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Retour sur la Citroën Xantia : injustement décriée



Introduite en 1982, la BX est la voiture qui aura sauvé Citroën d'une mort certaine. Dotée d'une gamme très large, elle connaît un véritable succès qui commence malgré tout à s’essouffler à la fin des années 1980. Pour lui succéder, Citroën va concevoir une berline fluide, au style élégant et qui portera toujours le fameux X : la Xantia.



Les études

Succéder à la BX est un défi crucial à relever. Le marché des familiales à l'époque est à son apogée, tandis que la concurrence se peaufine, avec notamment les Peugeot 405, Renault 21, Fiat Croma, Opel Vectra ou même Volkswagen Passat. Pour parvenir à remplacer avec succès la BX, la future Citroën va miser sur ce qui a fait la réputation de Citroën : le style et l'innovation.


Style extérieur

Et justement, le style de la future Xantia se veut radicalement différent de celui sa devancière. Les lignes taillées à la serpe, très en vogue dans les années 1980, sont abandonnées au profit de lignes plus souples, plus fluides. A l'avant, capot plongeant et optiques effilés sont de la partie et s'inspirent de la récente XM. La fine calandre ne reçoit par ailleurs pas les chevrons, comme sur la BX, ils sont en effet positionnés sur le capot. L'arrière, plus massif, reçoit des feux en deux parties : l'une sur la carrosserie, l'autre sur le hayon. Entre les deux feux, un bandeau en plastique noir sur lequel vient s'insérer la plaque d'immatriculation. Comme beaucoup de familiales à l'époque, la Xantia conserve les aspects pratiques de la BX en recourant à un hayon plutôt qu'à une malle.

Le châssis

De la BX, la future voiture ne reprendra rien, pas même la suspension ! Citroën veut en effet améliorer les qualités dynamiques de sa voiture tout en conservant un confort de suspension de haut niveau, spécialité de la marque. Les ingénieurs conçoivent ce que l'on appellera plus tard l'Hydractive II. Inspirée de l'Hydractive développée sur la XM, cette nouvelle suspension allie l'hydropneumatique à l'électronique, avec l'apparition de nombreux capteurs qui modifient les règles d'amortissement en fonction de plusieurs paramètres. Cette innovation de taille permettra de développer quelques années plus tard la fameuse Xantia Activa sur laquelle on reviendra.

Au delà d'améliorer les qualités dynamiques, cette suspension permettra en outre au break, comme d'habitude, de conserver une assiette constante quelle que soit la charge.


Le lancement

La Xantia est dévoilée à la presse en décembre 1992. Fluide et élégante, la nouvelle Citroën donne un coup de vieux à la BX, dont la carrière de la berline touche à sa fin. Si la Xantia ne reproduira pas le même succès que la BX, elle permettra néanmoins à Citroën de maintenir sa place sur le marché des familiales.


L'habitacle de la Xantia peut surprendre. Si les lignes sont loin d'être révolutionnaires, elles sont en rupture complète avec celles de la BX. La finition fait un bon en avant, tout comme l'équipement. On remarque aussi la curieuse barre de maintien côté passager. Si l'ABS optionnel l'était déjà sur la BX, l'apparition de l'airbag et des ceintures avec limiteurs d'effort est une révolution.

Les lignes simples de la planche de bord de la Xantia sont bien dans l'air du temps. Notez la curieuse barre de maintien côté passager.

Sur la route, la nouvelle Citroën est digne de la réputation de la marque. On apprécie son confort royal, sa sellerie moelleuse et sa tenue de route réussie tandis qu'on regrette les consommations de certains blocs, le manque d'agrément des diesels de base et surtout l'équipement relativement limité des versions d'entrée de gamme.

La Xantia débute sa carrière en mars 1992, en 3 finitions X, SX et VSX. Au départ, seuls les moteurs essence sont disponibles. On trouve ainsi en entrée de gamme un 1.6 de 89 ch, un 1.8 de 103 ch et au sommet un 2.0 de 123 ch, décliné en version 16 soupapes qui développe alors 155 ch. Seule la version VSX dispose en série de la nouvelle suspension Hydractive II.



