Depuis plusieurs mois, Carlos Tavares n'est pas tendre avec la situation en Chine et répète à l'envi que le groupe Stellantis pourrait se retirer de la Chine pour adopter un autre modèle de distribution. Les récentes déclarations faites à l'occasion du Mondial de l'automobile semblent confirmer la volonté de Stellantis de quitter la Chine, marché dans lequel le groupe a vu ses ventes s'effondrer depuis 2015.
Il y a quelques mois, le groupe Stellantis affirmait vouloir monter au capital de sa coentreprise formée avec GAC pour la fabrication et la distribution de la marque Jeep, proposition rejetée par le gouvernement chinois qui a poussé Stellantis à adopter, pour Jeep, un modèle de distribution centrée sur l'importation uniquement, en cessant donc toutes fabrications en Chine. Ce modèle, dit asset-light, pourrait être appliqué aux marques Peugeot et Citroën qui verraient donc la fin de la fabrication locale.
Déjà, des premières mesures semblent indiquer un changement profond dont le groupe Stellantis attaquait le marché chinois. Ainsi, les futurs Peugeot 4008 et 5008 n'étaient déjà plus prévus pour être fabriqués en Chine tandis que les Citroën C4 et C4 X, pourtant prévues initialement, ont été annulées.
Malgré des chiffres de ventes qui rebondissent en Chine, essentiellement grâce à la Citroën C5 X dont la fabrication en Chine est pour le monde entier, les ventes de Stellantis sont très loin du maximum qu'elles ont atteints en 2015 où les ventes de Peugeot et Citroën dépassaient les 700 000 unités vendues. En 2022, le groupe Stellantis devrait à peine dépasser les 100 000 unités vendues soit une part de marché inférieure à 1% du marché chinois.
Devant les difficultés rencontrées, où les équipes françaises et chinoises n'ont jamais su s'entendre, e groupe Stellantis envisage donc d'arrêter la fabrication locale en Chine pour ne proposer que des véhicules que le groupe pourrait importer d'autres pays dont la Malaisie où il a commencé à assembler des Peugeot.
Quel avenir pour la Citroën C5 X ?
Si les conséquences pour le groupe ne seront pas nombreuses, le poids de la Chine dans le groupe est insignifiante et n'aura donc pas de grosses conséquences. Cependant, une des conséquences les plus redoutables seraient pour la Citroën C5 X puisque cette dernière est uniquement assemblée en Chine, l'arrêt des fabrications locales pourraient compromettre sa carrière, au moment même où elle atteint un niveau de fabrication intéressant.
Cependant, le groupe pourrait toujours construire la C5 X en Chine à la manière de DS avec la DS 9 qui sous-traite la fabrication ou alors fabriquer la C5 X en Europe ce qui serait une solution idéale et remettrait un peu les choses à leur place. En effet, le dernier Peugeot 408 repose sur la même base que la Citroën C5 X, c'est même quasiment un reskin, c'est à dire une nouvelle carrosserie sur une cellule commune à l'image de la C3 et de l'ancienne génération de 208. Alors, puisque le Peugeot 408 est fabriqué en France, la Citroën C5 X pourrait très facilement partager les mêmes chaînes...Cela demandera des investissements mais les gains pourraient être intéressants puisque cela permettrait à la C5 X d'être fabriquée en France et donc lever les freins d'une fabrication chinoise. Encore faut-il investir, y croire et en avoir l'envie... Pour une fois, Mr Tavares, un soutien à Citroën serait-il possible ?