Remplacer une légende n’est pas une mince affaire. Chez Citroën, on le sait bien et on le fait bien à l’image du remplacement de la Traction par la DS. C’est justement la succession de la DS qui agite les esprits de Citroën dès les années 1960 alors même que la grande berline se vend très bien et reste très compétitive.
En 1968, celle qui devait n’être qu’une évolution de la DS, prend la direction d’une toute nouvelle voiture avec la projet L. Présenté le 28 août 1974, celle qui se prénomme CX naît avec deux versions au programme : CX 2000 avec le quatre cylindres de la DS20 proposant 102Ch et la CX 2200 qui reprend le 2.175cm3 de la Dsuper5 développant 112Ch. Côté prix, la première est proposée à 25.785 Francs soit 20650€ et la seconde 30.768 Francs soit 24 650€. La lunette arrière concave et l'essuie glace avant monobalai sont caractéristiques de la CX et concourt à lui donner une personnalité propre.
Remplaçante de la DS, la CX en est aussi la descendante puisque nombre de technologies de la DS sont reprises à commencer par les suspensions hydrauliques qui font la renommée de Citroën. Avec une consommation inférieure de 2 litres, un habitacle plus grand malgré une longueur réduite et un confort encore amélioré, la CX est la digne suite de la DS et devient la voiture de l’année puis gagne le trophée de la Voiture Européenne de l’année, le prix de la sécurité et le prix du Style.
Dès 1975, plus de 100 000 unités sont vendues et Citroën développe la gamme avec l’apparition des finitions Confort, Super et Pallas, une version Diesel qui développe 66Ch pour une vitesse de pointe de 146km/h. En option, le client peut désormais opter pour la climatisation ainsi que pour la direction Diravi héritée de la SM.
En Janvier 1976, Citroën dévoile le Break CX qui, grâce à une longueur accrue de 25 centimètres, offre de très bonnes capacités de chargement avec un important volume utile tout en conservant l’unique correcteur d’assiette offert par la suspension hydraulique. Le break Citroën CX devient ainsi le break le plus spacieux du marché. En février 1976, Citroën dévoile la CX Prestige, basée sur le break CX. La CX Prestige devient ainsi une limousine à l’habitacle particulièrement luxueux, une version destinée aux ministères et riches clients. En fin d’année 1976, la version 2200 laisse sa place à la 2400 développant 115 chevaux. L’année suivante, c’est la CX Gti qui prend les devants de la scène. Équipée d’un moteur développant 128 chevaux, la CX Gti affiche une vitesse de pointe à 191km/h . Si le développement de la gamme CX a été constant depuis son lancement en 1974, les années 80 vont voir les nouveautés se réduire sur la CX dont la principale est l’abandon de l’antique moteur DS pour un nouveau moteur 2 litres de 106 chevaux hérité des Peugeot 505 TI et STI entre autres. La CX 2000 disparaît au profit des CX Athena et Reflex.
En 1982, la CX connaît un premier restylage avec une gamme renommée et un équipement enrichi qui offre désormais des vitres avant électriques, condamnation centralisée des portes et la direction Diravi. Ce restylage sera suivi les années précédents par des changements moteurs dont un moteur de 168 chevaux qui équipera la CX Gti Turbo. En 1985, Citroën dévoile la CX Série 2 qui présente désormais des pare-chocs en plastique peints comme la caisse, des rétroviseurs carénés et un habitacle modernisé avec la fin des compteurs à rouleau. En septembre 1986, Citroën présente la CX 25 GTI Turbo 2 qui s’équipe désormais d’un échangeur air-air permettant des consommations réduites pour des performances légèrement améliorées avec une vitesse maxi de 223km/h. En février 1987, la CX 25 Turbo Diesel reçoit à son tour l’échangeur air-air faisant bondir la puissance de 95 à 120Ch, la vitesse maximale passe à 195km/h.
C’est le 30 octobre 1987 que la millionième Citroën CX sort des chaînes d’Aulnay sous bois, un an et demi avant l’arrivée de la Citroën XM qui prendra le relais de cette CX qui, non seulement a pris avec brio la succession d’une légende, mais qui en est devenu un à son tour.