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Histoire : Il y a 90 ans, la Citroën Rosalie parcourait 100 000 km en un mois


Le 14 avril 1932, Citroën vantait les performances d'une Citroën C6 G qui, en un mois, atteignait le cap des 100 000 km parcourus tout en battant une longue série de records. A l'époque, vitesse, inventivité, puissance industrielle étaient des concepts passionnants, l'automobile entrait dans sa deuxième phase et les voitures, de plus en plus éloignées du concept de "voitures sans chevaux", étaient utilisées dans des courses de vitesse, d'endurance, de durée, avec une dénouement souvent tragique.

André Citroën, bien que précurseur de son époque, n'aimait pas ce genre d'exploit, car ses voitures étaient pour tous les jours, pour les familles et les travailleurs : sûres, fiables, confortables et pratiques, elles n'étaient pas conçues pour devenir des voitures de course lancées à la folie. En effet, pour démontrer la fiabilité, la solidité et la sécurité de ses véhicules, André Citroën a utilisé des initiatives d'un tout autre genre : il avait créé les "Citroën Caravanes" avec lesquelles il a amené ses nouveaux modèles sur les places pour montrer leur robustesse de première main tandis que les B2 avaient traversé le désert du Sahara et que les C4 et C6 s'apprêtaient à se rendre en Chine précisément pour démontrer la sécurité et la résistance proverbiales de ses voitures.

Pourtant, avec les Rosalie, André Citroën a pu démontrer que ses voitures possédaient également d'autres caractéristiques :

Rosalie (Citroën C6 F) : 22 octobre au 1er novembre 1931 (11 jours) - 25 000 km A Paris, en 1931, une société bien connue qui produit des huiles et lubrifiants pour automobiles décide de faire de la publicité en testant sa nouvelle huile sur des voitures de série et le choix se porte sur une Citroën, la C6 F , spécialement équipée d'une carrosserie profilée en aluminium, conçue par César Marchand, mécanicien et chauffeur expérimenté formé dans chez Voisin. En septembre, la voiture est prête et baptisée "Rosalie" en l'honneur de Santa Rosalia qui est fêtée à cette époque. Sur la piste du Circuit de Montlhéry, près de Paris, sous l'œil attentif des Commissaires de l'Association Internationale des Automobile Clubs, du 22 octobre au 1er novembre de la même année, la première Rosalie a parcouru 25 000 kilomètres, battant 14 records internationaux.

Rosalie II (Citroën C6 G) : du 5 mars au 14 avril 1932 (1 mois) - 100 000 km - vitesse moyenne 108 km/h Enthousiaste du résultat, Marchand rachète une autre Citroën, une C6 G et la dote de la même carrosserie profilée que la C6 F, en la rebaptisant Rosalie II . Il parcourra la piste de Montlhéry sur cent mille kilomètres, sans jamais s'arrêter, du 5 mars au 14 avril 1932, à la vitesse moyenne de 108 km/h, établissant 60 records internationaux et 30 records du monde dans la catégorie 2-3 litres.

André Citroën, bien que réticent à s'essayer aux compétitions, ne peut ignorer les succès remportés par ses C6. Il est donc proposé de fêter les cent mille kilomètres de la Rosalie II par un grand banquet sur la piste où il agite lui-même le drapeau à damier pour arrêter la voiture du record ! A l'issue de l'épreuve, ce sera André Citroën qui demandera à redémarrer la voiture qui parcourra encore trente-quatre mille kilomètres avant de s'arrêter définitivement le 28 avril 1932. André Citroën, d'un coup de tête, donnera un million de francs pour l'équipe qui pourra battre les records de "sa" Rosalie II d'ici le 1er octobre 1932. Personne ne remportera cette récompense.

« Rosalie » devient de facto le nom de tous ces modèles de voitures de série Citroën qui, dotées d'une carrosserie spéciale, sont destinées à battre tous les records.

Petite Rosalie (Citroën 8CV) : 15 mars au 27 juillet 1933 (4 mois) - 300 000 km Le 15 mars 1933, cette fois sous l'égide d'André Citroën en collaboration avec la société des lubrifiants, une 8CV, équipée d'une carrosserie aérodynamique avec le chiffre "4" sur les flancs et baptisée " Petite Rosalie " entame son marathon sur piste, sur le ring de Montlhéry. Le test est toujours de durée et de résistance. La réglementation très stricte de l'AIACR (Fédération Internationale de l'Automobile) permet de ne remplacer que les pièces mécaniques soumises à une usure normale et de s'arrêter les quelques minutes nécessaires pour faire le plein ou pour remplacer le conducteur. En cas de panne ou accident, les compteurs s'arrêtent et le test se termine.

