
Les deux groupes dont l'ambition est de fusionner d'ici le premier trimestre 2021 ont eu de longs mois de discussions, marquées d'interruptions, afin d'aboutir à ce projet de fusion entre égaux. Dans un document remis aux autorités américaines, l'histoire du projet de fusion est relayée et montre que PSA était à la manœuvre.
L'histoire débute en Septembre 2018 quand les groupes PSA et FCA discutent d'éventuelles collaborations comme il en existe tant chez d'autres constructeurs. Les deux groupes se connaissent, ils ont déjà collaboré dans le passé et collaborent, toujours, pour les grands utilitaires.
Petit à petit, l'idée d'une fusion germe dans l'esprit de PSA et Carlos Tavares invite Michael Manley à discuter de ces éventuelles coopérations et de fusion en Mars 2019 à l'occasion du salon de Genève, date à laquelle les rumeurs de rapprochement entre les deux groupes ont commencé. Les deux patrons se sont rencontrés le 4 mars 2019 pour "passer en revue les plans de coopération potentiels préalablement déterminés par les deux parties et discuter du potentiel de regroupement d'entreprises entre les deux sociétés et de la manière d'évaluer le regroupement d'entreprises pour créer un effet de synergie " indique le rapport.
En Avril 2019, les deux groupes signent un accord de non-divulgation pour échanger des informations sur une éventuelle fusion et ont convenu de poursuivre les discussions sur les avantages de la fusion aux Salons de Detroit et de Paris. Mais, le 27 mai 2019, les discussions s'interrompent brutalement avec la proposition de FCA de fusionner à 50/50 avec le groupe Renault rapidement retiré le 6 avril. Ce jour même, Carlos Tavares contacte Micheal Manley afin de reprendre les discussions, les deux hommes se connaissant depuis plus de 10 ans et entretiennent des relations amicales.
Les négociations continuent jusqu'en Août 2019 où elles sont, de nouveau, interrompues, butant sur la répartition des actionnaires. Ce n'est qu'en Septembre 2019, à l'occasion du Salon de Francfort, que les discussions reprennent avec l'invitation, par Carlos Tavares, de visiter les pistes d'essai de PSA pour tester les véhicules électriques en préparation. Le 11 octobre, Carlos Tavares exprime sa volonté de relancer les négociations de fusion. Le document montre qu'ils ont revu le cadre de reprise des négociations: dans une première phase, les négociations ont été principalement avancées par les conseillers financiers de PSA, Messier Maris et Goldman Sachs. Goldman Sachs et MMA ont finalisé les détails sur "le montant potentiel que PSA et FCA distribueront aux actionnaires avant la fusion et la structure de gouvernance du groupe fusionné". Après la réunion, McMinck a confirmé que le président de la FCA, John Elkan, était d'accord avec la procédure de fusion proposée.
Le 27 octobre 2019, John Elkan et Carlos Tavares se sont rencontrent, en France, pour s'entendre sur les termes de la fusion qui fut annoncée le 31 octobre, après l'approbation des deux conseils d'administration pour signer un protocole d'accord qui est devenu contraignant le 17 décembre dernier.
Si le siège social n est plus en France C est tout simplement une entreprise perdu... Une de moins pour la France.
C'est plutôt intéressant pour PSA au contraire d'avoir des liquidités supplémentaires par rapport à FCA en ce moment. Tout cela semble bien clair en tout cas dans l'esprit de Carlos TAVARES et de Mike MANLEY et pas du tout effectué sur un coup de tête. Je préfère cette fusion à l'idée que PSA aille aux US sans aucune certitude de percer. Ca aurait mobilisé beaucoup pour un résultat très incertain.
La question est: Quelles sont les chances de voir aboutir ce projet, maintenant que la Commission Européenne l'a "gelé" pour enquête, et plus fondamentalement, "Est -ce toujours aussi intéressant pour PSA ? "