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Citroën BX



Devenue aujourd'hui presque ringarde aux yeux des automobilistes lambdas, la Citroën BX révèle lorsqu'on s'y intéresse de près une histoire d'une richesse insoupçonnée. Née pour prendre la relève la GSA, il y parviendra sans peine en devenant au passage l'une des Citroën les plus vendues...

Les études

Les études devant mener à celle qui deviendra plus tard la BX démarrent à la fin des années 1970, au moment où la GSA entre en scène. Il faut tout d'abord situer le contexte de la naissance de la BX. A la fin des années 1970, Citroën est, pour ainsi dire, sur les rotules. Rachetée par Peugeot en 1976, la marque a subit un revers dans sa gamme avec entre autre le non remplacement de la SM, l'arrêt de la légendaire DS et la commercialisation de 2 petites voitures à l'opposé total des productions habituelles de Citroën : la Visa et surtout la LN ... une Peugeot 104 rebadgée ! Dans ce contexte un peu morose où Citroën cherche sa place, la marque envisage le remplacement de sa familiale GSA avec quelques impératifs : si la future auto aura droit à l'hydraulique, il serait souhaitable, sinon obligatoire, qu'elle puise une partie de ses composants techniques dans la banque d'organes du groupe PSA, récemment mise en place.

Pour le style de la future Citroën, 2 projets sont mis en concurrence. Le premier, issu de Bertone, est finalement est finalement préféré au second, issu du bureau de style Citroën. Cette collaboration entre la marque aux chevrons et Bertone est la première d'une longue série. La future BX adopte des lignes particulièrement anguleuses qui tranchent nettement avec celles pleines de fluidité de la CX et les courbes douces des GS et GSA. La nouvelle familiale est donc en rupture complète avec sa remplaçante... Anguleuse donc, mais aussi aérodynamique. Eh oui, malgré ses lignes, la BX dispose d'un cx de 0,335, pas exceptionnel mais plutôt bon.

Pour le tableau de bord, la révolution est totale ! Fini les lignes seventies, fini les satellites, fini la lunule de la CX , fini les rondeurs ! Le tableau, très (trop ?) géométrique dispose toutefois encore du signe distinctif de toute Citroën qui se respecte à l'époque : le volant monobranche.

Le lancement

En 1982, la presse découvre la nouvelle familiale aux chevrons. Ebahie par ce revirement pour le moins étonnant du style de Citroën, la presse adhère presque instantanément. La gamme de lancement n'est pourtant pas exceptionnelle :

- BX de base : 48 900 F

- BX 14 E : 51 200 F

- BX 14 RE : 53 000 F

- BX 16 RS : 55 900 F

- BX 16 TRS : 59 800 F

Les 2 modèles les moins chers reprennent des motorisations de 62 et 72 ch issues de la Peugeot 104 ! Les autres inaugurent des motorisations qui feront date : la famille de moteurs XU. La 16 TRS dispose d'un moteur 1580 cm3 de 90 ch, avec une boite de vitesse reprise de la Talbot Horizon. Aucun doute, la BX va ratisser large, du bas de gamme au haut de gamme, et ça n'est pas fini...

En 1983, pour son premier anniversaire la BX reçoit ... une motorisation diesel ! Issue de la gamme de moteur XUD, cette motorisation de 1905 cm3 développe 65 ch (!) et permet à la BX d'atteindre 160 km/h. L'année suivante, la BX 16 TRS devient la première voiture de tourisme à recevoir le prix JIDPO, rattaché au ministère de l'industrie japonaise.

1985 est a marquer d'une pierre blanche. Outre la spectaculaire (dans le fond comme dans la forme)BX 4TC supposée permettre l'homologation de la BX en Rally Groupe B (!), la gamme s'enrichie de la BX Sport. Développant 126 ch, cette dernière se montre capable d'atteindre 195 km/h.

La BX Break

Pas chère, bien motorisée, solide, confortable, n'aurait-elle que des avantages cette BX ? Non, car depuis le retrait des GSA en 1986, il manquait à la gamme Citroën un break familial, situé au dessous de la CX Break. Ce manque est comblé durant l'été 1987 où se dévoile le break BX. Rallongé de 17 cm par rapport à la berline, ce dernier a pour lui une charge utile de 535 kg et un espace de chargement de 1,8 m3. Fabriqué chez Heuliez (qui avait déjà "inspiré" les designers de Citroën au moment de concevoir le break Ami 6) il va venir compléter la gamme et concourir au surprenant succès de la BX, qui a par ailleurs définitivement remplie sa mission et sauver Citroën, rien que ça !