Avec ses cinq pilotes, qui se relaient au volant toutes les cinq heures, la redoutable Citroën 8CV Petite Rosalie roule sans interruption sur la piste pendant quatre mois entiers, s'arrêtant le 27 juillet après avoir parcouru trois cent mille kilomètres à une moyenne de 93,5 kilomètres par heure et battant 297 records : 191 internationaux dont la meilleure performance parmi les voitures de sa cylindrée et 106 records du monde où elle obtient le record absolu de la meilleure performance quelle que soit la cylindrée. La 8CV ne s'arrête pas à cause d'un problème technique : c'est encore André Citroën lui-même qui organise une « cérémonie d'arrestation » au cours de laquelle il lance son énième défi : « S'il y a un constructeur automobile qui peut faire mieux que nous, prouvez-le : si , entre aujourd'hui et le 1er janvier 1935, une de vos voitures a parcouru plus de trois cent mille kilomètres sans s'arrêter, à une vitesse moyenne supérieure à celle tenue par Petite Rosalie, je vous paierai immédiatement trois millions de francs ! ». C'était un pari, dicté par l'audace et la conscience de l'excellente solidité et de la géométrie de la Citroën 8CV. En tout cas, personne n'a jamais réclamé cette somme.

Rosalie V (Citroën 15CV 6 cylindres) : du 26 avril au 24 mai 1933 (1 mois) - 80 000 km - 119 km/h Alors que la Petite Rosalie brûle des kilomètres et des records, une autre voiture est en piste : une 15CV, moteur 6 cylindres, carrossée comme ses "sœurs", baptisée Rosalie V, roule à Montlhéry du 26 avril au 24 mai 1933 parcourant quatre-vingt mille kilomètres à une moyenne de 119 kilomètres à l'heure, ses succès seront éclipsés par ceux de l'imparable 8CV.

Rosalie VI (Citroën 15CV 6 cylindres) : avril 1934 (2 jours) - record de vitesse à 150 km/h L'épopée record de Rosalie se poursuit avec Rosalie VI, une autre 6 cylindres de 15 CV équipée d'une carrosserie sport monoplace, roule sur la piste pendant deux jours seulement, en avril 1934, mais à une vitesse résolument soutenue, établissant plusieurs records sur le mur des 150 kilomètres à l'heure .

Rosalie VII (Citroën Traction Avant 7B) - 1935 En 1934, la Traction Avant, la nouvelle Citroën définissant la « reine de la route », fait ses débuts au Mondial de l'Automobile de Paris. L'année suivante, ce sera une Traction Avant 7B qui reprendra le rôle de la Rosalie VII .

Rosalie VIII (Citroën 15CV 6 cylindres) : juillet 1935 - record de vitesse à plus de 145 km/h Pour la troisième fois une 15CV à moteur 6 cylindres est utilisée, carrossée avec la "monoplace sport" de la Rosalie VI et ce sera elle qui, en juillet 1935, bat plusieurs records de vitesse au dessus de 145 kilomètres par heure. Avec cette voiture s'achève l'opération publicitaire imaginée par André Citroën et basée sur « la fiabilité et la robustesse ».

Les Rosalie sont des voitures audacieuses et indépendantes qui dépassent avec confiance leur propre mythe. Les chroniques de l'époque montrent les records d'au moins deux autres Citroën Rosalie : la 15CV Spido, construite par la Société des huiles Spidoléine, grâce à la ligne aérodynamique bien étudiée avec un carénage particulier aux roues, entre avril et juin 1933 tourne vingt mille kilomètres à une moyenne de 132 kilomètres par heure, battant 15 records internationaux d'un seul coup.

Rosalie IX (Citroën Traction Avant 11CV berline) : en 1936 - 100 000 km (1 500 km/jour) sur les routes françaises Enfin, une Traction Avant (berline 11CV) baptisée Rosalie IX de série en tous points, équipée de sa carrosserie d'origine, parcourra cent mille kilomètres à une moyenne de quinze cents kilomètres par jour, non pas sur circuit mais sur les routes françaises normales. Les pilotes sont concessionnaires et agents Citroën, les mécaniciens sont confiés à l'équipe de César Marchand, nous sommes en 1936 et la Citroën Traction Avant sort de piste et commence à encaisser les victoires en Rallye routier.

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