Bilan premier semestre 2025 - Europe : un semestre à deux visages pour Citroën
- Jérémy

- 6 août
- 4 min de lecture

Bienvenue dans ce premier article d'une nouvelle série consacrée à l'analyse des performances commerciales de Citroën. Débutons avec son principal marché, l'Europe, qui, bien que la marque cherche à s'internationaliser, demeure le cœur de son activité. Le premier semestre 2025 s'est achevé et l'heure est au bilan. Comment la marque aux chevrons a-t-elle navigué dans un contexte économique et concurrentiel complexe ? À première vue, les chiffres peuvent sembler difficiles, mais une analyse plus approfondie révèle une histoire bien plus nuancée, une dynamique à deux temps qui laisse entrevoir des jours meilleurs. Entre les défis conjoncturels et les succès de certains modèles, décryptons ensemble la performance de Citroën.
Des performances contrastées sur les principaux marchés européens
L'analyse pays par pays du premier semestre 2025 pour Citroën dresse un portrait hétérogène, marqué par des défis importants mais aussi par des motifs de satisfaction qui témoignent de la résilience de la marque. En Allemagne, dans un marché automobile en baisse de 4,7%, Citroën enregistre un recul de 20,9% avec 24 839 unités vendues. Ce chiffre, bien que conséquent, doit être mis en perspective avec la performance exceptionnelle du premier semestre 2024, où la marque avait bondi de 58,9%. Il s'agit donc davantage d'une normalisation après une période de forte croissance que d'un effondrement structurel.
En Espagne, le contexte est différent. Le marché global affiche une belle vitalité avec une hausse de 13,9%, mais Citroën y connaît une baisse de 22% à 20 103 unités. Là encore, cette performance suit un premier semestre 2024 positif (+9,3%). Cependant, les modèles phares montrent des signes de grande force. La nouvelle ë-C3 s'est hissée dans le top 5 des véhicules électriques, se classant deuxième de son segment. La Citroën C4 brille particulièrement, enregistrant une croissance de 37% à 8 856 unités, ce qui lui permet de dominer son segment. La version hybride de la C4 est également un succès, se plaçant deuxième de sa catégorie sur ce marché et Top 5 avec une progression fulgurante de 1 160%.
L'Italie confirme son attachement historique à Citroën, et plus particulièrement à la C3. Dans un marché en léger recul de 3,6%, la marque cède 14,84%. Toutefois, la performance de la C3 est remarquable. Avec 25 466 unités, elle se classe 4ème meilleure vente du pays, mais surtout, elle est la voiture thermique la plus vendue, distançant sa plus proche concurrente de 10 000 unités. Sa version électrique est également leader de son segment. Il est essentiel de noter que ces excellents résultats placent la C3 à des niveaux bien supérieurs à ceux de 2022, par exemple, prouvant l'attrait durable du modèle.
Enfin, en France, Citroën fait preuve d'une belle résistance. Sur un marché national en baisse de 7,9%, la marque limite son recul à 6,2% (61 493 unités), gagnant ainsi en part de marché. La C3 reste un pilier, se maintenant stable à la 4ème place du marché. La C4 confirme sa bonne forme en réintégrant le Top 20 national et en dominant son segment. La surprise vient surtout du C5 Aircross qui, avec une hausse de 20,79%, connaît une véritable renaissance et revient dans le Top 20.
Une dynamique européenne à deux vitesses
Si l'on observe la situation à l'échelle européenne (UE + EFTA + UK), les données disponibles à fin mai* dressent un bilan qui nécessite une lecture attentive. Dans un marché automobile globalement stable (+0,1%), Citroën affiche un recul de 13,6% avec 155 800 immatriculations, pour une part de marché de 2,8%. Ce chiffre global masque cependant une dynamique de reconquête très encourageante au cours du deuxième trimestre. Le début d'année a été difficile, mais la tendance s'est nettement améliorée entre mars et mai, signe que la stratégie de la marque commence à produire ses effets.
Cette amélioration est visible sur l'ensemble des modèles clés. La Citroën C3, qui affichait une baisse de 5% à la fin du premier trimestre, a réduit son écart pour n'être plus qu'à -4% à fin mai, démontrant sa capacité à regagner du terrain. La performance la plus significative est celle de la Citroën C4. Son retard, qui était de 15% à la fin du premier trimestre, s'est considérablement résorbé pour atteindre seulement -3% à fin mai. Cette remontée spectaculaire témoigne de l'accueil positif réservé à ses versions restylées et de sa compétitivité retrouvée. Le C5 Aircross suit une trajectoire similaire, passant d'une baisse de 21% à une baisse de 10%, portée notamment par ses excellents résultats en France. Même le C3 Aircross, en fin de vie et logiquement en forte baisse, a vu sa chute ralentir, passant de -93% à -76%, avec les premières livraisons de la nouvelle génération .
En conclusion, le bilan du premier semestre 2025 de Citroën en Europe est indéniablement un jeu d'ombres et de lumière. La baisse globale des volumes s'explique en très grande partie par une raison conjoncturelle majeure : l'absence quasi totale du C3 Aircross, un modèle de volume, dont le renouvellement a créé un vide dans les ventes. Les livraisons du nouveau modèle n'étant disponibles partout en Europe que depuis fin juin, son impact sur le premier semestre a été logiquement nul. Cette absence, couplée à des contre-performances sur certains marchés en début d'année, explique les chiffres globaux.
Néanmoins, l'analyse ne peut s'arrêter à ce constat. La tendance observée durant le deuxième trimestre est un signal fort et extrêmement positif. La capacité de la marque à redresser la barre sur ses modèles phares comme la C4 et le C5 Aircross, et à stabiliser la C3, est la preuve d'une dynamique commerciale retrouvée. Le cas du marché français, où les pertes du premier trimestre ont été entièrement compensées au second pour terminer à l'équilibre, est symptomatique de ce potentiel de rebond. Avec l'arrivée en concession du très attendu nouveau C3 Aircross, qui promet d'être un acteur majeur de son segment, Citroën dispose désormais de tous les atouts pour transformer cette dynamique positive en une croissance solide pour le second semestre 2025.
*chiffres de juin indisponibles lors de l'écriture de cet article






