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Interview de Carlos Tavares



A quelques heures de la remise du prix de l'Homme de l'Année 2017, Carlos Tavares, président du directoire du groupe PSA, revient sur cette nomination, mais aussi sur les grands défis auxquels est confrontée l'automobile. Extraits choisis.

Avec la récente annonce de résultats financiers historiques, Carlos Tavares, président du directoire de PSA, aurait pu se concentrer sur le sujet industriel. Mais non, notre Homme de l’Année 2017 possède également cette appréhension sociale et sociétale qui fait parfois défaut aux grands capitaines de l’industrie.

Vous avez été élu Homme de l’année 2017, dans quel état d’esprit avez-vous accueilli cette nouvelle ? Je reçois ce prix avec beaucoup d’humilité et je considère que c’est un très grand honneur. Mais je suis également très troublé car, dans notre industrie, le one-man-show n’existe plus. C’est pourquoi je vais décerner ce prix à tous les collaborateurs de PSA et en particulier à mon équipe du comité exécutif qui n’a pas une tâche facile.

C’est effectivement ce que vous avez dit lors de l’annonce des résultats financiers au cours de laquelle vous leur avez rendu hommage. En quoi est-ce difficile ? Je vois bien l’ensemble de leurs efforts, des contradictions, des changements de directions, des freinages et accélérations que les collaborateurs ont besoin d’opérer pour permettre à l’entreprise de naviguer dans ce monde quantique, et donc c’est véritablement à eux que s’adresse ce prix. Il faut bien que quelqu’un aille sur l’estrade le recevoir. Il se trouve que c’est moi et j’en suis très honoré, mais c’est véritablement une approche d’équipe. Je suis intimement convaincu que, dans ce monde extrêmement chaotique dans lequel nous évoluons, le niveau de pression qui existe dans les entreprises automobiles ne sera bientôt plus gérable sans une approche collective très forte qui est en fait le véritable antidote du stress. Le stress à l’excès, individuellement, est insupportable, mais le stress à haute dose devient gérable par l’approche collective.

Pensez-vous que l’automobile soit plus touchée par ce chaos que d’autres industries ? Nous avons un niveau de contradiction qui entoure l’industrie automobile qui devient juste au-delà de ce que nos sociétés occidentales peuvent accepter et c’est important de le comprendre. Il y a tout un tas d’incohérences dans nos sociétés. L’industrie s’adapte, en tout cas, pour ceux qui sont agiles tandis que les autres se feront laminer. Mais cette gestion de la contradiction du chaos ne peut être assumée que dans la mesure où l’on a une approche collective. Je ne souhaite pas faire peur, mais les gens ne réalisent pas. Quand on dit qu'il y a un effondrement du mix Diesel, vous ne pouvez pas imaginer à quelle vitesse les salariés sont obligés de courir. Il est facile de se gargariser ensuite en leur disant qu’il faut déconnecter. Le droit à la déconnexion, c’est d’abord de permettre aux gens de travailler normalement en leur donnant des objectifs et un ensemble de travail cohérents.

Quand vous parlez d’objectifs cohérents, vous pensez aux émissions de CO2, à la voiture électrique ? Si vous dites aux salariés de l’automobile : votre industrie doit être totalement électrifiée. Très bien, les objectifs sont fixés dans le temps. Mais en même temps, les clients ne viendront pas acheter vos voitures électriques car ils ne pourront pas les recharger, qu’est-ce que cela veut dire ? Est-ce acceptable d’un point de vue social, sociétal ? Evidemment, la réponse est non. Le niveau de contradictions et de chaos dans lequel nous vivons devient limite pour un certain nombre d’entreprises. Il se trouve que j’ai le bonheur et le privilège de conduire une entreprise où il y a des gens remarquables et c’est la raison pour laquelle je les félicite autant car ils sont vraiment fantastiques...


Source :

http://www.journalauto.com/lja/article.view/28359/carlos-tavares-les-entraves-a-la-liberte-de-mouvement-grandissent-en-europe/1/constructeurs

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