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Retour de la Citroën C1 : vers une nouvelle citadine accessible sous les 15 000 € ?

Citroën C1

L'industrie automobile européenne retient son souffle. Alors que la Commission Européenne devait initialement dévoiler, le 10 décembre dernier, ses mesures très attendues de soutien à la filière, l'annonce a finalement été reportée au 16 décembre. Ce délai de quelques jours, s'il prolonge le suspense, n'en reste pas moins crucial pour l'avenir des constructeurs sur le Vieux Continent. Lors de la présentation du concept ELO, le dirigeant de la marque aux chevrons a confié attendre beaucoup de ces futures directives. En effet, elles pourraient constituer le levier décisif pour valider économiquement le lancement d'une héritière à la célèbre Citroën C1.

L'urgence de revitaliser le marché des citadines en Europe

Le constat est sans appel et illustre une mutation profonde du paysage automobile : les voitures accessibles se font de plus en plus rares. Selon les données analysées par les experts du secteur, l'offre de véhicules sous la barre des 15 000 euros s'est littéralement effondrée ces dernières années. Alors que les consommateurs européens pouvaient choisir parmi 49 modèles différents en 2019, l'offre s'est réduite comme peau de chagrin pour ne laisser quasiment qu'un seul modèle en 2025. Cette disparition progressive de l'entrée de gamme contribue directement à rendre le marché automobile atone, de nombreux foyers ne trouvant plus d'offre adaptée à leur budget.

La Commission Européenne semble avoir pris la pleine mesure de cette problématique. Des rumeurs persistantes suggèrent que le paquet de mesures attendu pour le 16 décembre visera spécifiquement à favoriser l'émergence — ou le retour — d'un segment A compétitif en Europe. L'enjeu est double : redonner du pouvoir d'achat aux automobilistes et permettre aux constructeurs, dont Stellantis, de produire ces véhicules de manière rentable face à la concurrence internationale. Pour Citroën, dont l'ADN est historiquement lié à la démocratisation de l'automobile, le sujet est prioritaire. Xavier Chardon a été clair sur ses intentions : la marque a la ferme volonté de réinvestir ce segment avec une proposition inédite.

Jean-Philippe Imparato, figure clé de Stellantis, soulignait récemment que les immatriculations ont chuté à 10,6 millions en 2022, contre plus de 15 millions avant la pandémie. L'objectif industriel est donc ambitieux : recréer une offre de mini-citadines d'entrée de gamme, produites en Europe avec un taux d'intégration local suffisant, pour garantir des marges durables tout en rivalisant avec les nouveaux acteurs, notamment chinois.


Un projet inspiré des "Kei Cars" pour combler le vide

C’est notamment lors de la présentation du récent concept ELO que Xavier Chardon a précisé la vision de la marque. Soulignant que Citroën étudie la possibilité d'un nouveau modèle de type C1, il a mis en lumière une réalité économique tangible : « Il existe une pénurie de voitures à moins de 15 000 € sur le marché, ce qui dissuade de nombreux clients d'acheter des véhicules neufs et contribue au vieillissement du parc automobile. »

Cette analyse rejoint un constat plus large sur la typologie des acheteurs. Le patron de Citroën reconnaît « que le parc automobile vieillit et la moyenne d’âge des acheteurs aussi ». Il identifie un trou dans la gamme actuelle : « La C3 est à 4 mètres, la C1 à 3,40 mètres répondait à des besoins » qui sont aujourd'hui non comblés. Entre la Citroën Ami et la polyvalente C3, il existe un espace pour un véhicule d'environ 3,50 mètres, capable d'offrir plus de polyvalence qu'Ami tout en restant plus compact et économique que la C3.


La légitimité de Citroën sur ce créneau n'est plus à prouver. De la 2CV (5,1 millions d'exemplaires) à la C1 (1,2 million d'unités vendues entre 2005 et 2022), en passant par l'AX ou la Visa, la marque a toujours su proposer des voitures populaires. « Il y a un besoin, et le projet d'une petite voiture pour remplacer l'ancienne C1 est légitime pour la marque », insiste Xavier Chardon.

Le 16 décembre, une date clé pour l'avenir de la C1

Les annonces européennes, désormais programmées pour le 16 décembre, s'annoncent donc comme le catalyseur attendu pour transformer ces projets en réalité industrielle. Si les conditions sont réunies, cette nouvelle Citroën C1 pourrait devenir un pilier essentiel de la gamme. Avec un gabarit avoisinant les 3,50 mètres, elle viendrait se positionner idéalement comme le maillon manquant, offrant une alternative crédible pour les citadins et les budgets serrés, cherchant plus de prestations qu'un quadricycle mais moins d'encombrement qu'une citadine polyvalente.

Force est de constater que Citroën n’envisage pas de s’arrêter là et compte bien élargir sa gamme pour répondre à l'ensemble des besoins de ses clients, fidèles à sa vocation populaire. L’avenir nous le dira très prochainement, et je ne manquerai pas de revenir vers vous dès que les décisions de Bruxelles seront rendues publiques pour analyser leur impact concret sur ce projet passionnant.

À propos de l’auteur
✍️ Je m’appelle Jérémy K., fondateur du site Passionnément Citroën.
Passionné d’automobile depuis toujours et de Citroën en particulier, je partage chaque jour l’actualité de la marque à travers des articles, essais, analyses et dossiers.
J’ai également créé le magazine Être Citroëniste et la chaîne YouTube Passionnément Citroën, pour faire vivre et transmettre cette passion sous toutes ses formes.
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