Bilan premier semestre 2025 : Le Citroën Berlingo, un retour en force qui rassure
- Jérémy
- il y a 5 jours
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Le premier semestre 2025 vient de se conclure, et c'est traditionnellement l'heure des bilans chiffrés. Pour une marque comme Citroën, l'analyse des performances de chaque modèle est cruciale pour évaluer les stratégies produit et commerciales. Dans cette série d'analyses, je me penche aujourd'hui sur un véhicule emblématique et particulièrement important pour les volumes de la marque : le Citroën Berlingo. Après une période où il ne fut disponible qu'en version 100% électrique, le retour des motorisations thermiques, notamment diesel, a rebattu les cartes. Comment se comporte le ludospace aux chevrons sur les marchés français et européen ? La réponse est dans les chiffres, et elle est particulièrement instructive.
Performances en France : une croissance insolente sur un marché en berne
Le contexte n'est, a priori, pas favorable. Le marché français des ludospaces a connu une baisse significative de 24,4% au premier semestre 2025, totalisant seulement 13 245 immatriculations. Ce segment ne représente plus que 1,57% du marché automobile global dans l'Hexagone. Pourtant, dans cette conjoncture difficile, le Citroën Berlingo réalise une performance remarquable. Avec 1 285 unités vendues, il enregistre une croissance spectaculaire de 119%. Cette dynamique lui permet de s'adjuger la deuxième place du podium avec une part de segment de 9,71%, juste derrière son rival historique, le Renault Kangoo, qui, lui, subit une lourde chute de 38,7% (1 657 unités).
Au-delà de sa performance brute, c'est l'importance stratégique du Berlingo pour Citroën qui doit être soulignée. Ses ventes représentent 2,09% du total des immatriculations de la marque. Ce chiffre peut paraître modeste, mais il est nettement supérieur au poids que représente ce type de véhicule pour ses concurrents. À titre de comparaison, le Volkswagen Caddy ne pèse que 0,44% des ventes de sa marque, le Ford Tourneo Courier 1,22%, et le Peugeot Rifter, désormais uniquement électrique, un très faible 0,21%. Le Berlingo est donc, bien plus que ses rivaux, un pilier pour les volumes de son constructeur et la santé de son réseau. Fait encore plus notable, le succès ne se limite pas aux versions thermiques. Le Berlingo électrique est le leader incontesté de sa catégorie avec 324 unités, affichant une progression de 52,1%, là où tous ses concurrents régressent. Avec un mix électrique de 25,21% contre une moyenne de seulement 5,59% pour le segment, le ludospace de Citroën démontre une adéquation parfaite avec les attentes d'une partie de la clientèle et répond déjà, avec brio, aux futurs objectifs des normes CAFE 2025.
Dynamique européenne : une reconquête commerciale confirmée
L'embellie observée en France se confirme et s'amplifie lorsque l'on analyse la situation à l'échelle européenne. Sur les cinq premiers mois de l'année 2025, le Citroën Berlingo a été immatriculé à 7 996 exemplaires sur le Vieux Continent. Ce volume représente une augmentation exceptionnelle de 122% par rapport à la même période l'année précédente. Son importance pour la marque est encore plus marquée qu'en France, puisqu'il constitue 5,13% des ventes totales de Citroën en Europe. C'est un apport essentiel qui démontre que la décision de réintroduire des motorisations thermiques était attendue par de nombreux marchés même si celle-ci a été, depuis, supprimée.
Face à la concurrence, le Berlingo affiche la plus forte progression. Bien que le Volkswagen Caddy reste le leader en volume avec 17 549 unités, sa croissance est bien plus mesurée (+16%). Le Ford Tourneo Courier réalise également une belle performance avec 10 042 unités (+75%), mais c'est bien le Berlingo qui affiche la dynamique de reconquête la plus impressionnante. Il creuse un écart significatif avec des concurrents directs comme le Peugeot Rifter (6 049 unités, +69%), le Toyota ProAce City (5 315 unités, -11%) et surtout le Renault Kangoo, en grande difficulté sur la scène européenne avec une baisse de 29% (5 111 unités). Cette performance européenne est donc fondamentale, car elle prouve que le Berlingo n'est pas seulement une "affaire française" mais bien un produit compétitif et plébiscité à travers l'Europe.
Il est inévitable de le constater : le Citroën Berlingo a profité à plein du retour des motorisations diesel pour se refaire une excellente santé commerciale. Les chiffres de croissance, tant en France qu'en Europe, sont sans appel et témoignent d'une demande persistante pour ce type de motorisation sur le segment des ludospaces. Cependant, il serait réducteur de ne voir que cet aspect. La version électrique, l'ë-Berlingo, est particulièrement bien acceptée, spécialement sur le marché français où son mix de ventes élevé (25%) est un signal fort. Cela témoigne de l'attachement profond des clients à ce modèle, prêts à le suivre dans sa transition énergétique lorsque le produit est bien positionné.
Cet équilibre est la clé du succès actuel et futur du Berlingo. Il est un contributeur essentiel aux volumes de ventes globaux de Citroën, un rôle que ses concurrents directs ne jouent pas avec la même intensité pour leurs marques respectives. Alors que les normes CAFE sont en cours, le Berlingo, avec son quart des ventes déjà en électrique en France, démontre qu'il est sur la bonne voie pour respecter les quotas. Dans ce contexte, une question se pose : alors que toutes les marques concurrentes, susceptibles d'écoper de fortes amendes, continuent de proposer des motorisations thermiques pour soutenir leurs ventes, pourquoi Citroën devrait-elle se priver d'une offre qui s'avère si cruciale pour ses volumes et la vitalité de son réseau ?