A la rentée 1987 toutefois, en prévision des premiers effets du lancement de la Peugeot 405, Citroën apporte un léger restylage à sa BX. 5 ans ont déjà passés et il est temps pour la familiale de se refaire une beauté. L'avant gagne un nouveau bouclier et de nouveaux phares tandis qu'à l'arrière le bouclier est légèrement retouché. L'habitacle prend un sacré coup de jeune avec des lignes moins géométriques et il reprend un nouveau traits typiques des grandes berlines Citroën : le tableau de bord en forme de lunule... Enfin, de nouveaux rétroviseurs sont montés.

En dépit de tout cela, la carrière commerciale de la BX commence à s'essouffler. Citroën réagit et lance en 1988 2 nouveaux modèles distincts. Le premier est une BX Turbo Diesel, qui développe désormais 90 ch. Grâce à cette nouvelle motorisation, la BX acquiert une réputation flatteuse de voiture économique, confortable et increvable. Le deuxième modèle est diamétralement opposé puisqu'il s'agit de la BX GTI 16S ! Disposant, contrairement aux autres modèles de la gamme, d'une injection électronique, ce modèle développe 160 ch et permet à l'auto d'atteindre une jolie vitesse maximale de 220 km/h. Les tarifs sont en revanche en rapport avec les performances délivrées : 140 000 F ... en version "de base".

Les premières BX GTI, en dépit de leurs brillantes qualités, ne rencontreront pas le succès attendu. En effet, ne distinguant pas assez du reste de la gamme, la clientèle n'adhère pas et Citroën réagit en 1989 en lançant une nouvelle BX GTI 16, dotée d'un style plus affirmé. Remarquez au passage qu'à partir de 1988, les chevrons ne sont plus intégrés au monogramme sur le coffre

La BX 4x4

 

Si il y a bien un domaine où les constructeurs paraissent frileux durant les années 1980, c'est bien les 4x4 ! On ne peut pas dire que ça soit par manque de savoir-faire (après tout, le russe Lada a bien réussi à commercialiser son révolutionnaire Niva à petit prix) mais plutôt par manque d'envie. Chez Citroën, la dernière tentative avant la BX s'appelait Méhari 4x4 et fut un échec cuisant, en majeur parti dû à un coût trop élevé. Une nouvelle fois, c'est la BX qui servir de cobaye. Et pour être sûr que ça soit un succès, Citroën va doter sa future berline 4x4 de quelques atours non négligeables. Ainsi, la 4x4 adopte une transmission 4 roues motrices permanente, un différenciel à glissement limité sur le train arrière et, en option, le système ABS, moyennant 12 992 F. Le moteur est emprunté à la BX 19 TRS. Il a néanmoins gagné 2 ch supplémentaires puisqu'il développe 107 ch. Dévoilée en 1988, la BX 4x4 sera produite qu'à partir de 1989. A noter qu'elle est aussi bien disponible en berline qu'en break.

En 1989, une version GTI de 125 ch vient enrichir la gamme de la BX 4x4. La vitesse maxi se situe à 192 km/h.

Les derniers mois de production

En 1993, il n'empêche que la BX marque le pas. Le modèle a bien vécu, en 11 ans de carrière la BX a eu le temps de se positionner sur tous les créneaux sauf un : le haut de gamme. Ce créneau sera laissé à la charge de la Xantia, qui se dévoile en 1993. Entièrement nouvelle, cette dernière donne un sacré coup de vieux à la BX, qui s'offre par ailleurs une série limitée Cottage disponible uniquement en break, comme la GSA au moment de sa fin de carrière. A la fin de l'année 1993, la berline BX disparait, le BX break attendant 1994 pour rendre son tablier. En 12 ans d'existence, ce sont donc 2 315 739 exemplaires qui auront été produits. Etonnante carrière que celle qui avait la lourde tâche de relever Citroën. Au final, elle vint rejoindre le top 5 des Citroën les plus vendues où on retrouve les GS/GSA, l'AX et surtout la 2cv...

En 1990, la BX Millesime annonçait la fin de carrière la BX, par ailleurs placée sous le signe de la sérennité après une belle vie commerciale. En 1993, place sera laissée à la Xantia.

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