont été marqués par des retards de livraison et des ajustements logiciels nécessaires, des aléas inhérents au lancement d'une toute nouvelle plateforme technologique. Cependant, ces difficultés appartiennent désormais au passé. Les problèmes se résorbent clairement et les voitures qui sortent aujourd'hui des chaînes de production sont, enfin, exemptées de bugs de jeunesse. La marque a su réagir avec agilité pour corriger le tir et livrer un produit abouti.
Ce succès est d'autant plus savoureux pour les équipes de Citroën qu'il intervient dans un climat médiatique parfois hostile. Malgré une vive campagne menée activement par certains médias automobiles contre cette C3, pointant du doigt ses défauts de jeunesse avec insistance, la réponse du public est sans appel. Le succès qu'elle rencontre est réel, tangible et chiffré. Il est tel que la marque doit fortement augmenter la production pour atteindre ces fameuses 300 000 unités annuelles.
Pour l'usine de Trnava, la C3 représente désormais le cœur du réacteur, accaparant 65% de la production totale du site. Les 35% restants seront consacrés à l'assemblage du nouveau C3 Aircross et de l'Opel Frontera, confirmant le rôle central de la citadine dans l'écosystème industriel de Stellantis. Avec une rentabilité assurée et des volumes en hausse, la C3 s'impose non seulement comme la nouvelle référence incontournable de la voiture populaire en Europe.