Citroën s'accroche mais ses résultats sont malgré tout en baisse. Le retard pris pour commercialiser la version hybride de la C3, les délais qui s'allongent pour obtenir celle du C3 Aircross n'aident pas. On mesure ici la gestion de la pénurie, qui conduit à prioriser certains modèles à d'autres, Peugeot étant comme souvent le plus gâté, mais aussi Opel pour ne pas ruiner ses résultats en Allemagne ou au Royaume uni, mais aussi soutenir des marques en devenir comme Lancia ou Alfa, en mal de décollage. Je crois que l'on atteint les limites de la stratégie actuelle de Stellantis. Par exemple, quel intérêt réel pour un client de choisir une Alfa Junior plutôt qu'une Lancia Ypsilon ou une Corsa o…
Merci Jérémy pour cette analyse qui laisse espérer que 2026 marquera enfin le retour de la croissance et de la reconquête de parts de marché. Les multiples problèmes de qualité, le renouvellement beaucoup trop tardif des modèles, l’incapacité chronique des anciens dirigeants à assurer la transition d’un modèle à l’autre, la communication focalisée sur un constructeur réduit à l’essentiel ont abouti au désastre actuel.
Le chemin sera long et difficile, il faudra étoffer la gamme et reconstruire l’image tellement mise à mal mais historiquement Citroën a toujours su surmonter toutes les crises, alors malgré le contexte de crise majeure du marché européen on continue à y croire.
On peu voir le verre a moitié plein ou a moitié vide !
En juillet encore un recul de 6,9% pour Citroën😩
En France, Citroën a vendu 61 493 voitures aux particuliers les 7 premiers mois de 2025, dont 24 481 C3. Cette dernière est 7ème du classement, devancée par les Duster, 3008, 2008 et ses (vieilles) concurrentes : Sandero (40 482), 208 (44 294) et Clio (61 503). Malgré ses 6 ans d'âge, la Clio s'est vendue autant que toutes les Citroën réunies. Je suppose donc que la "4ème place" de la C3 inclus ses ventes aux loueurs. Toujours est-il qu'on aurait pu espérer de bien meilleures ventes face à une concurrence aussi vieillissante. Sachant que dans 2 ans, ses ventes risquent encore de dégringoler avec les nouvelles Sandero et 208.
A mon avis, pour vendre à nouveau plus, Citroën ne devrait-elle pas diversifier ses modèles ? Actuellement elle en a moins que Peugeot ou Opel si l'on tient compte de la disparition vraisemblablement imminente de C5 X (d'autant plus avec ce qu'on sait des déboires irréparables de Stellantis en Chine). Avec une C2 déjà évoquée pertinemment par Jérémy, je pense qu'il serait pertinent de combler le trou entre C3 Aicross II et C5 Aircross II avec un nouveau C4 Aicross... la concrétisation d'Oli le remplira-t-elle l'année prochaine ? Un magazine a imaginé un C5 Aicross II raccourci... Par ailleurs, Fiat se dirige vers un modèle dérivé du Basalt qui n'a rien à voir avec la C4 car cette dernière entretient…