Développement de la gamme

Après le lancement, la gamme de la Xantia va rapidement se développer.

Ainsi, en juin 1993 les motorisations diesels font leur apparition. Il s'agit des 1.9D de 71 ch et du 1.9 TD de 92 ch. Ces motorisations sont loin d'être des inconnues, et pour cause : elles sont issues directement de la gamme BX. En juillet de la même année, la Xantia peut recevoir une boite automatique sur l'ensemble de ses motorisations à l'exception du 1.6 de 89 ch.

Les premiers mois de commercialisation de la Xantia sont globalement positifs. La voiture remplace relativement bien la BX, dont le dernier exemplaire sort de chaînes en 1994. C'est justement cette année-là, au mois de juillet, que la Xantia reçoit sa première évolution. La petite calandre est redessinée pour lui donner un air de famille avec la XM restylée. Les chevrons changent alors de place, quittant le capot pour revenir sur la calandre.



La Xantia Activa

En décembre 1994, Citroën fait sa révolution avec une nouvelle déclinaison de la Xantia : la Xantia Activa. Si extérieurement l'auto paraît semblable aux autres Xantia, son châssis est en revanche largement revu. Dotée d'un nouveau système anti-roulis SC-CAR, elle a la faculté de pouvoir virer à plat ! L'ajout de deux vérins à l'Hydractive II empêche en effet le roulis de dépasser 0,5%, une caractéristique quasi-unique sur le segment. Les pneus sont spécifiques tandis que sous le capot, on trouve le 2.0 16 soupapes de 150 ch.

Cette tenue de route exceptionnelle présente toutefois l'inconvénient de dégrader le confort royal de la voiture.

En juillet 1995, la gamme des motorisations évolue encore. Un 1.8 16V de 112 et un 2.0 16V de 135 ch font leur apparition, le dernier remplaçant le 2.0 16V de 150 ch. Le 2.0 turbo CT de 150 ch de la XM fait également son entrée, uniquement sur les version VSX et Activa. Côté diesel, la gamme s'agrandit avec un 2.1 TD de 110 ch.

L'adoption des deux derniers moteurs se traduit par une face avant plus large. Il a en effet été nécessaire d'adopter un nouveau berceau avant pour loger les nouvelles mécaniques, ce qui se traduit extérieurement par un spoiler et des anti brouillard spécifiques. Plus tard, le V6 disposera également de cette face avant spécifique.



Le break

En septembre 1995, la gamme Xantia se développe encore avec l'arrivée d'une nouvelle carrosserie : le break. Plus long que la berline de 20 cm, il est doté d'une habitabilité appréciable. Il conserve en outre le style général de la berline, tout en se montrant plus élégant que le défunt break BX.



La Xantia V6

En janvier 1997, la Xantia reçoit une nouvelle déclinaison haut de gamme, avec l'apparition de la fameuse version V6. C'est la première familiale de Citroën à adopter une telle motorisation. Uniquement disponible en essence, il s'agit d'un 3.0 24 soupapes de 194 ch. Disponible en boite manuelle sur l'Activa et en automatique sur le modèle Exclusive, il n'est associé qu'à ces deux finitions. A noter que cette motorisation est disponible tant sur la berline que sur le break, ce dernier n'ayant toutefois pas la possibilité de disposer de la version Activa.

Il est inutile de préciser que la version V6 est plus là pour l'image que pour augmenter les ventes. Elle permet toutefois à la Xantia de séduire une nouvelle clientèle, pour qui les tarifs et/ou le style de la XM rebutent ou simplement une clientèle qui attendait une Xantia mieux motorisée.



Le restylage de la Xantia

Après l'apparition des Renault Laguna, Peugeot 406 et Alfa Romeo 156, le style de la Xantia prend un coup de vieux. L'arrivée de la Xsara en septembre 1997 annonce le futur style de la familiale aux chevrons, qui se dévoile dans sa version restylée en décembre 1997.

Sur la face avant, les optiques s'arrondissent, la calandre se dote de chevrons plus grands et le bouclier est redessiné. A l'arrière, les feux arrière reçoivent des touches cristal, tandis d'un jonc chromé entoure désormais toute la voiture. Enfin, les ailes plus larges inaugurée auparavant par le 2.0 Turbo CT se généralisent à l'ensemble de la gamme.

