Jérémy

26 janv. 20193 Min

Comparatif : Le Citroën C5 Aircross affronte le Renault Kadjar

Il suffisait d’attendre, Citroën découvre enfin le SUV : C3 Aircross depuis fin 2017, C5 Aircross venu dans la dernière fournée du Père Noël. Leurs prédécesseurs arrivaient droit de chez Mitsubishi : le C-Crosser (2007) procédait d’un Outlander, le C4 Aircross (2012) d’un ASX. Cette fois, le groupe PSA reste en famille : le C5 Aircross a puisé châssis, moteurs et boîtes auprès de son cousin Peugeot 3008.

Sur la route
 

un SUV est-il une berline à toit haut ou un monospace musclé ? Riche de sa double culture (Picasso chez Citroën, SW 7 places chez Peugeot), le groupe PSA laisse au public le choix de la réponse : le 3008 privilégie le conducteur (comportement de berline, cockpit de pilotage), le C5 Aircross l’ensemble de la famille. 

Son 1.6 essence de 180 ch a du nerf : 8,2 s de 0 à 100 km/h. Mais sa joie n’est pas audible de l’habitacle, un vitrage acoustique y veille. Sa direction est souple, ses suspensions aussi : leur double butée hydraulique lisse le bitume. Un régal en ville. Sur route, c’est selon. Oui pour les passagers, un peu moins pour le conducteur : légère paresse en courbe, tant à l’inscription qu’à la mise en appui. Pas un défaut, c’est l’option prise par Citroën : réglages différents de ceux du 3008, pour un usage familial à rythme doux.

A l'intérieur

Le C5 Aircross délaisse la ligne tendue et la planche de bord futuriste du 3008. Il préfère une modernité plus conviviale, enrichie de touches de personnalisation : bandeau de couleur qui traverse sa planche de bord, rails de toit bi-ton et effilés, couleur encore sur les écopes d’air ou ses Airbumps latéraux, arches de toit et vitres de custodes noires. Une autre manière de retenir l’attention, comme sa sellerie à damier en finition Shine.
 

Idem sur le chapitre de l’hospitalité. Le C5 Aircross a pris soin d’étirer de 5 cm l’empattement du 3008 : 2,73 m, soit 8 cm de mieux que le Kadjar (4,49 m). Les passagers arrière l’en remercient, sans que le coffre n’en souffre : 580 l, mieux que le Kadjar (527). Il offre surtout trois sièges indépendants et coulissants au second rang, au bénéfice soit de l’espace aux jambes soit du volume d’emport qui grimpe ainsi à 720 l. Enfin, pas de tunnel de transmission coupant son plancher comme sur le Kadjar puisqu’il renoncé à une version 4x4 : le passager central arrière est traité comme ses voisins immédiats.
 

Le C5 Aircross est donc un vrai SUV familial : cinq personnes et leurs bagages peuvent y embarquer pour un voyage au long cours, pas quatre comme sur le Kadjar. La perfection n’est toutefois pas de ce monde : siège avant droit rabattable et commande automatique de repli des dossiers arrière depuis le coffre sur le Kadjar, pas sur le C5 Aircross. Mais cet oubli ne ruine pas l’œuvre accomplie.

Bilan du match 

La vraie différence entre C5 Aircross et Kadjar ? Elle est simple. Hors un Scénic RX4 au souvenir mièvre et lointain (2000), jamais Renault n’a créé de SUV : l’ancien Koleos était un Samsung recarrossé, le Kadjar procède du Qashqai. Alors que le groupe PSA a bâti du sol au toit le premier Peugeot 3008 (2009), puis son successeur aujourd’hui dupliqué en Citroën C5 Aircross. Ce ne sont pas les compétences qui ont manqué à Renault pour définir un SUV conforme aux goûts du jour. C’est l’argent, un ordre venu de la haute direction. Dès lors, le Kadjar ne démérite pas, mais ses qualités sont celles d’un SUV d’hier. Et s’il est moins cher à l’achat que son rival, l’écart ne comble pas le fossé qui le sépare d’un C5 Aircross plus vaste, plus confortable, et au design plus moderne. Le Kadjar souffrait déjà face à un Peugeot 3008 plus dynamique que lui. Le voici maintenant pris en étau, avec un C5 Aircross plus familial.
 

C5 Aircross :

On aime
 
Des sièges arrière indépendants et coulissants : c’est royal !
 
Le confort apporté par sa suspension à butée hydraulique, signature Citroën
 
Le punch et la sobriété de son 1.6 turbo essence 180 ch
 

On regrette
 
Un peu balourd dans les virages, rançon de son confort
 
L’oubli d’un dossier avant droit repliable
 
Des rails de toit rouge et noir, est-ce vraiment indispensable ?
 

Renault Kadjar TCe 160 EDC7
 

On aime
 
Son bon compromis dynamisme/confort
 
Des tarifs lucides, donc plus bas que chez PSA
 
Le dossier avant droit repliable : très pratique pour embarquer des objets longs
 

On regrette
 
Banquette non coulissante au rang arrière
 
Un design et un écran multimédia qui renvoient au passé
 
Des jantes de 19 pouces, est-ce vraiment indispensable ?

Je vous invite à voir l'excellente galerie photos de l'essai sur :https://www.largus.fr/actualite-automobile/essai-comparatif-le-citroen-c5-aircross-defie-le-renault-kadjar-9600393-miniphotos.html

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