Voici une rivalité entre deux modèles particulièrement appréciés de la part des automobilistes français : la Clio truste depuis de nombreuses années le classement des meilleures ventes dans l'Hexagone alors que la Citroën C3 a terminé fin 2018 au pied du podium avec près de 78 000 ventes. Encore mieux, sur les 4 premiers mois de cette année, elle occupe la 3 place. En attendant la 208 à la rentrée prochaine, la C3 représente donc la concurrente la plus dangereuse pour la Clio.
Stylistiquement, un monde sépare les adversaires. Extérieurement, la cinquième génération de Clio, même si elle semble juste une sorte de grosse évolution de l’actuelle, est totalement nouvelle. Face à elle, la C3 donne l’impression d’être beaucoup plus trapue avec son capot haut qui lui confère des faux airs de SUV. Face au côté consensuel de la Clio, elle met en avant son originalité avec ses airbumps sur les portières et ses teintes bicolores.
Cet écart se retrouve au niveau de la présentation intérieure, aspect qui a le plus progressé à bord de la nouvelle Clio. Renault a retenu les critiques formulées à l'encontre de la Clio 4 et a tout modifié ou presque. Ainsi, la planche de bord est très agréable à regarder avec un écran multimédia vertical atteignant au maximum 9,3 pouces secondé par une instrumentation pouvant être 100% numérique. Une première chez Renault. Même si la C3 - qui n'est pourtant apparue qu’en 2016 - possède une planche de bord originale avec un écran tactile implanté en son centre, elle fait beaucoup plus datée, plus classique . L’autre domaine dans lequel la Clio domine de la tête et des épaules concerne la qualité : la C3, dans cette finition haut de gamme, ne propose que des plastiques durs, mis à part le bandeau face aux occupants, alors que la Clio, sur le niveau haut Intens, dispose de plastiques moussés sur la planche de bord mais aussi sur les contre-portes. Renault a donc corrigé le tir côté qualité et devient même l’une des références dans la catégorie. Un vrai bouleversement.
Aspects pratiques : Une Clio plus pratique mais une C3 plus habitable.
Faisant partie de la catégorie des citadines polyvalentes, nos deux rivales doivent être capables de tout faire ou presque. Par conséquent, les aspects pratiques apparaissent importants lors de l’achat. Ainsi, pour le volume de chargement, il n’y a pas match.
La Clio avec son coffre variant entre 366 en diesel ou 391 en essence et 1091 litres ne laisse aucune chance à la C3 (300 et 922 litres), d'autant qu'elle enfonce le clou avec un plus grand nombre de rangements dans l’habitacle.
Plus courte de 5 cm, la C3 créé la surprise en offrant une meilleure habitabilité que ce soit pour l’espace aux genoux ou la largeur intérieure. Toutefois, cela ne suffit pas et c’est une victoire de la Clio pour les aspects pratiques.
En finition Shine, la Citroën C3 PureTech 110 bénéficie d'un avantage non négligeable en matière de tarifs puisqu'elle s'échange contre 19 350 € alors que la Renault Clio TCE 100 Intens est affichée 20 100 € . Cependant, la polyvalente aux chevrons a besoin de se servir généreusement dans son catalogue d'options pour égaler la dotation de celle au losange en y ajoutant notamment accès et démarrage mains libres (350 €), vitres et lunette arrière surteintées (110 €) et navigation (500 €). Mais la Clio est pourvue aussi d'équipements de série que la C3 ne peut tout simplement pas avoir, même en option, comme l'instrumentation numérique, les projecteurs 100 % LED ou l'alerte de distance de sécurité. Large victoire donc de la Renault en matière de rapport prix/équipements.
Budget
Au premier abord, une citadine se caractérise par des consommations mesurées, des coûts d’entretien contenus, et des prix à l’achat raisonnables. Dans les faits, pas forcément. Ainsi, nos deux protagonistes du jour sont proches ou dépassent les 20 000 €. Une somme confortable, que l’on aura à cœur de ne pas faire exploser annuellement. Et à ce jeu, autant le dire tout de suite, la Renault est plutôt douée.
En effet, même si elle perd un point à cause d’un prix d’achat plus élevé que celui de la redoutable C3, elle se rattrape ensuite de belle façon. Pour commencer, elle consomme moins que la citadine aux chevrons, ce qui permet d’économiser près de 80 euros par an pour un kilométrage de 15 000 km. Pas le Pérou, mais toujours bon à prendre. Et surtout, sa décote s’annonce moins prononcée que celle de la C3. Oui, les Citroën perdent beaucoup de valeur, c’est traditionnel. Enfin, son moteur à chaîne de distribution ne nécessite pas de remplacement, tandis que la Citroën est dotée d’une courroie crantée en caoutchouc, qu’il faudra remplacer en cours de vie. De quoi se délester de 600 à 700 euros minimum. Et là, ça pèse déjà plus lourd. Du coup, la citadine au losange remporte ce chapitre budget.
Sur la route
La Clio conçue sur une nouvelle plateforme améliore ses prestations routières avec notamment une progression de l’insonorisation. Sur route, on retrouve très vite les qualités de la famille Clio avec un compromis confort/comportement de tout premier ordre et surtout supérieur à celui de la C3, qui mise avant tout sur le confort, comme en attestent ses sièges particulièrement moelleux et accueillants. Forcément, un tel choix a des conséquences sur le dynamisme avec des mouvements de caisse quand on hausse le rythme, chose qui n’est pas le cas sur la Clio. À chacun de choisir ses priorités.
Conclusion :
La Citroën C3 est très loin de démériter mais elle ne peut que s’incliner face à la Clio qui remporte tous les critères de notre comparatif : aspects pratiques, budget, équipement, qualités dynamiques. En attendant la rencontre tant attendue avec la Peugeot 208 à la rentrée prochaine, la Clio semble particulièrement bien armée pour conserver sa place de leader des ventes en France.
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