A l'intérieur, le changement est moins visible. La planche de bord s'offre des lignes plus rondes ainsi que de nouveaux matériaux, ce qui repositionne la Xantia par rapport à ses concurrentes. La barre de maintien côté passager disparaît enfin.

Sous le capot, le 1.6 de 89 ch disparaît et est remplacé un 2.0 de 90 ch qui offre davantage de couple.

Les évolutions les plus importantes ne se voient toutefois pas. Elles concernent en effet la structure et l'équipement de la voiture. Le passage de la Xantia à l'épreuve des crash test se solde en effet par une unique étoile à l'organisme Euro NCAP, devenant indirectement une des familiales les moins sûres du marché. Citroën réagit en profitant du restylage pour revoir la structure, qui est largement renforcée. En outre, la Xantia peut recevoir des airbags latéraux, ce qui permet à la voiture de retrouver un niveau de sécurité dans la moyenne. L'ABS reste néanmoins optionnel sur les versions de base.

La Xantia HDI

En novembre 1998, la Xantia est la première familiale Citroën à recevoir une motorisation révolutionnaire : le fameux bloc HDI. Plus moderne que tous les diesels du groupe, ce bloc reçoit une rampe d'injection commune à haute pression (le common rail) ainsi qu'un turbo, ce qui améliore la souplesse du moteur du tout au tout, augmente l'agrément de conduite et réduit la sonorité et la consommation du bloc. Ce bloc d'une cylindrée de 2.0 remplace le 2.1 TD. Dans le domaine de l'équipement, au même moment toutes les versions reçoivent les airbags frontaux et latéraux. En juillet 1999, le 2.0 HDI se décline en version 90 ch et remplace le 1.9 TD. Le 2.1 TD tire sa révérence tandis qu'une nouvelle option apparaît : le pare brise athermique.

Au revoir Xantia

Malgré ces évolutions, la Xantia perd du terrain car entre temps une nouvelle génération de concurrentes est arrivée, notamment les exotiques Opel Vectra B, Rover 75 ou Ford Mondeo, tandis que la concurrence nationale s'apprête à être restylée ou renouvelée, la Laguna II étant prévue pour 2001.

Face à ce constat, Citroën démarre les études du modèle qui sera censé succéder à la Xantia, modèle qui recevra le même patronyme. Alors que les études concernant une deuxième génération de Xantia sont bien avancées, le projet est brusquement interrompu. En cause, le gel d'un autre projet : celui qui mènera en 2005 à la Citroën C6. Il est donc décidé de changer le positionnement de la future voiture pour qu'elle remplace à la fois la Xantia et la XM afin de ne pas laisser la marque sans haut de gamme trop longtemps. Les ingénieurs étudient alors en catastrophe celle qui va devenir la C5.

En mars 2001, la gamme est épurée avec l'apparition de la Xantia Tendance, un modèle bien équipé qui marque le chant du cygne de la Xantia. Elle est disponible avec seulement trois motorisations : le 1.8 16V de 112 ch en essence et les 2.0 HDI de 90 et 110 ch en diesel. C'est également au mois de mars que débarque sa remplaçante, la C5. Dotée de lignes très classiques, elle ne reproduira pas le succès de sa devancière.

Quoi qu'il en soit, à partir de la présentation de la C5, la présence au catalogue de la Xantia ne se justifie plus. Citroën la conserve le temps du passage de flambeau entre les deux modèles et en octobre 2002 la berline Xantia quitte la scène, suivi quelques semaines plus tard de sa déclinaison break. Environ 1 528 800 Xantia auront été fabriquées durant ses 9 années de carrière, ce qui reste globalement respectable même si sa cousine Peugeot 406 a fait mieux.

Pour autant, si sa carrière s'achève sur les marchés européens en 2002, la Xantia continue à être vendue à l'étranger ! En Iran notamment, la Xantia y sera assemblée de 2000 à 2009.


Retrouvez la galerie photos ci-dessous :


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